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Actualités - CHRONOLOGIE

Prague avance avec Washington sur le bouclier antimissile malgré les menaces russes Washington accuse Moscou de violer le cessez- le-feu en laissant ses troupes en Géorgie

Le nombre de soldats russes que Moscou envisage de maintenir dans les régions séparatistes de Géorgie est « une violation manifeste » de l’accord de cessez-le-feu, a déclaré hier le porte-parole du département d’État. « 3 800 (soldats) dans chacune de ces zones, pour un total de 7 600, c’est une violation manifeste pas seulement des précédents accords, mais aussi de l’accord de cessez-le-feu », a déclaré Sean McCormack aux journalistes. « Ces types, ils cherchent tout le temps à se dégager de tous les engagements qu’ils ont pris », s’est exclamé le porte-parole. « Il faut qu’ils s’en aillent de Géorgie. Il faut qu’ils arrêtent de trouver des excuses pour ne pas le faire. » « Ce sur quoi nous étions tombés d’accord, c’est que leurs troupes reviendraient à leur niveau d’avant le 6 août », a ajouté M. McCormack. Un millier de soldats appartenant aux « forces russes de maintien de la paix » étaient déployés en Ossétie du Sud avant le conflit avec la Géorgie début août, en vertu d’un accord signé en 1992 par la Russie et la Géorgie. En Abkhazie, autre territoire séparatiste géorgien où un cessez-le-feu a été signé en mai 1994, une force russe d’interposition de 3 000 hommes est déployée. La Russie a établi mardi des relations diplomatiques avec les deux régions sécessionnistes de Géorgie, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, et annoncé qu’elle y maintiendrait une importante présence militaire, confirmant ainsi son emprise sur ces deux républiques. D’autre part, la Géorgie a accusé des soldats russes d’avoir tué un policier dans un premier incident depuis le cessez-le-feu. « Un poste de police géorgien s’est retrouvé sous le feu d’un poste de contrôle russe à Karaleti aujourd’hui vers 09h15. Les Russes ont tiré à deux reprises », a déclaré le porte-parole du ministère géorgien de l’Intérieur, Chota Outiachvili, à l’AFP. « La police géorgienne n’a pas répliqué », a-t-il assuré. Les forces de maintien de la paix russes citées par les agences de presse ont démenti être impliquées dans l’incident. Des forces russes sont concentrées dans cette région limitrophe de l’Ossétie ainsi que dans l’ouest de la Géorgie. Elles doivent s’y retirer d’ici à un mois, une fois que des observateurs internationaux déployés sur place, selon un accord conclu lundi entre Moscou et le président en exercice de l’UE, le Français Nicolas Sarkozy. Toutefois, des divergences importantes ont surgi hier sur le rayon d’activité des observateurs européens. Pour le chef de la diplomatie européenne Javier Solana, ils doivent pouvoir « être déployés partout », y compris en Abkhazie et en Ossétie du Sud, un scénario exclu par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Cette question de géographie « n’a pas été discutée » lundi par les présidents russe Dmitri Medvedev et français Nicolas Sarkozy, a toutefois admis M. Solana. Sur un autre plan, le gouvernement tchèque a approuvé hier un ultime accord militaire pour le déploiement d’un radar antimissile américain sur le sol tchèque, alors que Moscou venait de réitérer ses menaces de riposte contre les sites qui accueilleront des éléments du bouclier américain de défense balistique. Un « parapluie défensif des pays européens est nécessaire », a souligné le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek au cours d’une conférence de presse avant de rejeter toute « rhétorique de guerre froide ». L’accord militaire dit SOFA (Status of Force Agreement), qui pourrait être officiellement signé le 19 septembre prochain, complète l’accord diplomatique bilatéral déjà signé en juillet par Prague et Washington en vue du déploiement prévu à l’horizon 2012, en même temps que dix intercepteurs en Pologne. « Le radar est purement défensif, conçu pour parer à des missiles de longue portée des États “voyous” », il « ne peut ni techniquement ni militairement être orienté contre un État tel que la Fédération russe qui dispose d’un arsenal de milliers de ces missiles », a assuré le premier ministre tchèque, en écho du discours officiel américain. Peu avant la réunion du gouvernement tchèque, le général Nikolaï Solovtsov, le chef des forces stratégiques russes avait lancé une nouvelle salve contre le projet que la Russie perçoit comme une menace directe pour sa sécurité. « Je ne peux pas exclure (...) que les sites du bouclier antimissile en Pologne et en République tchèque et des sites similaires potentiels » soient choisis pour cible par nos missiles intercontinentaux, a-t-il déclaré à Moscou. Ces déclarations interviennent dans un contexte d’aggravation des tensions russo-américaines après le conflit russo-géorgien du mois d’août. Enfin, deux bombardiers stratégiques russes TU-160 ont atterri hier sur l’aérodrome militaire de Libertador, au Venezuela, pour effectuer « des vols d’entraînement » dans la région, a annoncé le ministère russe de la Défense, cité par les agences russes.
Le nombre de soldats russes que Moscou envisage de maintenir dans les régions séparatistes de Géorgie est « une violation manifeste » de l’accord de cessez-le-feu, a déclaré hier le porte-parole du département d’État.
« 3 800 (soldats) dans chacune de ces zones, pour un total de 7 600, c’est une violation manifeste pas seulement des précédents accords, mais...