Rechercher
Rechercher

Actualités

THÉATRE - Une initiative de Zico House en collaboration avec USAid Quatre villages libanais montent sur les planches

Jamais le Masrah al-Madina n’a si bien porté son nom. C’est que, ce soir-là, les trois coups ont été frappés sur les planches de la ville pour quatre pièces de théâtre réalisées de A à Z dans des villages libanais. Ce projet, oh combien louable, a été semé par al-Mawssam et organisé par Zico House en collaboration avec USAid, sous la supervision de metteurs en scène et techniciens professionnels qui se sont rendus dans les régions animer des ateliers de travails étalés sur un mois. «L’idée, à l’origine, était de créer des troupes de théâtre dans les villages visités, précisent les organisateurs Moustapha Yamout (alias le fameux Zico) et Roula Koibeissy. Nous avons alors assigné quatre metteurs en scène dans quatre villages du Nord, du Sud, de la Békaa et du Chouf. Il s’agissait de dénicher des talents et de les encourager à poursuivre des études dans les domaines artistiques et créatifs.?» «?Tout cela part de notre conviction que la culture est le meilleur vecteur de paix civile, ajoute Zico. Pour éloigner la jeunesse de la politique et de ses dissensions, quoi de mieux qu’un terrain d’entente qui fasse l’unanimité, comme le théâtre. Les jeunes auront pour ambition de donner une représentation dans leur village, dans les localités voisines et dans le reste du pays.?» Et de noter?: «?Pour ce qui est de l’aboutissement du projet, nous espérons obtenir, au final, des villages autonomes qui ont confiance en leurs propres capacités. En ayant une meilleure compréhension de lui-même, de ses propres besoins, en réalisant qu’il existe des sociétés civiles venues d’ailleurs et qui sont là pour l’aider, chaque village découvrira sa propre valeur et travaillera en conséquence.?» Les ateliers de théâtre ont donc été entamés le premier juillet dans les villages de Baysour (Chouf) avec Rita Ibrahim, Deir Kanoun el-Nahr (Sud-Liban) avec Sawsan Bou Khaled, Ersal (Békaa) avec Rami el-Nihawi, et Douma (Nord-Liban) avec Mounzer Baalbacki. Ont suivi des workshops spécialisés dans les costumes et maquillage avec Bshara Attalah?; la scénographie avec Ghassan Maasri ; le son avec Salam Naffah; la direction de plateau avec Hanan Dirani?; le travail des acteurs avec Carole?Abboud et Fadi?Abi Samra?; la lumière et les «?props?»?avec Lina Joukhadar. Résultat des courses – ça l’était vraiment, selon le témoignage des participants qui ont monté ces pièces en un mois – des œuvres étonnantes de maturité. L’apport des metteurs en scène et techniciens professionnels n’est évidemment pas à négliger. Le public beyrouthin du Masrah al-Madina ne s’y est pas trompé et a accueilli avec enthousiasme et générosité ces productions extracitadines. Azef el-nar (le joueur de feu) a été présenté par la troupe de Baysour, une belle envolée lyrique contre les incendies qui ont ravagé la montagne. Ayn Ghin, par la troupe de Deir Qanoun el-Nahr, ou l’histoire de quatre femmes qui se retrouvent chez la coiffeuse du village et qui rêvent toutes de filer le parfait amour avec un certain Ayn Ghin. Arch Eil par la troupe de Ersal, une jolie métaphore sur les martyrs du village qui se retrouvent bloqués dans une sorte de nimbe, entre le monde des réels et celui des vivants. Souwar moutaharrika, par la troupe de Douma, trois femmes disjonctées se racontent avec beaucoup d’émotion et d’humour. Il convient de le souligner encore une fois, cette belle initiative de décentralisation des activités culturelles fonctionne comme une bouffée d’oxygène pour le théâtre beyrouthin qui commençait réellement à s’essouffler et à ronronner sur les mêmes thèmes. Là, il s’agit de tout un mélange d’odeurs, d’histoires, d’anecdotes, de formules et de termes particuliers à chaque région. À encourager certes, et à répéter, surtout. Maya GHANDOUR HERT
Jamais le Masrah al-Madina n’a si bien porté son nom. C’est que, ce soir-là, les trois coups ont été frappés sur les planches de la ville pour quatre pièces de théâtre réalisées de A à Z dans des villages libanais. Ce projet, oh combien louable, a été semé par al-Mawssam et organisé par Zico House en collaboration avec USAid, sous la supervision de metteurs en scène...