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De grâce, réconciliez-vous ! Danielle BACHA et Nada KHOURY

« He has all the virtues I dislike and none of the vices I admire. » Winston Churchill À l’heure où des réconciliations (longuement espérées, rêvées, sublimées) se font un peu partout dans le pays, à l’heure ou des mea culpa sont déclarés loin du secret du confessionnal, publiquement, pour tous et à tous ; à l’heure où les frères ennemis tentent de tempérer les ardeurs de leurs supporteurs et décident de tenter l’expérience de la réconciliation même si en politique leurs avis diffèrent, il en est un qui – la nature l’a ainsi fait – va comme de coutume à contresens. Le spectre affolant du conflit ancestral sunnito-chiite s’éloigne. Partout on s’embrasse, on s’étreint, on se congratule et toutes les communautés de la région se rabibochent… Toutes ?… Non pas toutes… Seule l’irréductible communauté chrétienne résiste encore et toujours à faire la paix, elle qui, pour une fois, aurait dû garder un profil bas et un front uni (ou au moins quasi uni) en attendant que la tempête se calme. Faisant fi de la trêve tacite que les protagonistes ont instaurée pendant la période de jeûne et de prière du mois de ramadan (favorable à la réflexion, d’où la sage décision de réconciliation), il en est un qui fait la sourde oreille aux excuses et aux tentatives désespérées de réconciliation chrétienne. Peu lui en chaut des trêves ; les trêves, c’est lui qui les décidera. N’a-t-il pas été à la fois président et six ministres ? La presse et les médias retransmettent sans cesse des messages pacificateurs et des hommes de bonne volonté se démènent, avec la bénédiction du patriarche Sfeir, parcourant le pays et essayant de calmer les tensions. Mais lui, encore lui, refuse le patronage du patriarche qu’il juge tendancieux et persiste à envoyer des coups « sous la ceinture » et à tenir des propos outrageants auxquels les Libanais ne s’habitueront jamais. Les chrétiens se retrouvent ainsi, une fois de plus, divisés, morcelés. Ne voilà-t-il pas qu’il s’acharne maintenant à descendre le gouvernement, oubliant sans doute que cette fois-ci il en fait bien partie. Mais lui n’en a cure. C’est ainsi que le Premier ministre, entre autres amabilités, est accusé d’avoir allègrement dilapidé les deniers publics et que le gouvernement est décrit comme étant un ramassis de truands mafieux. Bercés par ses paroles démagogues, nous avons fait la guerre… ou plutôt des guerres… contre la Syrie puis contre nos frères. Mais à l’époque, ces sacrifices en valaient la peine, n’est-ce pas ? Il s’agissait juste de patienter car la victoire était à notre portée. Cher Monsieur, par pitié, par mansuétude et par charité chrétienne, nous vous conjurons de laisser cette réconciliation se faire. Nous sommes vidés, épuisés, fourbus, repus d’insultes et d’accusations. Nous n’aspirons désormais qu’à vivre en paix. Article paru le samedi 4 octobre 2008
« He has all the virtues I dislike and none of the vices I admire. »

Winston Churchill

À l’heure où des réconciliations (longuement espérées, rêvées, sublimées) se font un peu partout dans le pays, à l’heure ou des mea culpa sont déclarés loin du secret du confessionnal, publiquement, pour tous et à tous ; à l’heure où les frères ennemis tentent de...