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Actualités - CHRONOLOGIE

Un séminaire sur l’apiculture permet le transfert du savoir-faire entre les Italiens et les Libanais Art Gold, un programme du PNUD qui mise sur la coopération décentralisée

la coopération décentralisée, tel est le but d’Art Gold, un programme relevant du PNUD et instauré au Liban en 2007. Il encourage le transfert du savoir-faire entre les collectivités locales des pays du Nord et des pays du Sud. Le programme encourage également sur la coopération Sud-Sud. Au Liban, Art Gold est en train de développer des projets dans dix caza, dans quatre régions du pays, le Liban-Sud, le Nord, la Békaa et la banlieue sud de Beyrouth. Dans le cadre de ses divers projets, Art Gold Liban a organisé tout au long de la semaine dernière un séminaire destiné aux apiculteurs. Au cours de l’événement, des apiculteurs italiens ont mis leur savoir-faire au service de leurs homologues libanais. Le séminaire a rassemblé 25 apiculteurs libanais venus de différentes zones du pays ainsi que trois experts?étrangers : Vincenzo Panettieri, président de l’Association méditerranéenne d’apiculteurs, Massimo Carpintieri, président de l’association des apiculteurs du Piémont, et Saïd Attar, président du syndicat syrien des apiculteurs. Lors de la session de clôture, Nick Hartmen, vice-représentant permanent du PNUD au Liban, a indiqué que ce séminaire constitue le début du travail qui devrait se poursuivre dans les mois à venir et qui aboutira entre autres à la vente et à la promotion des produits libanais à l’étranger. Dans ce cadre, le PNUD est en train de travailler avec les ministères concernées pour mettre en place des normes de qualité permettant de faciliter l’exportation des produits libanais vers l’Europe. Dans un bref entretien avec L’Orient-Le Jour, M. Hartmen a souligné qu’Art Gold mise sur la coopération décentralisée, pourvoyant de l’aide locale (non gouvernementale et étrangère) à des dossiers locaux (au Liban). Interrogé sur la différence entre les projets mis en place par le PNUD et ceux instaurés par Art Gold, il a expliqué que le PNUD travaille directement avec le gouvernement dans des domaines très variés, alors qu’Art Gold – programme qui relève de l’organisme de développement onusien – prône une aide locale, d’une collectivité locale à une autre. Bien sûr, le gouvernement est mis au courant, mais l’aide octroyée par Art Gold est plus directe, que ce soit sur le plan financier ou sur le plan du savoir-faire, a-t-il dit. Il a souligné également qu’à travers Art Gold, les communautés locales peuvent faire appel à des expertises dans une multitude de domaines. Prenant l’exemple des apiculteurs et des producteurs de produits laitiers, M. Hartmen a indiqué que cette coopération décentralisée encouragée par Art Gold permet de rassembler des producteurs, de produire des denrées et des biens ayant des standards européens (afin de pouvoir écouler la marchandise en Europe) et de mettre en place une stratégie territoriale sur le plan marketing. La communication des communautés De son côté, Luigi Cafiero, responsable d’Art Gold Liban, a souligné dans un entretien avec L’Orient-Le Jour, que le programme qu’il représente permet aux communautés (du Nord et du Sud) de communiquer. Actuellement au Liban, le programme est à sa première phase, celle de mettre en place une stratégie de développement englobant tous les secteurs. Ainsi, des groupes de travail ont été organisés dans ce but, dans les régions couvertes par le programme. L’apiculture, la jeunesse, la viticulture, les PME, le tourisme et l’écotourisme font partie des secteurs qui bénéficieront de la coopération décentralisée d’Art Gold, a-t-il dit. M. Cafiero a également indiqué que les donateurs principaux d’Art Gold sont l’Italie, l’Espagne, la Belgique et le Canada. Jusqu’à présent, l’Italie a contribué avec 11.5 millions de dollars alors que les autres donateurs ont versé 11 millions de dollars. Mettant l’accent sur le transfert des connaissances et sur l’impact du projet sur la vie des communautés locales, il a indiqué que la Catalogne a aidé, avec 150?000 dollars, à la construction d’un marché dans la Békaa, alors que l’Italie a mis en place cinq projets relatifs à la gestion des déchets, l’eau, l’économie d’énergie, la jeunesse et l’éducation. Elvin Hoxha, conseiller international auprès d’Art Gold-Liban, a indiqué que le séminaire a permis le transfert de connaissances entre