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Actualités - OPINION

Les lecteurs ont voix au chapitre

Éthique ne rime pas avec civique C’est une rubrique où la plupart des lecteurs tiennent des propos politiques y avançant divers points de vue, mais moi j’ai besoin de parler aujourd’hui de l’infrastructure aberrante du pays. Observez les réverbères de la ville qui brillent de mille feux en pleine journée, à une période où nous sommes plongés dans les ténèbres la nuit. Songez que nous risquons de nous écraser contre un mur parce que nous conduisons à tâtons dans les tunnels de Beyrouth, notamment celui du ring Fouad Chehab (ah si seulement ce dernier voyait ce qu’est devenu son pays…). Ce ring, je l’emprunte tous les jours d’ouest en est et je m’attends un jour à me retrouver aux urgences plutôt qu’à ma partie quotidienne de scrabble. Car non seulement il faut s’appliquer à slalomer gracieusement devant le domicile de nos gros bonnets, non seulement on asphalte les routes en gardant les regards d’égouts bien en évidence notamment ceux de la rue du Liban, vous obligeant à changer régulièrement vos pneus, mais – comble des combles – un concierge de mon quartier m’annonce hier que ces espèces de barres en fer coulées dans du béton sont un projet en puissance de parcmètres?! Vous vous rendez compte?? En plein quartier résidentiel, fin rue Bliss, où il n’y a aucun commerce, aucun resto, planter des parcmètres?? Savent-ils seulement que dans cette rue, la majorité des immeubles sont de vieilles bâtisses sans parking?? Que veulent-ils encore?? Que l’on somnambule, en pleine nuit et en pyjama, piécette en main, pour nourrir le parcmètre et donc les caisses de l’État?? Non mais… Lina SINNO La parole est à la majorité silencieuse Il est une majorité au Liban qu’on appelle silencieuse. Cette majorité-là, messieurs les politiciens, ne vous appartient pas, elle ne regarde plus le journal télévisé de 20 heures depuis longtemps, elle n’y croit plus, n’y reconnaît plus son Liban. Elle fait de la résistance à sa façon en participant aux événements culturels qui montrent la vraie face de notre cher Liban. Elle lutte pour empêcher ses enfants de voyager, mais elle est à court d’arguments pour les convaincre de rester. Ils sont de tous âges et de tous niveaux, ceux qui la constituent?; des vieux qui aimeraient finir leurs jours en paix après avoir vécu la majorité de leur vie en guerre, des mères qui travaillent et font carrière, des pères en exil forcé dans les pays arabes qui attendent les vacances pour venir voir leur famille, des jeunes qui ont des ambitions et des rêves plein la tête. Cette majorité, c’est toi cher lecteur, qui cherche au travers les lignes de son journal un espoir ou une certitude que ça ira tout simplement mieux. Ces Libanais veulent tout simplement vivre, n’ont pas de leader et n’appartiennent à aucun parti politique, et la plupart d’entre eux ne votent plus car trop désillusionnés. C’est dommage, car ce sont eux le vrai Liban, celui de la culture, de l’entente et de la paix. À cette majorité, dont je fais partie, je m’adresse pour lui dire?: tu ne peux plus te payer le luxe, le droit et le choix de rester silencieuse car ton silence devient complice de leurs crimes. Il est désormais temps de parler – non, de crier et de renverser la table et la donne. Carla Khaled NAMMAR

Éthique ne rime pas avec civique


C’est une rubrique où la plupart des lecteurs tiennent des propos politiques y avançant divers points de vue, mais moi j’ai besoin de parler aujourd’hui de l’infrastructure aberrante du pays. Observez les réverbères de la ville qui brillent de mille feux en pleine journée, à une période où nous sommes plongés dans les...