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Le chef du gouvernement réaffirme avec fermeté les constantes libanaises Siniora : Il n’y aura pas d’autre instrument sécuritaire que la troupe et les forces de l’ordre

C’est un Fouad Siniora plus combatif et plus ferme que jamais qui est apparu hier soir devant les convives de l’iftar des Makassed au BIEL. Tout en usant d’un ton empreint d’une modération qui ne se dément à aucun moment, le Premier ministre a rappelé point par point ce qu’il estime être les constantes historiques du Liban, et qui sont aux antipodes des thèses développées presque en même temps par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah (voir par ailleurs). Insistant sur la sécurité, M. Siniora a martelé son invariable credo : « Nous n’avons jamais accepté et n’accepterons jamais que la contrainte, le recours à la violence et l’usage des armes soient un moyen de changement. Nous sommes déterminés à interdire toute action de nature à mettre en péril notre sécurité, quelle que soit la partie en cause. Et nous sommes tout aussi bien déterminés à faire en sorte qu’il n’y ait d’autre instrument armé que l’armée libanaise et les autres forces de l’ordre. » Voici de larges extraits du discours prononcé par le chef du gouvernement : « Il a été dit que Beyrouth est à tout le monde. Derrière ces mots justes se cache parfois une mauvaise foi. Nous ne nous querellons pas sur le point de savoir qui est propriétaire de la ville, mais sur le concept d’État et sur les moyens de gestion de la chose publique. La ville, qui est le bien de tous, ne doit pas devenir à cause de ce désaccord un défouloir ou une arène. « En dépit des difficultés, les choses se sont nettement améliorées depuis l’accord de Doha. Sans aucun doute, nous avançons difficilement, mais nous avançons, et c’est ce qui est souhaitable. « Il peut paraître difficile à certains parmi nous de percevoir l’ampleur du changement positif survenu dans notre vie publique. Ce que je peux assurer, c’est que nous progressons aujourd’hui davantage qu’hier et, avec l’aide de Dieu, nous serons demain dans un meilleur état qu’aujourd’hui. « Nous ne céderons jamais sur les questions fondamentales. Nous n’abandonnerons pas notre système démocratique et notre coexistence, ni notre pacte national qui représente dans son essence les intérêts supérieurs du Liban. L’important pour nous est de savoir éviter les tempêtes qui soufflent sur plus d’une région, faire en sorte que le Liban en sorte indemne et en ayant préservé sa cohésion. « Nous sommes aux portes d’une nouvelle ère au cours de laquelle nous assisterons à un repositionnement régional et international non seulement sur le plan politique, mais aussi économique. « Ce qui nous importe dans tout cela, c’est de connaître notre route et celle de nos intérêts nationaux, et de savoir comment profiter des occasions qui ne se renouvellent pas et éviter les pièges et les périls qui peuvent nous menacer. « Pour cela, nous devons nous baser sur les constantes libanaises que nous avons édifiées tout au long de notre histoire et que nous rappelons encore une fois : « 1 – Le Liban est un État arabe indépendant qui fonde ses rapports avec les frères et les amis sur la base du principe de la réciprocité, du respect et du traitement d’égal à égal. « 2 – Le Liban et les Libanais sont hostiles au règlement des conflits régionaux et internationaux par la violence, le recours à la force et la prise de contrôle du faible par le fort, tout comme aux solutions qui se font aux dépens du Liban. « 3 – Le Liban a un seul ennemi, Israël, qui occupe notre territoire et viole quotidiennement notre souveraineté. Nous nous engageons dans la confrontation à libérer notre territoire ou à le récupérer par tous les moyens légitimes et disponibles. Nous nous engageons aussi à respecter l’accord d’armistice de 1949 et nous nous considérons liés par l’initiative de paix arabe. « 4 – Pour ce qui est de nos relations intérieures, nous nous référons à la Constitution, au système civil régi par les lois et les règlements et aux institutions constitutionnelles. Nous n’avons jamais accepté et nous n’accepterons jamais que la contrainte, le