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Actualités - CHRONOLOGIE

Une attaque qui fragilise le gouvernement paralysé par des querelles intestines Au moins 64 morts dans un nouvel attentat-suicide des talibans au Pakistan

Au moins 64 personnes ont été tuées hier dans un double attentat-suicide des talibans devant la principale usine militaire d’armement du Pakistan, non loin d’Islamabad, une nouvelle attaque qui fragilise encore un gouvernement paralysé par des querelles intestines. Ce nouvel attentat, le plus meurtrier depuis le début de l’année, est le dernier en date d’une vague sans précédent d’attaques perpétrées par des combattants proches d’el-Qaëda et des talibans, qui a fait plus de 1 000 morts en un an au Pakistan. Et une récente offensive de l’armée dans les zones tribales frontalières avec l’Afghanistan, ordonnée par le nouveau gouvernement sous la pression de Washington, laissait redouter une recrudescence de ces attaques. Le Maulvi Omar, porte-parole du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), réputé proche d’el-Qaëda, a d’ailleurs revendiqué immédiatement le double attentat d’hier auprès de l’AFP et menacé de lancer ses kamikazes contre les grandes villes du pays, y compris Islamabad, si l’armée ne stoppait pas ses opérations dans les zones tribales. Les attentats qui ont secoué le Pakistan ont été perpétrés, quasi simultanément, devant les deux entrées d’un vaste conglomérat d’usines d’armement, Pakistani Ordnance Factories, dans la localité de Wah, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest d’Islamabad. « Deux hommes à pied ont apparemment fait exploser les bombes qu’ils portaient sur eux devant l’usine au moment d’un changement d’équipe du personnel », a indiqué à l’AFP Nasir Durrani, le chef de la police de Taxila, ville voisine de Wah et haut lieu du tourisme au Pakistan pour ses vestiges antiques hindous. Au moins 64 personnes ont été tuées et une soixantaine blessées, a indiqué à l’AFP en fin de soirée Shafiq Ahmad, un officier de police. La plupart des victimes du double attentat de Wah étaient des ouvriers civils de l’usine, qui dépend du ministère de la Défense, a témoigné pour l’AFP au téléphone Riaz Hussain, un des 25 000 à 30 000 salariés de ces fabriques de munitions, obus et autres missiles. Il s’agit du deuxième attentat depuis la démission, lundi, du président Pervez Musharraf, allié-clé des États-Unis dans leur « guerre contre le terrorisme ». Le même jour, un kamikaze avait tué trente personnes dans un hôpital dans le Nord-Ouest. Les talibans pakistanais, mais aussi el-Qaëda, avaient décrété le jihad, au chef de l’État et son armée après qu’il eut ordonné, en juillet 2007, l’assaut de la Mosquée rouge d’Islamabad, où s’étaient retranchés des centaines d’islamistes lourdement armés. L’attaque avait fait une centaine de morts, des « martyrs » qu’Oussama Ben Laden lui-même et des chefs islamistes pakistanais avaient juré de venger. Or le nouveau gouvernement, issu des législatives de février et hostile à M. Musharraf, a récemment lancé, sous la pression intense de Washington, une nouvelle offensive dans les zones tribales du Nord-Ouest, frontalières avec l’Afghanistan et bastions des talibans afghans ou pakistanais et combattants étrangers d’el-Qaëda. L’opération, dans le district de Bajaur, une des zones tribales où Washington est convaincu qu’el-Qaëda a reconstitué ses forces, a fait plus de 500 morts parmi les insurgés en deux semaines, selon l’armée. De hauts responsables des forces de sécurité indiquaient à l’AFP que des « représailles » de la part des talibans étaient « inévitables ». D’autant que le gouvernement de coalition, qui a poussé lundi M. Musharraf à la démission en le menaçant d’une procédure de destitution, est plus que jamais fragilisé, laissant, selon les politologues et les éditorialistes, le champ libre aux activistes fondamentalistes. Les deux partis piliers du gouvernement, vainqueurs des législatives, tentaient encore d’ultimes tractations avant la date-butoir d’aujourd’hui, pour tenter de s’entendre sur un successeur à M. Musharraf et résoudre leur différend sur le rétablissement dans leurs fonctions de juges de la Cour suprême évincés par le chef de l’État démissionnaire.
Au moins 64 personnes ont été tuées hier dans un double attentat-suicide des talibans devant la principale usine militaire d’armement du Pakistan, non loin d’Islamabad, une nouvelle attaque qui fragilise encore un gouvernement paralysé par des querelles intestines.
Ce nouvel attentat, le plus meurtrier depuis le début de l’année, est le dernier en date d’une vague sans...