Rechercher
Rechercher

Actualités

EXPOSITION Jeff Koons fait une entrée en fanfare chez le Roi-Soleil

L’Américain Jeff Koons, un des artistes vivants les plus cotés au monde, fait une entrée en fanfare chez le Roi-Soleil à Versailles où l’exposition de ses œuvres monumentales dans les appartements royaux et les jardins suscite débats et controverse. Jusqu’au 14 décembre, dix-sept œuvres du plasticien né en 1955 sont présentées au public. Une première en France où il n’y a jamais eu d’exposition consacrée à cet artiste très médiatique, ancien époux de la Cicciolina, star du porno italien. Les visiteurs vont pouvoir découvrir Lobster, un homard géant en aluminium, pendu dans le salon de Mars. Une des plus célèbres créations de l’artiste, Rabbit, lapin gonflable en inox, trônera dans le salon de l’Abondance. Composée de 100 000 fleurs, la sculpture Split-Rocker, mi-tête de poney, mi-tête de dinosaure, a été installée sur le parterre de l’Orangerie. Les œuvres présentées vont des années 80 à aujourd’hui. Avant même l’ouverture, des critiques se sont élevées sur l’opportunité de présenter cet artiste qui mêle pop art et kitsch, dans le château du Roi-Soleil. Une obscure association, l’Union nationale des écrivains de France, qui revendique la défense de la «?civilisation du livre?», a appelé à manifester «?devant les grilles du château?» pour protester contre «?l’outrage fait à Louis XIV et à la souveraineté nationale?». Plus discrètement, Edouard de Royère, président d’honneur de la Fondation du patrimoine, a fait part de ses réserves via la presse sur l’?«?intrusion?» d’un artiste contemporain dans un «?lieu magique comme Versailles?». À la Société des amis de Versailles, l’irruption de Jeff Koons est également diversement appréciée. «?La stratégie culturelle des grands lieux du patrimoine est un vrai débat?», a déclaré à l’AFP Jean-Jacques Aillagon, président du domaine de Versailles. «?Mais autant ce débat est légitime et intéressant, autant la polémique déclenchée par certains groupuscules est terrifiante car elle repose sur des préjugés et de l’intimidation?», a considéré l’ancien ministre de la Culture. Versailles doit «?rester un lieu culturel vivant et ne pas être plongé dans le formol?», a-t-il souligné. D’autres interrogations ont surgi autour d’un éventuel conflit d’intérêts, dans la mesure où M. Aillagon est un ancien salarié de l’homme d’affaires François Pinault, mécène principal de cette exposition et grand collectionneur de Jeff Koons. M. Aillagon, ancien directeur du Palazzo Grassi de Venise, qui abrite la Fondation Pinault, a jugé «?très désobligeant?» et «?blessant?» que l’on puisse mettre en cause la «?moralité?» et la «?probité?» de ses choix pour Versailles. «?Je ne travaille plus pour François Pinault. Je suis autonome. Mais nous avons une relation d’amitié?», a relevé M. Aillagon. «?La cote de Jeff Koons n’a pas attendu l’exposition à Versailles pour grimper à des niveaux peu communs?», a souligné l’ancien ministre. Mais il est vrai qu’exposer un artiste peut avoir un?«?effet induit et second sur la valorisation de son travail?», a-t-il admis. Le coût de l’exposition se monte à 1,9 million d’euros dont 1,6 million d’euros proviennent de contributions extérieures à l’établissement. Le conseil général des Yvelines a versé 200?000 euros, le mécénat privé 1,4 million. François Pinault, qui prête cinq œuvres, participe à l’événement à hauteur de 800?000 euros. Pour le public, la découverte de Jeff Koons se fait sans supplément de prix sur le ticket d’entrée. MOLLARD-CHENEBENOIT (AFP)
L’Américain Jeff Koons, un des artistes vivants les plus cotés au monde, fait une entrée en fanfare chez le Roi-Soleil à Versailles où l’exposition de ses œuvres monumentales dans les appartements royaux et les jardins suscite débats et
controverse.
Jusqu’au 14 décembre, dix-sept œuvres du plasticien né en 1955 sont présentées au public. Une première en France où...