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Actualités - OPINION

Pour que ne meure l’espoir

À mon niveau de modeste citoyen, quel que puisse être le différend qui vous oppose ces jours-ci et malgré tous ceux qui prennent plaisir à souffler dans les braises de la discorde, je ne prendrai pas parti entre vous deux (le général Michel Aoun et L’Orient-Le Jour – NDLR)... Sans tomber dans la platitude des compliments, je vous avoue que je considère que vous êtes avec quelques très rares exceptions, institutions ou leaders de cette nation exsangue, les seuls espaces de liberté où il nous est donné d’évoluer et à qui on peut s’adresser sans censure et sans craindre une menace physique quelconque. Alors, ne vous en déplaise et surtout n’en déplaise à qui ont suffisamment œuvré pour nous enfoncer davantage dans le syndrome de Stockholm, ce syndrome qui désigne la propension des otages partageant longtemps la vie de leurs geôliers à adopter peu ou prou le point de vue de ceux-ci, n’en déplaise donc à ceux-là, je ne vais pas, en me rangeant dans les rangs de vos « défenseurs » respectifs, me priver de ce lien vital qui me relie à mon Liban et mon humanité. Je retiendrai simplement ces similitudes qui font l’honneur de l’un et de l’autre : L’Orient-Le Jour est une des rares publications nationales dont on ne peut acheter ou modeler l’opinion, ainsi que le général Aoun est l’un des rares hommes politiques libanais dont la probité a incité plein de gens de toutes conditions à soutenir financièrement son action et à la financer (dois-je ajouter sans contrainte) alors que la chasse aux voix à coups de billets verts bat son plein à chaque campagne électorale. De telles exceptions dans un univers de corruption sont trop précieuses et suffisent à faire de vous une partie essentielle du levain, du sel de la terre, dont ce peuple-Phénix, qui n’aspire qu’à se relever de ses cendres, a fortement besoin. Forts de votre intégrité, je comprends que vous puissiez réagir aussi vivement que vous l’ayez fait chaque fois que vous sentez que nos valeurs sont menacées. Cela d’autant plus que le mal contre lequel vous vous battez essaie de saigner inlassablement votre énergie et votre détermination. La différence ne m’a jamais fait peur. Je vous prie simplement de ne pas perdre de vue l’immense valeur que représente aux yeux des Libanais qui s’accrochent encore à un semblant de civilisation votre combat incessant, chacun de vous à sa manière, pour que la justice et pour que la vérité triomphent au Liban. Ce Liban où tous les malheurs que nous avons vécus n’ont pas encore réussi à détruire en nous l’espoir de vivre des jours meilleurs. Wassim HENOUD
À mon niveau de modeste citoyen, quel que puisse être le différend qui vous oppose ces jours-ci et malgré tous ceux qui prennent plaisir à souffler dans les braises de la discorde, je ne prendrai pas parti entre vous deux (le général Michel Aoun et L’Orient-Le Jour – NDLR)...
Sans tomber dans la platitude des compliments, je vous avoue que je considère que vous êtes avec...