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Actualités - CHRONOLOGIE

Séoul confirme que le leader nord-coréen a bien été victime d’une attaque cérébrale La délicate succession de Kim Jong-il pourrait menacer la stabilité du régime

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il, opéré à la suite d’une attaque cérébrale, n’a jamais publiquement désigné d’héritier politique, rendant sa succession délicate et faisant ainsi surgir les craintes d’instabilité d’un régime en grande difficulté économique. Le leader nord-coréen a bien été victime d’une attaque cérébrale puis opéré, mais il se rétablit, a confirmé hier le ministre sud-coréen de la Défense, Lee Sanh-hee. Kim Jong-il est en convalescence, mais rien n’indique qu’il ne soit plus en mesure d’exercer ses fonctions, a déclaré de son côté un député sud-coréen. Il peut se tenir debout avec une aide et est capable de communiquer, a dit Lee Cheol-woo, membre du parti au pouvoir, après un entretien avec le chef des services de renseignements sud-coréens. La presse locale assure en revanche que le dirigeant nord-coréen souffre d’une paralysie partielle. Même si la vie du numéro un du dernier régime stalinien n’est pas en danger, son âge, 66 ans, et sa santé régulièrement annoncée comme chancelante font inévitablement émerger la question épineuse de sa succession. Au pouvoir officiellement depuis 1997, soit trois ans après la mort de son père (1994), Kim Jong-il n’a de fait jamais indiqué qui de ses trois fils, ou des hauts dirigeants nord-coréens, pourrait être à même de reprendre le flambeau. Pour les analystes, les hauts responsables de Pyongyang pourraient alors choisir de resserrer l’équipe dirigeante, plutôt que de prendre le risque d’une lutte de succession. « Un groupe réunissant des dirigeants politiques et militaires pourrait émerger, sans doute sous la direction de Jo Myong-rok », vice-président de la toute puissante commission nationale de la Défense, dont le numéro 1 est Kim Jong-il, estime Jeung Young-tae, de l’Institut sud-coréen pour l’unification nationale. Pour le chercheur, ce comité restreint apporterait fort probablement son soutien au fils aîné de Kim Jong-il, Jong-nam, âgé de 37 ans, pour lui succéder, mais ce dernier pourrait ne pas rester longtemps au pouvoir. Un nouveau leader, issu de ce groupe de dirigeants, pourrait alors émerger, mettant un terme au culte de la personnalité qui entoure la dynastie des Kim, estime encore M. Jeung. Les avis sont cependant partagés sur les chances respectives des trois fils Kim. Cheong Seong-chang, chercheur à l’Institut Sejong de Séoul, estimait en décembre dernier que le favori était le jeune Jong-chul, 27 ans, tandis que son aîné Jong-nam, fils « illégitime », n’avait aucune chance. Formé dans une école internationale à Berne (Suisse), Jong-chul est décrit par ses anciens camarades de classe comme « bien élevé », quand Jong-nam s’est jusqu’ici plus fait connaître pour ses frasques – en 2001, il était interpellé au Japon en possession d’un faux passeport – que pour son goût du pouvoir. Depuis lors, le fils aîné des Kim, après avoir assidûment fréquenté les tapis verts et palaces de Macao, est cependant revenu à Pyongyang pour y occuper un poste-clé au sein du Parti des travailleurs, se replaçant ainsi dans la course à la succession. Aucun mécanisme de transition n’a cependant été établi. « Après Kim, de nombreux responsables militaires ou civils pourraient avoir l’idée de tenter de s’emparer du pouvoir. Il y a des risques de chaos ou de lutte pour le pouvoir », analyse Andrei Lankov, professeur à l’Université Kookmin de Séoul. « D’un autre côté, l’élite nord-coréenne réalise que l’unité est la condition de sa survie. Elle comprend que le plus grand danger vient non pas de l’étranger, mais de l’intérieur, si le régime perd son contrôle sur la population », ajoute M. Lankov, alors que le pays, en grande difficulté économique, ne parvient pas à nourrir toute sa population, régulièrement victime de famine.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il, opéré à la suite d’une attaque cérébrale, n’a jamais publiquement désigné d’héritier politique, rendant sa succession délicate et faisant ainsi surgir les craintes d’instabilité d’un régime en grande difficulté économique.

Le leader nord-coréen a bien été victime d’une attaque cérébrale puis opéré, mais il se...