les apiculteurs libanais et italiens. Dans un entretien avec L’Orient-Le Jour, il a souligné que le projet est toujours à ses débuts, notant qu’Art Gold travaille à travers des agences locales de développement économique (LEDA) qui ont une structure publique et privée. Les agences locales de développement économique sont constituées notamment de membres de conseils municipaux, d’universitaires, de producteurs, de chercheurs et d’experts. Ce sont ces groupes qui plancheront sur la planification du développement d’un territoire?; ils oeuvreront pour ce développement, élaborant des projets et trouvant ultérieurement des financements par divers moyens. Ces agences locales de développement économique travaillent dans le domaine de l’agro-alimentaire et l’agriculture, la pêche, l’artisanat ainsi que les services relatifs au tourisme, a expliqué M. Hoxha. Système de coopération intégrée De son côté, la représentante de la coopération italienne qui relève de l’ambassade d’Italie, Alessandra Testoni, a indiqué que le but de la participation de l’organisme qu’elle représente aux activités d’Art Gold, notamment en matière de financement, réside dans le fait que le programme encourage la mise en place d’un système de coopération intégré. Art Gold, a-t-elle noté, permet de rassembler toutes les parties impliquées dans le développement, notamment le PNUD, les agences onusiennes, les gouvernements, les donateurs et les collectivités locales. Ainsi, l’aide au développement local est plus ciblée, a-t-elle dit. Pour en revenir au séminaire sur l’apiculture, Vincenzo Panettieri, président de l’Association méditerranéenne d’apiculteurs, qui a effectué son premier séjour au Liban en février dernier dans le cadre du programme Art Gold, a indiqué qu’un long chemin reste à faire, mettant l’accent sur les problèmes communs des apiculteurs de la région, notamment la baisse du nombre des colonies d’abeilles et qui est dû à l’utilisation excessive des pesticides et au réchauffement climatique. Il a souligné?: «?Nous ne sommes pas des Européens qui donnent des leçons aux Libanais, nous instaurons une coopération.?» Il a aussi mis l’accent sur le fait de valoriser le miel de Méditerranée. De son côté, Massimo Carpintieri, président de l’Association des apiculteurs du Piémont et qui est aussi un dégustateur de miel, a donné un séminaire aux éleveurs d’abeilles libanais leur permettant de juger le miel sans avoir recours à un laboratoire, juste en évaluant sa couleur et son goût. Il a souligné que le miel libanais est de bonne qualité et que pour arriver à de bons résultats sur le plan de la coopération, il faut travailler concrètement. Interrogé par L’Orient-Le Jour, le président du syndicat des apiculteurs de Rachaya, Souheil Kadamani, a souligné l’importance de trouver une stratégie commune et d’entamer le travail avec Art Gold. Il a souhaité que ce programme onusien soit suivi jusqu’au bout. Il a indiqué que le Liban a perdu l’année dernière 40?% de ses abeilles, notant que les apiculteurs libanais sont en train d’exporter le miel vers les pays arabes. Grâce à la coopération avec Art Gold, le syndicat des apiculteurs de Rachaya est membre actuellement du Forum des apiculteurs de la Méditerranée. Ce rassemblement nous permet de faire du lobbying dans l’avenir en empêchant par exemple les agriculteurs d’utiliser des pesticides qui peuvent être dangereux pour la santé des abeilles, a indiqué M. Kadamani soulignant que le travail avec Art Gold nous permet aussi de trouver des remèdes aux colonies d’abeilles touchées par des maladies. Parmi les projets qu’il compte présenter dans le cadre d’Art Gold Liban figure la production de miel à partir des forêts (c’est-à-dire d’arbres – donc tout au long de l’année) de châtaigniers et d’eucalyptus. «?Au Liban, le miel est produit à partir des fleurs, donc on attend la pluie… Nous faisons face à des problèmes quand il ne pleut pas assez. Produire du miel à partir des forêts nous aidera en tant qu’apiculteurs et permettra aussi de sauvegarder l’environnement?», a-t-il souligné en conclusion. Patricia KHODER
la coopération décentralisée, tel est le but d’Art Gold, un programme relevant du PNUD et instauré au Liban en 2007. Il encourage le transfert du savoir-faire entre les collectivités locales des pays du Nord et des pays du Sud. Le programme encourage également sur la coopération Sud-Sud. Au Liban, Art Gold est en train de développer des projets dans dix caza, dans quatre...