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Actualités - OPINION

Celui qui reçoit les coups... Roger AKL

«Tu avais raison en ce qui concerne la Syrie, le dialogue avec elle était nécessaire?», me dit mon ami politologue bien connu et spécialiste de l’islam et du Moyen-Orient. Nous nous étions connus et appréciés car nous étions (et sommes toujours) contre l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne. Mais, rapidement, j’avais senti que son estime pour moi avait baissé à cause de la crise du Moyen-Orient et de nos points de vue respectifs sur le comportement israélien. C’était normal?: lui, malgré tout son amour pour le Liban, ne pouvait ressentir ce qui se passait au Moyen-Orient que comme observateur extérieur. Moi, j’y avais vécu en officier libanais, chargé de la mission de séparer des combattants libanais, manipulés de l’extérieur, les uns par Israël et les Américains, les autres par certaines forces et pays arabes, mais tous étaient manipulés pour les intérêts de ceux qu’ils croyaient être leurs amis et leurs alliés. Dix années de ma vie, passées à voir détruire tout ce que nos ancêtres avaient construit, passées à voir mourir mes amis, mes compatriotes, vieillards, enfants, femmes, combattants, sous les coups bien visibles des leurs, mais sous ceux bien cachés de ceux qui les manipulaient. Impuissant, je finis par démissionner et partir, comme tant d’autres Libanais, la mort dans l’âme. J’avais compris qu’Israël et les Américains, même certains dirigeants français (mais non pas la population de France) se fichaient complètement du Liban, et surtout des chrétiens du Liban, qui n’étaient pour eux que de la chair à canon, pour servir leurs intérêts?; pour les Israéliens, il s’agissait de combattre les Arabes et de s’approprier leurs terres?; pour les autres, il s’agissait de combattre l’Union soviétique et s’assurer le pétrole arabe bon marché, ainsi que la rente de leurs exportations d’armes et de produits industriels et les rentrées des travaux de reconstruction des destructions des guerres et des combats. Mon ami politologue avait peut-être vécu et combattu au Liban, mais il ne pouvait pas ressentir dans son cœur cette déchirure que je ressentais et qui me fait toujours en vouloir au monde entier, encore plus à ceux que je croyais être nos amis et qui nous ont trahis. Je lui répondis?: «?Il y a un proverbe libanais qui dit?: celui qui reçoit les coups pense bien différemment de celui qui les compte.?» Laissez donc, chers Européens, quelqu’un habitué à recevoir les coups de ses «?amis américains?», vous donner un conseil. OTAN ou pas, ne vous mêlez pas du conflit entre Américains et Russes, vous finirez par en payer le prix. Quel intérêt avez-vous à installer, sur votre territoire, des missiles, considérés par les Russes comme casus belli?? Voudriez-vous risquer de recevoir les griffes de l’ours dans la figure?? Peut-on logiquement et raisonnablement penser que ces missiles vont ajouter quelque chose à la sécurité de l’Europe?? Peut-on vraiment penser que ces missiles vont vous protéger contre des missiles nucléaires iraniens inexistants?? Analysez bien cette affirmation du Premier ministre russe disant que l’administration américaine aurait encouragé le président géorgien à provoquer une crise avec la Russie, pour renforcer les chances du candidat républicain à la présidence. Elle est peut-être exagérée, mais l’est-elle vraiment?? Lisez ce que pensent aujourd’hui les Américains eux-mêmes de leur président actuel. Article paru le mercredi 10 septembre 2008
«Tu avais raison en ce qui concerne la Syrie, le dialogue avec elle était nécessaire?», me dit mon ami politologue bien connu et spécialiste de l’islam et du Moyen-Orient. Nous nous étions connus et appréciés car nous étions (et sommes toujours) contre l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne. Mais, rapidement, j’avais senti que son estime pour moi avait...