Les lecteurs ont voix au chapitre

Le scandale du 16 juillet La médecine légale et les laboratoires qui en relèvent ainsi que l’ADN sont seuls capables d’établir la vérité et de résoudre les problèmes si l’on veut éviter de voir ceux-ci enterrés en même temps que les cadavres. Les 16 et 17 juillet dernier, un échange de détenus et de corps a eu lieu entre le Hezbollah et Israël. Au bout de quelques heures à peine, on avait établi l’identité des restes à partir d’une seule source, libanaise, dans une école où ils avaient été rassemblés, et cela d’une manière primitive, folklorique même, alors qu’il s’agissait d’une question humanitaire et médicale. La partie libanaise n’avait pas jugé nécessaire de requérir la présence de médecins légistes étrangers neutres sur place et en Israël même en vue de déterminer l’âge, le sexe et l’identité de chaque corps. Une organisation palestinienne a prétendu ainsi avoir identifié 43 cadavres en quelques heures… J’ai réclamé, en m’adressant à toutes les sources possibles locales et internationales, que les normes en vigueur soient respectées. En vain. On a préféré agir dans la hâte, dans le secret et d’une manière que réprouvent les lois en vigueur, ainsi que les usages et les codes de morale. On ne peut que le déplorer. Dr Mohammad Khalil REDA L’ennemi, c’est Israël Karim Jbeili a très bien défini un fait que le monde entier occulte depuis trop longtemps : Israël est un pays raciste et extrémiste. En vérité, c’est lui notre véritable ennemi, nos idéaux étant diamétralement opposés, au même titre que l’ancienne Afrique du Sud, à la différence près que ce dernier ne nous a pas attaqués. Quant à l’Occident, on a bien vu sa réaction au livre de Jimmy Carter et au rapport si décrié sur le lobby sioniste aux USA. Ne nous faisons donc pas d’illusions et ne nous trompons pas d’alliés. Israël manipulera toujours nos divergences et nous frappera dès que nous nous entendrons car il n’est pas dans son intérêt de voir un Liban épanoui, prônant la cohabitation harmonieuse entre ses communautés diverses. La question la plus brûlante reste la suivante : combien l’Occident est-il prêt à se sacrifier pour la survie d’un État pareil ? Combien d’années, combien de bombes humaines supportera-t-il avant d’ouvrir les yeux et de se mettre à compter ? Et nous, Libanais, pouvons-nous encore espérer une entente nationale véritable, ou est-il déjà trop tard ? Gaby BUSTROS 1?300 jours d’attente Cela fait plus de 1300 jours que l’ancien Premier ministre Rafic Hariri a été assassiné. Quand on fait le point sur l’enquête, on est effaré de constater que rien de concret n’a encore été établi. La lenteur de la justice internationale est exaspérante et des dizaines d’années peuvent encore passer avant que ce crime, qui a renversé toutes les donnes au Liban, ne soit élucidé. Une actrice libanaise a été assassinée à Dubaï il y a un mois et, déjà, les assassins sont sous les verrous. Quand aurons-nous la satisfaction de voir les assassins d’un homme d’État subir le même sort et payer enfin pour ce crime horrible, qui est un complot ourdi ailleurs contre la stabilité du Liban tout entier?? Des dizaines de crimes impunis contre des personnalités politiques et des journalistes ont été perpétués et, jusqu’à ce jour, aucune nouvelle des assassins. Qui veut-on couvrir au Liban?? Le peuple et la majorité silencieuse se posent la question. Nous demandons instamment au gouvernement et au ministre de la Justice, que nous respectons, de découvrir tous les criminels et toutes les organisations ou gouvernements qui y sont impliqués. Le Liban vit dans un climat de terreur et le crime organisé y a droit de cité. Un peu de courage est nécessaire pour découvrir la vérité. Raymond NAHAS