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Édimbourg offre à Tracey Emin la scandaleuse sa première rétrospective

Tracey Emin, l’artiste britannique qui a choqué le monde de l’art en exposant son lit et dévoilant dans ses œuvres sa vie la plus intime, est consacrée par sa première rétrospective à Édimbourg. L’exposition «?Tracey Emin : 20 ans?», montée par la Galerie nationale écossaise d’art moderne, a attiré plus de 13 000 visiteurs en trois semaines depuis son ouverture début août, dans le cadre du Festival d’art d’Édimbourg (Écosse, Nord). Couvertures brodées, vidéos, néons, installations, croquis souvent crus, journaux intimes : la sélection de ses œuvres de la fin des années 80 jusqu’aux plus récentes montre la grande variété des supports utilisés par Tracey Emin. Mais toutes ces œuvres ont une unique source d’inspiration : la vie de l’artiste, son adolescence à la dérive, ses avortements, un viol, ses amants, ses questionnements et sa peur de mourir sans enfants. Tracey Emin «?a transformé sa vie en un spectacle public comme aucun artiste ne l’a fait avant elle?», souligne Patrick Elliott, le commissaire de l’exposition dans le catalogue. Née en 1963, Tracey Emin est associée au groupe des Young British Artists (Jeunes artistes britanniques), qui ont émergé au début des années 90 à Londres. Comme Damien Hirst, elle est aujourd’hui une célébrité dans les médias britanniques, invitée à toutes les mondanités, et les galeries se battent pour vendre ses œuvres. Pourtant, issue d’un milieu modeste, elle a longtemps douté de ses capacités artistiques, au point de détruire ses premières peintures. Hotel International est la première de ses couvertures en appliqué multicolore, sur lesquelles elle brode des pans de sa vie. Elle l’a confectionnée en guise du CV qui lui était demandé par la galerie londonienne White Cube pour sa première exposition en 1993. Cette œuvre est une évocation de son enfance dans un hôtel de la station balnéaire déclassée de Margate, tenu par son père, un Chypriote turc, et sa mère. En 1998, My bed (Mon Lit), une installation exposée à la Tate Gallery, avait déclenché la controverse. Ce lit aux draps froissés, entouré d’un fouillis de mégots, de bouteilles de vodka vide, de préservatifs, avait soulevé le cœur des critiques les plus conservateurs, alors que les avant-gardistes s’extasiaient. Ses œuvres les plus récentes, Feeling Pregnant, une installation avec des vêtements de femmes enceintes suspendus, Conversation with my Mum, une vidéo où elle est filmée lors d’une conversation avec sa mère, ou ses dessins d’oiseaux, reflètent une humeur plus nostalgique. Mais malgré son admission dans l’establishment britannique – elle est devenue membre de la Royal Academy en 2007 et a représenté la Grande-Bretagne à la Biennale de Venise l’an dernier – elle continue à provoquer des réactions très contrastées. «?Ce qui me peine encore plus que le goût de Tracey Emin pour l’obscène est sa foi, incroyable, inébranlable, en sa propre importance?», s’exclame un critique du Times. Et à en croire les commentaires sur le livre d’or de l’exposition, les visiteurs aussi sont partagés. «?Lourd, ennuyeux, nul?», écrit l’un, alors qu’un autre juge que les œuvres sont «?très personnelles, font réfléchir et fascinent?». (L’exposition «?Tracey Emin : 20 ans?» est visible à la Galerie nationale écossaise d’art moderne jusqu’au 9 novembre. Elle sera ensuite exposée en Espagne au Centre d’art contemporain de Malaga (28 novembre 2008-22 février 2009) et en Suisse au Kunstmuseum de Bern (10 mars-21 juin 2009). Lucie GODEAU (AFP)
Tracey Emin, l’artiste britannique qui a choqué le monde de l’art en exposant son lit et dévoilant dans ses œuvres sa vie la plus intime, est consacrée par sa première rétrospective à Édimbourg.
L’exposition «?Tracey Emin : 20 ans?», montée par la Galerie nationale écossaise d’art moderne, a attiré plus de 13 000 visiteurs en trois semaines depuis son ouverture...