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Kouchner et Morin s’expliquent, aujourd’hui à l’Assemblée, sur la présence et la stratégie françaises

Le ministre de la Défense, Hervé Morin, et celui des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, s’expliqueront aujourd’hui, devant les commissions de la Défense et des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, sur la présence française en Afghanistan dans un contexte tendu par la mort de 10 soldats la semaine dernière. Au-delà des circonstances de l’embuscade meurtrière du 18 août près de Kaboul, c’est la stratégie de la France en Afghanistan et les choix du président, Nicolas Sarkozy, qui sont remis en cause par une partie de la classe politique et de l’opinion publique. Selon un sondage, 55 % des Français sont favorables à un retrait des quelque 2 600 soldats déployés en Afghanistan. La question de leur présence dans ce pays, décidée fin 2001, fera l’objet d’un débat suivi d’un vote à l’Assemblée nationale le 22 septembre. En vertu de la nouvelle Constitution issue de la réforme votée en juillet, le gouvernement doit désormais faire approuver par le Parlement la prolongation d’une intervention des forces armées lorsque sa durée excède quatre mois. Le chef de l’État ne pourra ainsi plus décider seul, comme il l’avait fait ce printemps sous les huées de l’opposition, d’envoyer des militaires dans un pays étranger. Mercredi dernier à Kaboul, M. Sarkozy avait dit assumer le choix d’envoyer 700 hommes en renfort en Afghanistan. Être présent en Afghanistan revient, à ses yeux, à prendre part au combat « contre le terrorisme » et la « barbarie ». Hier, il a saisi l’occasion d’un déplacement à Maillé (Indre-et-Loire) pour faire un rapprochement entre un massacre perpétré par les nazis et l’embuscade de Saroubi. « Je pense notamment au sacrifice de nos 10 jeunes soldats face à ces barbares moyenâgeux, terroristes, que nous combattons en Afghanistan », a-t-il dit. M. Sarkozy a ajouté que c’était « en se souvenant d’événements comme ceux qui se sont produits » à Maillé « que nos enfants sauront qu’il ne faut jamais transiger avec le totalitarisme, qu’il ne faut jamais transiger avec le fanatisme, qu’il ne faut jamais transiger avec les idéologies de mort ». Aujourd’hui, il se rendra au 8e régiment de parachutistes d’infanterie de marine de Castres (dans le Tarn), d’où étaient originaires huit des 10 soldats tués. Pour sa part, M. Kouchner a jugé nécessaire un transfert de responsabilités aux Afghans sur le terrain. « Nous savons depuis la conférence de Paris que la stratégie militaire ne suffira pas », a-t-il déclaré hier. « Donc, il faut “l’afghanisation”, c’est-à-dire passer au plus vite les responsabilités, toutes les responsabilités, aux Afghans », a-t-il ajouté. M. Kouchner a précisé que cette question serait évoquée aujourd’hui avec les parlementaires. Prié de dire s’il y avait eu des erreurs de commandement, Bernard Kouchner a répondu : « Je ne sais s’il y a eu des erreurs ou pas, ce n’est même pas une enquête, c’est une considération sur les opérations, sur la façon de les mener. »
Le ministre de la Défense, Hervé Morin, et celui des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, s’expliqueront aujourd’hui, devant les commissions de la Défense et des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, sur la présence française en Afghanistan dans un contexte tendu par la mort de 10 soldats la semaine dernière. Au-delà des circonstances de l’embuscade...