JO 2008 - Lefèvre avait besoin d’« un brin de magie dans les bras pour voler au-dessus de l’eau » Les Français évoquent avec humour leurs manques

Une quinzaine de médaillés d’argent ou de bronze ont révélé avec humour à leur retour en France ce qui leur avait manqué pour devenir champions olympiques à Pékin. Frédérick Bousquet, Fabien Lefèvre, Anthony Terras, Thomas Bouhail ou encore Alexis Vastine et Gwladys Epangue ont répondu à la question posée par Reuters : « Que vous a-t-il manqué pour être champion olympique ? » « Sur notre combinaison, les mêmes étoiles que les Américains. Elles nous auraient donné des ailes », a répondu le nageur Frédérick Bousquet, battu de justesse par les États-Unis dans le relais 4x100 mètres nage libre. Pour le kayakiste Fabien Lefèvre, il aurait fallu « un brin de magie dans les bras pour voler au-dessus de l’eau ». « Après l’échec de Tony Estanguet, peu de temps avant ma manche, j’ai pris conscience que tout pouvait m’arriver et donc s’arrêter très vite. Inconsciemment, je me suis mis sur le mode “assurer” sans chercher à être exceptionnel », a-t-il ajouté. Le tireur Anthony Terras aurait souhaité, « juste avant de tirer (sa) finale, faire un tour en Ferrari ou en Lamborghini afin de faire monter le taux d’adrénaline ! » Le boxeur Khedafi Djelkhir a regretté les « neuf secondes, les neuf petites dernières du combat dont on (l’a) privé ». « Si je les avais eues, j’aurais pu récupérer et j’aurais été champion olympique », a-t-il prétendu. Le gymnaste Thomas Bouhail pense qu’il aurait pu avoir « peut-être une meilleure note artistique ». « Si j’avais été mieux coiffé ou mieux rasé ! » a-t-il plaisanté. Pour le véliplanchiste Julien Bontemps, la médaille d’or aurait été possible avec « un troisième bras, ou une troisième jambe... ou les deux ». En voile, le barreur du 470 Nicolas Charbonnier a révélé les dessous de son association avec Olivier Bausset, médaillé de bronze : « Avec mon équipier Olivier, nous sommes amis avant d’être équipiers. Mais là, il m’a manqué un petit brin de confiance en plus en lui. En effet, depuis trois mois, il m’avait caché que sa femme était enceinte. Inconsciemment, ce petit manque de confiance a dû quelque part jouer insidieusement sur mon mental ! » Anatomique Olivier Bausset a répliqué sur le même mode de la plaisanterie: « Que Nicolas ait vraiment envie de devenir champion olympique ! À mon avis, il ne le voulait pas à 100 %. Il a dû penser que si on ne l’était pas du premier coup, je reviendrais sur ma décision d’arrêter ma carrière afin d’aller chercher ce titre à Londres : raté ! » Toujours sous le coup de sa déception, le boxeur Alexis Vastine a lâché : « Des gens honnêtes ! » Vencelas Dabaya et Gwladys Epangue ont plutôt cherché dans leur anatomie l’origine du manque. « Des couilles pour lever une plus grosse dernière barre ! » a répondu l’haltérophile. « Vingt-cinq centimètres de plus à la jambe droite afin de toucher plus facilement la tête de la Coréenne en demi-finales », a dit la taekwondoïste. Le rameur Julien Bahain a établi tout un programme : « D’abord un ravitaillement à mi-parcours pour reprendre des forces : un verre de vin rouge et un cassoulet comme au Tour de France d’antan ! Ensuite, du gros son avec un DJ en live qui mixe dans le dernier 500 afin de nous mettre dans le bon rythme productif du dance floor ! ». Son équipier Cédric Berrest est sur la même longueur d’onde : « Une bonne sono pour nous impulser le bon tempo, notamment sur la fin de course ! » Le rameur Jonathan Coeffic, coéquipier de Julien Bahain, et Cédric Berrest, en quatre de couple, se seraient bien vus avec un autre partenaire un peu particulier : « Les dix bras d’un bouddha. » Le barreur Guillaume Florent a regretté de ne pas avoir eu « un spi au portant ». « Malheureusement, en Finn, nous n’en avons pas. » L’archère Bérengère Schuh a quant à elle invoqué la clémence des cieux : « Pendant notre demi-finale, qu’il se mette juste à pleuvoir sur les cibles des Coréennes ! »