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Un new-look pour les FL ? Le « pour » et le « oui, mais… »

De la nécessité d’un « relookage » des Forces libanaises. Tel est en substance le point de vue d’un Libanais, qui a adressé une lettre en ce sens à un ami, membre de ce parti. Qui lui a répondu. Voici le texte de M. Jean Najem : « Mon cher Joseph, « Je me permets de te soumettre une réflexion suite à la messe de dimanche dernier commémorant les martyrs FL et les manifestations qui l’ont accompagnée. « Durant deux ou trois jours, on a vu circuler des cortèges de voitures dans les régions chrétiennes, arborant drapeaux FL et klaxonnant à tue-tête. « Cela avait pour certains d’entre nous un goût amer des années 1990 lorsque les chrétiens s’entre-tuaient, se disputaient à coup de klaxons, de calicots (barrages, cagoules...). Ce goût de guerre est encore présent chez nombre de citoyens, et il est insupportable pour beaucoup d’entre nous. « Voici ma proposition (qui pourrait être jugée naïve mais que je fais quand même) : à mon avis, les FL devraient changer de nom, de drapeau, de slogans. Ce nom FL (Kouwwat) à pour beaucoup d’entre nous une connotation guerrière, alors que la guerre est, en principe, révolue. Je suis personnellement un fervent adepte du discours de Samir Geagea depuis sa sortie de prison, mais je ne pourrais jamais (c’est plus fort que moi) dire que je suis sympathisant Forces libanaises. Par contre, si on changeait le nom de ce mouvement (ou parti) en lui donnant un nom et une image plus pacifiques, plus modernes, un peu moins chrétienne (pourquoi garder la Croix comme un de ses emblèmes ?), je pense que ce nouveau parti ou mouvement, tout en gardant ses mêmes dirigeants et son même discours, serait capable de drainer de nouveaux adeptes en plus des actuels qui resteraient les mêmes. » Et voici la réponse de M. Joseph E. Nehmé, avocat à la cour et responsable des relations extérieures au parti des Forces libanaises : « L’idée de changer l’appellation a été mûrement, et maintes fois approchée, aussi bien dans nos cercles dirigeants que dans ceux, plus variés et plus larges, de nos sympathisants, voire même de nos critiques. Bien entendu, il existe, comme dans toute dialectique, les deux courants du pour et du contre. Il n’en reste pas moins que les éléments d’appréciation et d’évaluation objectifs ne sont pas aussi simples. « Dans les rangs de nos militants, nos mères, nos épouses, nos orphelins pleurent, à ce jour, leurs héros. Ces derniers sont nos héros. C’est par leur sang que notre pays a survécu. Que notre pays nous est resté. Ils n’étaient pas des amateurs de violence, nos combattants, du jeu de la guerre comme d’aucuns se plaisent cyniquement, ironiquement, à les qualifier. La guerre, celle de tous les Libanais, n’était pas un film de cinéma qu’on visionne dans les salles obscures dans les moments de loisir, mais une vraie guerre avec ses souffrances et toutes ses horreurs. Les souvenirs de la guerre et de ses affres sont vivaces. Les traumas aussi. Nous sommes ceux qui subissons le plus leurs retombées contre vents et critiques. Nous faisons de tout pour que pareilles épreuves nous soient à tous évitées. « Dans les rangs de notre société, des familles aussi pleurent encore. Celles touchées dans leur chair et dans leurs biens par les abus et les exactions. C’est à elles, à chaque concitoyen qu’est dédié l’historique et non moins courageux et sans précédent mea culpa de Samir Geagea et des Forces libanaises. « La mutation des FL, de formation militaire en formation politique, demeure un travail de longue haleine des plus ardus. Notre base populaire représente les réels effectifs, le “réservoir” si précieux de nos militants. C’est dans ses milieux que notre résistance puise afin de faire face aux périls combien pernicieux qui nous guettent et nous menacent au quotidien, dans notre existence même et dans notre devenir. Notre objectif à tous est clair : l’édification d’un État de droit et la restructuration de notre contrat social. Mais si le changement est autant nécessaire que souhaité, il ne saurait se faire, pour le moment, par un changement de nom, d’emblème ou de drapeau. Il reste tributaire d’un processus politique et social long et épineux, un chantier auquel notre société, toute notre société, est appelée et invitée à y participer. Et si nos effectifs populaires restent et demeurent notre garantie première, il n’en reste pas moins que les piliers de cette société, notre intelligentsia, représente le complément inconditionnel de cette garantie. Aussi, sommes-nous tous appelés à une contribution active. C’est bien ce drainage auquel tu fais mention que nous recherchons. Il est grand temps de dépasser nos réminiscences et de mettre tous la main à la pâte, chacun à sa manière et dans le domaine de ses activités et dans son entourage. « Quant à la croix, elle n’est point le symbole du maronitisme politique dont nous avons été faussement accusés, mais celui de l’Église que nous défendons, de la tolérance, de l’amour et de la convivialité qu’elle prêche et prône ; aussi de notre pluralisme et de notre diversité qu’ont défendus nos aïeux de la Vallée sainte. Cependant, la proposition d’éliminer tout signe apparent de sectarisme ou de provocation est à retenir. Puissions-nous un jour parvenir à transcender notre confessionnalisme et édifier une société moins conformiste, plus ouverte, plus moderne. »
De la nécessité d’un « relookage » des Forces libanaises. Tel est en substance le point de vue d’un Libanais, qui a adressé une lettre en ce sens à un ami, membre de ce parti. Qui lui a répondu.
Voici le texte de M. Jean Najem :
« Mon cher Joseph,
« Je me permets de te soumettre une réflexion suite à la messe de dimanche dernier commémorant les martyrs FL et les...