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Actualités - CHRONOLOGIE

Zimbabwe Mugabe entérine le partage du pouvoir avec Tsvangirai

Pour la première fois en 28 ans, le président Robert Mugabe devra céder une partie de ses prérogatives. Le président zimbabwéen Robert Mugabe et son rival Morgan Tsvangirai ont signé hier à Harare un accord de gouvernement d’union, pour mettre fin à cinq mois de crise aiguë et ouvrir la voie à l’aide internationale dont le pays a désespérément besoin. Le président Mugabe, 84 ans dont 28 au pouvoir, et le leader de l’ancienne opposition, désormais majoritaire au Parlement, se sont serré la main sous les applaudissements, après avoir paraphé l’accord. L’engagement, signé hier devant les nouveaux députés et une dizaine de chefs d’État et de gouvernement d’Afrique australe, doit tirer un trait sur la crise née de la défaite du pouvoir aux élections générales du 29 mars. Le régime avait répondu à sa déroute par un déchaînement de violences, qui ont fait selon le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) de M. Tsvangirai plus de 200 morts dans ses rangs, plus de 10 000 blessés et 200 000 déplacés. « Moi, Premier ministre du Zimbabwe, appelle la Zanu-PF (le parti du président) et le MDC à unir le Zimbabwe. Les divisions appartiennent au passé, a déclaré M. Tsvangirai. Cet accord est une promesse de douloureux compromis. La route devant nous est longue et ne sera pas facile. » Le président Mugabe s’est quant à lui engagé à faire fonctionner ce gouvernement. « Soyons alliés », a-t-il lancé à l’adresse du président du MDC, qu’il a longtemps traité par le mépris. « Maintenant, nous partageons la même destinée, le temps est venu de reconnaître que nous sommes liés. » Le texte, également signé par Arthur Mutambara, leader d’une faction minoritaire du MDC, prévoit un double contrôle de l’exécutif, réparti entre le président et le Premier ministre. M. Mugabe reste chef de l’État et préside le puissant Conseil national de sécurité, jusqu’à présent pilier de la répression, qui réunit les états-majors de la police, de l’armée et des services secrets. Mais le Premier ministre en fait désormais partie. Le gouvernement comprendra 31 ministres, dont 15 à la Zanu-PF, 13 au MDC et trois à la faction Mutambara. M. Mugabe en nomme les membres en accord avec M. Tsvangirai. Ce dernier contrôle par ailleurs un « Conseil des ministres » incluant tous les portefeuilles, mais pas la présidence, chargé de la mise en œuvre des politiques. Les discussions sur l’attribution des postes au sein du gouvernement d’union commenceront « sérieusement » aujourd’hui, mardi, a déclaré Patrick Chinamasa, le négociateur pour M. Mugabe, à la télévision d’État. L’accord devrait ouvrir la voie à une aide internationale massive dont le pays, enfoncé dans un marasme économique sans précédent, a un besoin urgent. Mais les capitales occidentales se montrent prudentes. Ancienne puissance coloniale, la Grande-Bretagne a souligné que l’étendue de son soutien dépendrait des actions concrètes du nouveau gouvernement. Si l’Union européenne (UE) a elle aussi décidé d’attendre avant de relancer son aide économique, le Fonds monétaire international (FMI) s’est dit hier prêt à discuter du redressement d’une économie minée par une inflation à sept zéros, dont la production est au point mort. Le chef de l’État sud-africain Thabo Mbeki, médiateur dans la crise, a quant à lui exhorté l’Afrique à « tendre la main au peuple du Zimbabwe », en réunissant avant la saison des pluies imminente les semences, les engrais et le carburant nécessaires. Des millions de Zimbabwéens sont menacés de famine.
Pour la première fois en 28 ans, le président Robert Mugabe devra céder une partie de ses prérogatives.

Le président zimbabwéen Robert Mugabe et son rival Morgan Tsvangirai ont signé hier à Harare un accord de gouvernement d’union, pour mettre fin à cinq mois de crise aiguë et ouvrir la voie à l’aide internationale dont le pays a désespérément besoin. Le...