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Actualités - CHRONOLOGIE

La Renaissance de Mantegna au Louvre

Andrea Mantegna (1431-1506), l’un des plus grands peintres de la Renaissance italienne, qui fut admiré de Rubens, de Poussin, de Proust ou de Giacometti, fait l’objet au musée du Louvre de la première rétrospective qui lui soit consacrée en France. L’exposition « Mantegna » (26 septembre - 5 janvier 2009) rassemble un nombre particulièrement élevé de quelque 190 pièces, pour la plupart des tableaux, mais aussi des dessins, gravures, quelques sculptures et des manuscrits. Les musées français, le Louvre, le musée Jacquemart-André à Paris ou celui de Tours, possèdent le plus bel ensemble d’œuvres du peintre, dont de nombreux chefs-d’œuvre, après l’Italie. Des œuvres comme le cycle des Triomphes de César, propriété des collections royales anglaises depuis 1631, n’avaient auparavant jamais quitté l’Angleterre. Des prêts exceptionnels ont été également accordés par les musées italiens, le Prado de Madrid ou les grands musées américains. Le « premier tableau de Mantegna est arrivé en France dès 1480 », indique Dominique Thiébaut, la cocommissaire de l’exposition avec Giovanni Agosti, de l’Université de Milan. En 1499, le cardinal d’Amboise le qualifie de « premier peintre du monde » et le futur François Ier, dix ans à peine, veut quelque chose de lui. De « tous les artistes de la Renaissance, il est celui qui a bénéficié de la plus importante notoriété, tout au long des siècles », ajoute-t-elle. Même quand son nom, notamment au XVIIIe, a été oublié, « les œuvres faisaient l’objet de descriptions enthousiastes » et seront admirées par Poussin, David, Degas ou aujourd’hui Sarkis, de même que Rubens ou Proust. Le parti pris de l’exposition est de retracer chronologiquement la carrière d’un artiste qui débute au « moment du gothique et meurt à l’orée de ce que l’on appelle la manière moderne », de Raphaël, Michel Ange ou Léonard de Vinci, dit Mme Agosti. L’œuvre du peintre, à qui l’on confie – à l’âge de 17 ans ! – les fresques de la chapelle Ovetari à Padoue qui feront sa renommée, est marquée par « une double fascination, pour l’Antiquité et la perspective », ajoute le commissaire italien. Sa première œuvre conservée, un Saint-Marc (peint à l’âge de 16 ou 17 ans), qui démarre l’exposition, porte en elle « tous les ingrédients » qui feront sa marque, disent les commissaires. En plaçant le buste du saint sous une niche, il joue de l’effet de perspective, pas encore totalement maîtrisé. Le souci du détail, perles, signets montrent sa connaissance et son admiration pour l’art flamand. Le « cartellino », sorte de papier dont il peint les pliures, porte le nom du saint en lettres imitées de l’antique. Mantegna fut toute sa vie au service des Gonzague à Mantoue dont il décora les murs et le plafond du palais ducal de ses œuvres les plus célèbres, éblouissants trompe-l’œil ou portraits de groupes. Vierges à l’Enfant, martyre de St-Sébastien, crucifixions, thèmes mythologiques, exposés à Paris, sont l’occasion pour le peintre de développer son érudition et sa virtuosité. Les nuages dissimulent des visages, les marbres, cuirasses, armes sont copiés de l’antique. Les paysages regorgent de fleurs et d’animaux. L’exposition est d’ailleurs dotée d’un parcours enfant, pour les inciter à les retrouver. Fabienne FAUR (AFP)
Andrea Mantegna (1431-1506), l’un des plus grands peintres de la Renaissance italienne, qui fut admiré de Rubens, de Poussin, de Proust ou de Giacometti, fait l’objet au musée du Louvre de la première rétrospective qui lui soit consacrée en France.
L’exposition « Mantegna » (26 septembre - 5 janvier 2009) rassemble un nombre particulièrement élevé de quelque 190...