Rechercher
Rechercher

Actualités

Échos d’un festival

Il était présent au festival du Film libanais… né à Beyrouth pour présenter son troisième long-métrage, Keane, tourné en 2004. Cinéaste secret et peu médiatisé, l’Américain Lodge Kerrigan est aussi parcimonieux quant à son travail. C’est en 1994 qu’il présente au Festival de Cannes (section Un Certain regard) son premier film en tant que réalisateur et scénariste, Clean, Shaven, l’histoire d’un schizophrène kidnappant sa fillette. Acclamé dans plus de trente festivals et lauréat de nombreux prix, le film ne fait pas pour autant de Kerrigan une figure à la mode, ni même connue du grand public. Ce n’est que quatre ans plus tard qu’il donne naissance à un nouveau film, Claire Dolan, également présenté à Cannes, cette fois en compétition. Kerrigan s’absente des écrans durant six ans et revient au cinéma en 2004, soit dix années après son premier film, avec Keane, l’histoire d’un homme dont la vie bascule avec la disparition de sa petite fille et qui essaye désespérément de repartir à zéro au contact d’une mère de famille célibataire. Avant de présenter son film Keane, à l’Empire Sofil, le cinéaste américain a déclaré qu’il avait «?aimé ce chaos du Liban, créateur d’énergie?». Pourquoi avoir réalisé ce film si dur et si «?clinique?» qui plonge le spectateur dans les abysses des angoisses, de la peur, voire de la folie?? «?C’est probablement parce que j’ai une fille de 14 ans et que je suis obsédé à l’idée de la perdre dans un environnement hostile comme les rues de NY, que j’ai abordé ce film, a-t-il répondu tout de go. Mais aussi parce que j’ai un ami schizophrène et que j’ai voulu parler de cette maladie qui peut arriver à tout le monde et à tout moment.?» Réalité ou imagination?? «?J’ai volontairement semé le doute, répond le réalisateur, car chez le schizophrène, cette interaction entre réalité et illusion?» existe fortement. À travers des procédés comme des gros plans, des prises de vue de quatre minutes seulement, Kerrigan nous introduit dès la première minute du film dans la mécanique intérieure de cet homme devenu déséquilibré mentalement suite à la disparition de sa fille. Si Damian Lewis occupe les 100 minutes face à une caméra à l’épaule qui lui colle à la peau, ou plutôt à la tête, la jeune Abigail Breslin (Miss Little Sunshine) lui donne la réplique à merveille. Actuellement, travaillant sur sept projets, notamment un coscénario avec la cinéaste libanaise Danielle Arbid, un documentaire avec la télévision publique aux États-Unis, et l’adaptation du film d’André Téchiné Les Voleurs, Lodge Kerrigan avoue que son seul souci est de faire des films. «?Je n’essaye pas de faire partie de telle ou telle catégorie, ou de plaire au public dans le sens du divertissement facile, poursuit-il. Je me considère seulement chanceux de pouvoir faire des films et de pouvoir les présenter dans des villes comme Beyrouth.?»
Il était présent au festival du Film libanais… né à Beyrouth pour présenter son troisième long-métrage, Keane, tourné en 2004. Cinéaste secret et peu médiatisé, l’Américain Lodge Kerrigan est aussi parcimonieux quant à son travail. C’est en 1994 qu’il présente au Festival de Cannes (section Un Certain regard) son premier film en tant que réalisateur et...