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Actualités - CHRONOLOGIE

FESTIVAL… NÉ À BEYROUTH - Elle signe ce soir, à 18 h, à Sofil son ouvrage «?Lebanese Cinema?» Lina Khatib sur l’échiquier de la guerre et des images

Comment écrire un ouvrage sur le cinéma libanais alors que son existence est encore contestée par certains?? Peut-on expliquer ce rapport d’amour et de haine entre les films et cette guerre interminable tant sur le terrain que dans l’esprit de tous les Libanais?? Définir cet espace de dialogue vivant et remonter à sa généalogie, telle a été la tâche de Lina Khatib qui signe ce soir son ouvrage Lebanese Cinema dans le cadre du Festival du film libanais qui se déroule à l’Empire Sofil. La couverture de Lebanese Cinema, Imagining the Civil War and Beyond, édité chez I. B. Tauris à Londres, est, ô combien significative. Lina Khatib a volontairement choisi cette image du film West Beyrouth de Ziad Doueiri qui marque, selon elle, la renaissance du film libanais et son retour à sa propre audience. «?J’ai grandi, dit-elle, bercée par les films égyptiens qui inondaient le marché libanais et par la suite, les longs métrages libanais au dialecte également égyptien. Je n’imaginais pas qu’un jour je serais en train de faire des recherches sur le cinéma égyptien.?» Plus tard, après des études de sociologie, de politique et de médias qu’elle poursuit dans la capitale anglaise, Lina Khatib devient enseignante au département d’arts à la Royal Holloway, université de Londres. Elle décide de se lancer dans cette aventure «?risquée et compliquée?», pour remonter à la genèse du cinéma libanais. Quand a-t-il vu le jour?? Quand a-t-il poussé ses premiers cris?? Qui sont ses principaux géniteurs?? Et enfin pourquoi n’a-t-il pas encore coupé le cordon ombilical avec la guerre civile, considérée encore comme matrice du 7e art libanais?? Le cinéma?: une question d’identité Pour Khatib, il était urgent de parler de ce cinéma qui, de 1978 à nos jours, est demeuré embryonnaire, et qui assiste aujourd’hui à une explosion sans pareille. «?Cela faisait partie de mon identité et il me fallait l’exprimer et le partager.?» Malgré des progrès énormes, cet art souvent sans ressources et sans aucune aide s’inspire encore de la situation de conflits dans laquelle se débat le pays, étant ainsi le miroir mais aussi le fruit de cet état de choses. Après des recherches entreprises à partir de 2003 (films visionnés, documents et interviews auprès de cinéastes libanais), Lina parvient à faire l’historique du cinéma libanais. Avec un esprit de synthèse et d’analyse, elle dresse enfin un constat réaliste. Pour rendre cette étude accessible aux professionnels ainsi qu’aux profanes, l’auteur divise l’ouvrage en quatre grands thèmes?: Beyrouth, principale protagoniste dans les films libanais, le sectarisme, la représentation de l’homme et de la femme ainsi que le sujet de la mémoire. Des thèmes bien développés et étayés par les documents et les illustrations nécessaires. « J’ai réalisé au cours de mes recherches que le Liban était atteint d’amnésie sauf l’espace cinématographique où tous les sujets épineux étaient traités sans aucun tabou.?» Que ce soit le confessionnalisme dans West Beyrouth, la violence dans Falafel, la ville de Beyrouth dans Beyrouth Fantôme ; ces nouveaux cinéastes n’ont rien épargné. Dans son ouvrage, Lina Khatib leur rend hommage pour tous les efforts entrepris et exprime son désir d’un cinéma renouvelé, libéré de ses chaînes et qui pourra s’épanouir cette fois à l’ombre de la paix et non plus de la guerre. Colette KHALAF
Comment écrire un ouvrage sur le cinéma libanais alors que son existence est encore contestée par certains?? Peut-on expliquer ce rapport d’amour et de haine entre les films et cette guerre interminable tant sur le terrain que dans l’esprit de tous les Libanais?? Définir cet espace de dialogue vivant et remonter à sa généalogie, telle a été la tâche de Lina Khatib qui...