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Complice et mentalement perturbé, Jeffery Lee Wood cumule deux arguments emblématiques des opposants à la peine capitale Un condamné à mort emblématique au Texas

Atteint d’une maladie mentale et condamné à mort pour complicité de meurtre : Jeffery Lee Wood, qui devait être exécuté hier soir au Texas, cumule à lui seul deux arguments emblématiques des opposants à la peine capitale aux États-Unis. Le Texas (Sud), qui détient de loin le record du pays avec 413 exécutions depuis 30 ans (sur 1 119), dont 9 dans les trois derniers mois, est l’un des seuls États qui autorisent la condamnation à mort de celui qui ne tenait pas l’arme. Sept condamnés seulement ont été exécutés pour ce motif depuis le rétablissement de la peine de mort aux États-Unis en 1976, et aucun depuis 1996. Dans le cas de Jeffery Lee Wood, âgé de 35 ans, l’homme convaincu du meurtre d’un gérant de magasin lors d’un braquage, Daniel Reneau, a été exécuté en 2002. Pendant son procès, l’accusation avait estimé qu’il était « la personne principalement responsable du crime tandis que le rôle de Wood était secondaire », selon le Centre d’information sur la peine de mort. « M. Wood n’a jamais pris la vie de quelqu’un de ses propres mains », ont expliqué ses avocats dans un communiqué. Il était « à l’extérieur, dans la voiture, au moment du meurtre » et n’a été impliqué dans ce braquage qu’« en raison de sa longue maladie mentale qui l’a rendu facilement manipulable », ont-ils ajouté. Après dix ans d’enfermement à l’isolement 23 heures sur 24 dans le couloir de la mort, ses conseillers ont demandé au gouverneur du Texas un mois de délai, afin d’évaluer sa santé mentale, en rappelant qu’il avait déjà été déclaré irresponsable une première fois avant son procès. La Cour suprême a en effet interdit en 1986 que soient exécutés des condamnés trop perturbés mentalement pour comprendre ce qui va leur arriver et pourquoi. Mais elle n’a pas défini sur quels critères on peut conclure que quelqu’un est « capable » ou « incapable de comprendre ». « Si une personne est malade mentale mais capable de comprendre, les décisions (...) dépendent du jugement individuel des gouverneurs ou des jurys », explique à l’AFP Richard Dieter, directeur du Centre d’informations sur la peine de mort. Ainsi, en mars 2008, Richard Taylor, condamné à mort pour le meurtre d’un gardien de prison 27 ans plus tôt alors qu’il était gravement schizophrène, a-t-il vu sa peine commuée en prison à perpétuité au Tennessee (Sud). Kelsey Patterson, en revanche, a été exécuté en mai 2004 au Texas, malgré un diagnostic de paranoïa et de schizophrénie antérieures à son acte criminel. La Cour suprême de Pennsylvanie (Est) a récemment autorisé que deux détenus dans le couloir de la mort soient soignés avec des « médicaments psychotropes, administrés de force si nécessaire, pour les rendre capables de comprendre » et pouvoir les exécuter. « C’est la nature haïssable de notre peine capitale, qui n’a pas grand-chose à voir avec la logique et certainement rien à voir avec la compassion », a commenté pour l’AFP Rick Halperin, président de la Coalition texane pour l’abolition de la peine de mort. Le cas de Raymond Riles, dans le couloir de la mort depuis le 2 avril 1976, est emblématique de l’ambiguïté qui règne autour des condamnés atteints de maladies mentales. Après avoir reporté trois fois son exécution, le département texan des affaires criminelles n’a plus planifié de date depuis 1986, sans pour autant le sortir du couloir de la mort.
Atteint d’une maladie mentale et condamné à mort pour complicité de meurtre : Jeffery Lee Wood, qui devait être exécuté hier soir au Texas, cumule à lui seul deux arguments emblématiques des opposants à la peine capitale aux États-Unis.
Le Texas (Sud), qui détient de loin le record du pays avec 413 exécutions depuis 30 ans (sur 1 119), dont 9 dans les trois derniers...