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Actualités - CHRONOLOGIE

Le salaire minimum relevé à 500 000 LL, l’indemnité de transport majorée de 40 000 LL par mois Le Conseil des ministres approuve une hausse des salaires de 200 000 livres qui ne satisfait ni les syndicats ni le patronat Sahar AL-ATTAR

À l’issue d’un Conseil des ministres qui a duré plus de sept heures, le gouvernement a décidé de relever le salaire minimum de 300 000 à 500 000 livres, d’augmenter les indemnités de transport de 2 000 livres par jour (soit 40 000 livres par mois) et d’accorder une majoration forfaitaire de 200 000 LL aux salariés du public et du privé, ainsi que 150 000 livres aux retraités. Le tout avec un effet rétroactif depuis le 1er mai dernier. Avec ces mesures, le gouvernement a voulu faire un compromis entre les revendications syndicales et les réticences patronales. Il a ainsi consolé les organismes économiques en leur accordant le droit de déduire toutes les hausses salariales accordées ces trois dernières années, à condition qu’elles aient été générales et non individuelles. Et pour contenter les syndicats, qui réclamaient une augmentation salariale de l’ordre de 63,3 %, il a omis d’imposer un plafond sur les tranches salariales concernées par la majoration des 200 000 livres, et relevé l’indemnité de transport. Sauf qu’à l’annonce de ces décisions, ni les uns ni les autres étaient satisfaits. Contacté par L’Orient-Le Jour, le président de la CGTL, Ghassan Ghosn, a déploré que les revendications syndicales n’aient pas été prises en compte. Par conséquent, « la guerre reste ouverte et le combat pour les salaires se poursuivra », a-t-il affirmé, en indiquant qu’il appellera à une réunion urgente du conseil exécutif pour déterminer les « étapes à suivre ». Pour sa part, le comité de coordination syndicale avait rejeté d’avance une hausse de 200 000 livres en organisant un sit-in hier matin autour du ministère des Finances. Question de principe De son côté, le président de l’Association des industriels, Fady Abboud, qui représentait le patronat lors des négociations, a d’abord dénoncé l’absence de plafond, alors même que cette mesure est supposée soutenir le pouvoir d’achat des plus défavorisés. Ensuite, il a qualifié d’« aberrante » l’intervention du gouvernement dans les affaires du privé. « C’est le principe même d’imposer des hausses salariales au secteur privé que les organismes économiques rejettent », a-t-il déclaré à L’Orient-Le Jour, en soulignant que ces décisions ne sont pas conformes « aux discussions que nous avons eues avec le Premier ministre ». Si le principe d’intervention étatique est consacré, « alors en tant qu’Association des industriels, nous exigerons en échange une protection de l’industrie locale à travers des barrières tarifaires », a-t-il conclu. Le public en quête de financement Au-delà de ces polémiques, reste une question à laquelle l’État en tant qu’employeur n’a pas répondu hier en Conseil des ministres : comment financer les hausses salariales dans le public, dont le coût s’élèverait à près de 740 milliards de livres par an, selon le ministre des Finances, Mohammad Chatah. Interrogé à ce propos, le ministre a esquivé la question en reconnaissant toutefois que cette mesure, combinée aux transferts à l’EDL et au service de la dette, créera des « pressions financières importantes sur le Trésor qu’il faudra prendre en compte dans le budget 2009 ». Prié de dire si ces hausses seront financées par un relèvement de la TVA de 10 à 12 %, Chatah a dit ne pas penser que ce soit « le moment de prendre une telle initiative ». En tout cas, « je doute que le gouvernement pense que ce soit le moment », a-t-il ajouté dans une allusion, sans doute, à la période préélectorale. « Dans le budget 2009, nous essayerons de doper les revenus de l’État », mais pas à travers une hausse de la fiscalité, a-t-il affirmé. La dette, en revanche, risque bien d’augmenter, « mais nous essayerons de la maintenir à un niveau qui ne menace pas la stabilité », a-t-il conclu.
À l’issue d’un Conseil des ministres qui a duré plus de sept heures, le gouvernement a décidé de relever le salaire minimum de 300 000 à 500 000 livres, d’augmenter les indemnités de transport de 2 000 livres par jour (soit 40 000 livres par mois) et d’accorder une majoration forfaitaire de 200 000 LL aux salariés du public et du privé, ainsi que 150 000 livres aux...