recours à la violence et l’usage des armes soient un moyen de changement. Nous sommes favorables à la discussion et au dialogue dans toutes les orientations et sur tous les sujets dans un climat de stabilité et à l’ombre des institutions constitutionnelles. « 5 – Nous avons bon espoir de voir prochainement démarrer le dialogue national sous le parrainage du président de la République, conformément aux stipulations de l’accord de Doha, et cela en vue de nous mettre d’accord sur une stratégie nationale pour la défense du Liban. La protection du Liban passe d’abord par la participation de tout le monde à la décision par le biais des institutions et en conformité avec les règles démocratiques. Ensuite, la question ne doit pas être réduite à la seule capacité de riposter à une quelconque agression. Il faudra aussi que l’objectif soit de protéger le Liban en faisant en sorte qu’à la base, il ne puisse pas faire l’objet d’une agression. « 6 – Nous œuvrons pour que notre patrie traverse cette phase par le biais de l’exercice de la démocratie et le recours aux urnes et à la compétition démocratique et pacifique. Nous ne nous laisserons pas influencer par les tapages, les coups de sang, les surenchères et les insultes. « 7 – Nous travaillons en vue de régler les problèmes sécuritaires de façon globale et radicale. Nous le faisons de deux manières : d’abord en donnant à l’armée libanaise et aux forces de l’ordre la capacité d’imposer l’autorité de l’État et de remplir leur devoir de protéger les citoyens et non pas de s’interposer entre les combattants. Ensuite en privilégiant le chemin de l’ouverture et de la réconciliation et en incitant les institutions de la société civile à remplir leur rôle. Nous sommes en effet parvenus à un croisement déplorable similaire à celui des années soixante-dix et quatre-vingt. Il nous faut tous ensemble, pouvoirs publics et citoyens, œuvrer en vue de réédifier la paix civile entre les fractions en conflit. Nous sommes déterminés à interdire toute action de nature à mettre en péril notre sécurité, quelle que soit la partie en cause. Et nous sommes tout aussi bien déterminés à faire en sorte qu’il n’y ait d’autre instrument sécuritaire armé que l’armée libanaise et les autres forces de l’ordre. « 8 – Nous devons prendre un élan fort pour nous attaquer aux questions économiques et sociales et celles relatives à l’aménagement dans toutes les régions du pays. « 9 – Nous œuvrerons en vue de bénéficier de manière entière des résultats de la conférence Paris III, dans la perspective de replacer le Liban sur la courbe de la vraie croissance de laquelle nous nous étions éloignés depuis la guerre de juillet 2006. « Au cours des derniers mois, divers incidents ont eu lieu à Beyrouth et ailleurs. Face à ces incidents, à quelles conclusions sont parvenus les différents protagonistes ? Je pense sans exagération que tout le monde commence aujourd’hui à découvrir de plus en plus que la conclusion essentielle qui s’impose est que l’État libanais est l’unique référence et que c’est lui seul qui peut bénéficier du respect de tous. L’autosécurité, aussi puissante qu’elle soit, ne saurait compenser la présence de l’État. Quant à la force militaire, elle ne saurait jouir de la légitimité ou de la crédibilité si elle n’est pas elle-même légitimée par l’État et ses composantes. Alors, pourquoi se fatiguer et fatiguer les gens en recommençant des expériences dont nous connaissons par avance les résultats ? « Mes chers frères, il n’est pas dit que le peuple qui a vu naître Rafic Hariri et ses compagnons martyrs de la seconde indépendance sera défait. Les Libanais ont tout souffert depuis des décennies. Il est de leur droit et du droit de leurs martyrs de jouir de la liberté, de la souveraineté et de l’indépendance. Beyrouth restera. Le Liban vivra ».
C’est un Fouad Siniora plus combatif et plus ferme que jamais qui est apparu hier soir devant les convives de l’iftar des Makassed au BIEL. Tout en usant d’un ton empreint d’une modération qui ne se dément à aucun moment, le Premier ministre a rappelé point par point ce qu’il estime être les constantes historiques du Liban, et qui sont aux antipodes des thèses...