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Actualités - CHRONOLOGIE

SPECTACLE - Au Casino du Liban (Maameltein) jusqu’au 31 août Tango Bravo, une danse enrobée de sensualité et d’un brin de théâtralité…

Tango Bravo, une troupe de danseurs et musiciens argentins qui met l’art de danser (et de chanter), sur une mesure à deux temps, sous les spots des projecteurs de la salle des Ambassadeurs au Casino du Liban - Maameltein. Tango Bravo a des atouts et même une certaine originalité où le folklore du pays d’Astor Piazzolla a des couleurs et des rythmiques amusantes… En tableau d’ouverture, la marche des machos… Sur un coin de l’arrière-scène, pour diffuser une entière atmosphère de spectacle, opèrent en « live » violoncelle, piano, drums, et bandonéon… Au-devant des feux de la rampe, une demi-douzaine de danseurs, regards de velours, moustaches frémissantes, sanglés dans des costumes très 1930 et chapeaux vissés sur des cheveux lustrés, invitent à quelques pas de danse entre mecs… Sur un air languide et chaloupé, ces messieurs aux escarpins agiles et souples font bien virilement la roue du paon en roulant des épaules, cambrant les reins et gonflant le thorax. Très vite, ils sont rejoints par l’ensemble des femmes aux décolletés vertigineux avec dos et épaules nues, talons aiguilles et provocantes robes longues fourreau fendues jusqu’au haut des cuisses… Strass, broderies scintillantes, faux cils de superstars, coiffures gominées, bas de nylon troublants, bracelets fétiches et corps en transe pour l’infini plaisir d’une expression ludique où les maîtres mots sont attirance et séduction. Le tango ici, ni danse de salon ni reflet des bals musettes où l’on s’encanaillait en toute élégance gestuelle, à une allure de gymnastique bien rôdée, d’adroites poses acrobatiques et surtout d’une certaine sensualité qu’exsudent des corps pliés aux lois du désir ou de la répulsion… Histoire de rivalités, d’union, de désunion, d’œillades assassines, de premiers accrocs des intermittences du cœur, d’approches incertaines, de secrètes vibrations de la peau, de parfums qui se confondent, de corps qui s’entortillent, c’est tout cela le tango. Le tango, dans la tradition des pays aux chaleurs torrides, ce sont deux corps qui s’aimantent, ondulent, se rapprochent, s’éloignent, s’unissent, se séparent, se collent, s’emmêlent… Crocs en jambes comme un jeu entendu, tailles serpentines d’une souplesse de liane, triolisme sulfureux (et même un quatrisme – qu’on nous passe le barbarisme – qui en dit long sur les fantasmes et la carte imaginaire des désirs inassouvis), le tango a plus d’une facette. Sensualité, théâtralité et liberté aux fantaisies multiples où s’exprime surtout la parité homme/femme. Une expression de parade et de libération non dénuée de tous les artifices de la séduction avec une musique qui porte, avec un lyrisme chaleureux, les pas aériens et légers (comme touchés par la grâce d’une certaine acrobatie) des danseurs découvrant, avec une étonnante précision, les prouesses de leur équilibre… Note originale à ce spectacle longuet, car un peu répétitif, malgré la tentative d’un certain glamour et panache, c’est ce moment des pirates vêtus de noir. Flibustiers aux fichus noués sur la tête martelant énergiquement les planches de la scène avec leurs bottes de d’Artagnan en daim beige… Image renvoyant à la découverte de l’Amérique du Sud par Juan Diaz de Solis où, entre tambours, cordelettes, talons renforcés et dagues brillantes, s’établit un rythme d’enfer, d’attaque, presque guerrier, qui n’a rien à voir avec les pas d’un tango voluptueux… Lointaines racines historiques d’une danse qui a toujours le vent en poupe ? Sans nul doute, mais le mot de la fin est à un chatoyant tableau où le tango a tout d’un show coloré. Dans la limite d’une détente sans prétention, show sitôt vu, sitôt applaudi, sitôt oublié… Edgar DAVIDIAN
Tango Bravo, une troupe de danseurs et musiciens argentins qui met l’art de danser (et de chanter), sur une mesure à deux temps, sous les spots des projecteurs de la salle des Ambassadeurs au Casino du Liban - Maameltein. Tango Bravo a des atouts et même une certaine originalité où le folklore du pays d’Astor Piazzolla a des couleurs et des rythmiques amusantes…
En tableau...