Connaître la maladie peut changer les choses

Gary Warwick avait 23 ans lorsque les spécialistes lui ont annoncé qu’il souffrait d’un cancer du côlon. Gary a subi une chirurgie suivie d’une chimiothérapie intense. Mais en 2007, les médecins découvrent une tumeur secondaire dans le foie. Ces métastases étaient très avancées et Gary a finalement succombé à sa maladie en juillet 2008. « Jeune et sportif, Gary n’avait aucune raison pour croire qu’il souffrait d’un cancer du côlon, d’autant qu’il n’avait pas d’antécédents familiaux. Nombreuses sont les personnes qui, à l’instar de Gary, ne peuvent pas soupçonner la maladie, par manque d’informations », annonce Jola Gore-Booth, présidente d’Europacolon, une ONG paneuropéenne dédiée à la lutte contre le cancer du côlon et au support des patients. « Le cancer du côlon est le deuxième tueur silencieux en Europe, avec un faible taux de survie à cinq ans, puisque 50 % des patients meurent, constate Jola Gore-Booth. L’un des buts de notre ONG est de hausser le niveau de sensibilisation à la maladie. Malheureusement, il y a un manque d’informations concernant le cancer, parce qu’il continue à être tabou. » Et de poursuivre : « Ma mère avait refusé qu’on inscrive sur le certificat de décès de mon père qu’il est mort des suites d’un cancer, parce qu’elle était convaincue que cette maladie ne touche que les personnes mauvaises alors que mon père était un homme “bien”. Vingt-cinq ans plus tard, cette mentalité persiste. Une grande majorité continue à croire que “Dieu nous envoie le cancer parce que nous avons été mauvais”. C’est cette mentalité que nous essayons de combattre. » Active sur le terrain depuis plus de quinze ans, bien avant de créer l’ONG en 2004, Jola Gore-Booth déplore le manque de sensibilisation à la maladie et aux traitements, ainsi que « l’iniquité dans l’accès aux traitements ». « Ce cancer est toutefois guérissable dans la majorité des cas, s’il est diagnostiqué à un stade précoce, insiste-t-elle. Avoir des informations concernant la maladie peut changer les choses. Et le message à faire parvenir aux patients, c’est qu’ils peuvent vivre avec un cancer, mais qu’ils ont besoin d’en être informés. »