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Festival de Saint-Sébastien De la douceur japonaise au chaos palestinien

Deux films durs et tendres, projetés en compétition officielle, ont ramené un peu de sérénité au festival, secoué la veille par la projection de Tiro en la cabeza de l’Espagnol Jaime Rosales, basé sur un double assassinat de l’ETA et qui a divisé le public basque, particulièrement sensible au sujet. Ce film polémique et âpre, dénué de tout dialogue, s’est hissé parmi les favoris de la critique pour remporter le Coquillage d’or, principale récompense du festival qui sera décernée samedi. Avec Still walking, Hirokazu Kore-Eda participait pour la troisième fois au festival de la grande station balnéaire basque. Dans ce film très esthétique, qui rappelle les portraits de vie familiale du grand cinéaste japonais Yasujiro Ozu (1903-1963), Kore-Eda nous plonge dans 24 heures de la vie d’une famille japonaise, réunie dans la maison des grands-parents pour commémorer le décès du fils aîné, quinze ans auparavant dans un accident. Des scènes souvent drôles se succèdent sur un rythme assez lent, apportant une grande douceur à ce film, qui se penche sur les problèmes de communication entre les différentes générations de ce clan. Le deuxième film projeté hier fait découvrir un tout autre univers, celui d’un ancien juge palestinien, recyclé en chauffeur de taxi parce que l’Autorité palestinienne n’a plus les moyens de le payer. Dans Laila’s birthday, le Palestinien Rashid Masharawi projette le spectateur dans le chaos de la vie quotidienne en Palestine à travers les contretemps rencontrés par ce chauffeur de taxi. L’insécurité, la pénurie de vivres et la violence sont tour à tour abordés dans ce long-métrage où le chauffeur de taxi, Abu Laila, veut à tout prix terminer à temps sa journée de travail pour pouvoir célébrer l’anniversaire de sa fille. « J’ai voulu décrire la confusion qui règne actuellement dans la vie des Palestiniens. Après plus d’un demi-siècle d’occupation israélienne, après avoir résisté pour la liberté, négocié pour la paix et attendu des progrès, nous n’avons fait que reculer », a expliqué le réalisateur, né en 1962 dans la bande de Gaza. « Le résultat n’est que frustration, indifférence et incapacité à s’occuper des petits détails de nos magnifiques vies », a-t-il ajouté, dans un dossier remis à la presse. Le jury de cette 56e édition, présidé par le réalisateur américain Jonathan Demme, doit encore voir quatre films dont Dream, dernier opus attendu du très créatif Coréen Kim Ki-duk.
Deux films durs et tendres, projetés en compétition officielle, ont ramené un peu de sérénité au festival, secoué la veille par la projection de Tiro en la cabeza de l’Espagnol Jaime Rosales, basé sur un double assassinat de l’ETA et qui a divisé le public basque, particulièrement sensible au sujet. Ce film polémique et âpre, dénué de tout dialogue, s’est hissé...