Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Portrait d’artiste Le souffle vénitien de l’Allemand Albrecht Mayer…

Edgar DAVIDIAN Le plus sollicité des hautboïstes. Un monde de paradoxes pour le plus sollicité des hautboïstes contemporains. Tout en étant profondément allemand (né à Erlangen, en 1965, il a grandi à Bamberg), Albrecht Mayer est la nouvelle coqueluche des scènes internationales où son souffle vénitien, particulièrement vivaldien, fait des ravages…Aimant le chocolat et les jolies filles, l’éminent hautboïste sait doser humour, talent et bonne humeur. Son jeu se caractérise par un style « cantabile » unique, un son singulièrement chaleureux. Si le musicien de quarante-trois ans sait parfaitement trier les partitions qui donnent du lustre à son savoir-faire et sa stupéfiante virtuosité, il n’en aime pas moins, d’un amour immodéré, la musique de chambre. Toujours avec un esprit affûté pour les trésors cachés, telles ses multiples prestations pour les richesses des oratorios de Haendel où, entre drame et énergie, le souffle du hautbois atteint des cimes insoupçonnées… Car, dit-il « le souffle est une émanation de l’âme… » C’est dans la veine baroque que le hautbois s’est épanoui et ce n’est guère un hasard si Bach est ancré dans le cœur d’Albrecht Mayer… Mais il y a aussi, bien entendu, Alessandro Marcello, Antonio Vivaldi et Albinoni… Faisant revivre la gloire des hautboïstes allemands des années 1600-1760, tels Jean Christian Kytch et Ignatz Sieber ainsi que les Flamands Jacques et Jean-Baptiste Loeillet, Albrecht Mayer est de ces musiciens inspirés et virtuoses qui donnent une seconde vie à certaines partitions assoupies ou carrément oubliées… Certes, les talents sont nombreux si l’on devait se référer à tous ceux qui se battent contre le vent et ses fuyantes nuances tout en précisant que les hautboïstes sont une denrée rare... Et on cite volontiers le Hongrois Lazlo Hadady, le Russe Eugène Izotov, le Français Patrick Beaugiraud ainsi que le groupe phare du pays de Goethe incluant Fritz Flemming, Thomas Indermuhle, Lothar Koch et la liste est loin d’être exhaustive pour un instrument qui eut son heure de gloire à l’époque baroque, qui s’est éclipsé quelque peu dans les turbulences romantiques et que les XXe et XXIe siècles remettent en douceur mais avec fermeté au goût du jour… Du chant au piano, pour finir avec les gammes du hautbois (il joue sur un Buffet Crampon « Green line ») : tel est le parcours musical d’Albrecht Mayer qui est, dès ses remarquables premières prestations, vite happé par l’Orchestre philharmonique de Berlin où il est admis comme principal hautboïste. Sa plus belle déclaration lors de ses tâtonnements en formation musicale : « Quand j’ai commencé le hautbois, je me suis épanoui comme une fleur… » Cela se sent parfaitement, de l’avis de tous ceux qui l’ont entendu et applaudi. Aujourd’hui, Albrecht Mayer, sacré en 2004 comme « l’instrumentiste de l’année », a donné la réplique à plus d’un maestro prestigieux et plus d’un soliste de talent. Public et presse lui ont fait une exceptionnelle ovation pour ses apparitions avec Nigel Kennedy, Claudio Abbado, Sir Simon Rattle et Nicolas Hammoncourt… Son CD Sur les traces de Mozart est une merveille… Pour beaucoup, tout comme Marcel Tabuteau, Albrecht Mayer est celui qui a fait sortir le hautbois de l’ombre…


Edgar DAVIDIAN


Le plus sollicité des hautboïstes.

Un monde de paradoxes pour le plus sollicité des hautboïstes contemporains. Tout en étant profondément allemand (né à Erlangen, en 1965, il a grandi à Bamberg), Albrecht Mayer est la nouvelle coqueluche des scènes internationales où son souffle vénitien, particulièrement vivaldien, fait des ravages…Aimant le...