Attention ! Danger Marie-Reine AWAD

Le Liban est en danger, oui, réellement et sérieusement. Grignoté par le Hezbollah, miné par le courant de Michel Aoun, rongé par la politique fébrile et peu courageuse du 14 Mars, l’année prochaine comme maintenant vous serez ailleurs, mes amis. Si l’accord de Doha ressemble à s’y méprendre à l’accord du Caire, le manque de témérité du 14 Mars donne tous les jours au Hezbollah, qui agit avec dextérité et finesse, encore plus de gains probants et indiscutables sur le terrain. Chaque minute de perdue donne un avantage à celui qui sait attendre, jouer sur l’échiquier régional et marquer des points. Et chaque jour, on réalise combien le Liban perd de sa souveraineté, de son intégrité et de son indépendance, quelle tristesse pour ces Libanais qui ont une, deux, trois et quatre fois envahi la place des Martyrs pour prouver leur libanisme et leur volonté de recouvrer leur amour-propre. C’est désespérant, mes amis, de voir combien, après tous ces martyrs, ses peines et ses pertes, on soit tombé si bas. Réveillez-vous, réagissez, n’ayez plus peur, ne baissez pas les bras. Aujourd’hui plus que jamais, le Liban a besoin de nous. On se fait bouffer par petits morceaux, sournoisement, hypocritement ; on nous rogne, on nous écime… Attention, le danger est imminent, il est grave. Un Liban est en train de disparaître, il est en train d’être effacé de la carte. Notre Liban n’existera plus si nous continuons à faire l’autruche. Jamais un acquis politique perdu ne peut être récupéré sans sacrifice. Nous avons assez payé. Ne vous laissez plus miner avant qu’il ne soit trop tard. Un jour de perdu est un jour perdu pour toujours. Demain, les législatives verront l’image du pays se transformer en une autre majorité, et si vous croyez que celle-ci sera aussi magnanime que celle d’aujourd’hui, vous vous leurrez. Elle a tout raté, celle-là : son droit de gouverner, son droit d’élire un président de ses rangs, son droit de jouer son rôle de majorité jusqu’au bout. Si les circonstances changent et la majorité aussi, les dés pipés et les normes du pouvoir aussi, un autre monde nous attend, un autre Liban aussi. Si c’est ce que vous voulez, alors, comme on dit à la libanaise : « Mabrouk et tant pis ! » Marie-Reine AWAD Une citoyenne qui a peur Article paru le vendredi 29 août 2008