Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Iran?: guerre ou pas??

Depuis un certain temps, les menaces américaines d’une attaque sur l’Iran ont diminué, et beaucoup de chefs militaires et politiques US ont même avoué qu’elle serait dangereuse et nuisible aux intérêts américains?; certains généraux ont confirmé le fait que les Américains ne pouvaient pas se permettre une troisième guerre. Pourtant, les appels israéliens à l’administration Bush se sont faits de plus en plus pressants. Les dirigeants israéliens ont visité Washington, à tour de rôle, pour le convaincre de leur donner le feu vert pour une attaque. Ils voudraient même que les Américains participent à une attaque conjointe, estimant qu’Israël ne peut pas permettre l’existence d’un État iranien nucléaire?. Cette affirmation de la part d’Israël représente une menace voilée d’attaquer l’Iran, comme il l’avait fait contre le site irakien d’Osirak, une centrale nucléaire civile fournie par la France. De même, malgré les accusations américano-israéliennes, l’Iran se défend de tenter de produire des armes nucléaires, mais excipe de son droit de faire des recherches pour se doter de la technologie nucléaire civile. Les accords internationaux, sur la non-prolifération des armes atomiques (1968) spécifient que tout État a le droit d’avoir un programme de recherche nucléaire pour des objectifs civils, mais que les États signataires, non encore dotés d’armes nucléaires, s’engagent à ne pas en produire ou s’en procurer. Parallèlement, les États nucléaires se seraient engagés à se débarrasser des armes nucléaires en leur possession.? Bien sûr, les pays qui possèdent un arsenal nucléaire n’ont pas respecté leurs engagements, ce qui rend ces accords caducs. De même, aucun des États qui protestent, sanctionnent et menacent l’Iran n’a un début de preuve sur les intentions de ce pays, qui affirme que ses recherches n’ont qu’un seul objectif?: produire de l’énergie. L’étonnant est que personne ne semble douter des mauvaises intentions de l’Iran et de la bonne foi de ses adversaires, surtout celle d’Israël qui n’a jamais signé les accords de non-prolifération, et possède plus de 300 bombes nucléaires et des missiles capables de transporter de telles ogives, d’une portée de 7 000 kilomètres. Mais la justice internationale est ce qu’en font les grands et leurs intérêts. Israël menace non seulement l’Iran, mais aussi le Liban, car le Hezbollah posséderait d’après lui plus de quarante mille missiles et aurait ou serait sur le point d’avoir des missiles antiaériens de la nouvelle génération. Ce qui pourrait rendre dangereux les survols quotidiens des avions israéliens du territoire libanais. Avec son arrogance habituelle, il crie à l’oppression, comme si ses avions avaient le droit de violer l’espace aérien libanais, et menace le Liban de ses foudres. En même temps, les médias et les politiciens israéliens préviennent les Américains qu’ils ne peuvent pas laisser se créer un Iran nucléaire. Ces menaces veulent dire qu’ils seraient prêts à passer à l’attaque pour peu que les grandes? puissances renoncent à l’empêcher de poursuivre ses recherches. Pourtant, certains analystes militaires israéliens ont été parfaitement clairs?: seul, Israël ne peut prendre l’initiative d’une attaque sans s’exposer à une riposte meurtrière qui prendrait également pour cible les intérêts israéliens dans le monde. De plus, Israël craindrait aussi l’entrée dans la guerre du Hezbollah et du Hamas, dont les combattants pourraient profiter de la?riposte des missiles iraniens et du chaos qu’ils auraient engendré pour effectuer une percée à l’intérieur d’Israël. Il faudra donc que l’attaque contre l’Iran soit préparée par une première attaque contre le Hezbollah pour le détruire. Israël pourra-t-il le faire, même en détruisant le Liban et en l’occupant?? En effet, sans occupation du Liban, il ne fera que répéter le désastre de 2006. Rien d’ailleurs ne prouve que son armée de terre se comportera avec plus de succès contre une guérilla bien entraînée. Il faudra donc qu’Israël puisse entraîner les États-Unis dans sa guerre. Certains disent qu’une riposte iranienne à une attaque israélienne forcerait Washington à intervenir. Israël n’aurait donc qu’à commencer la guerre et les USA seraient bien forcés d’y participer, surtout que les néoconservateurs ne demandent que cela pour tenter de sauver du désastre le mandat de Bush. Pour cela, il faudra convaincre les autres dirigeants américains, dont le secrétaire à la Défense, le Pentagone et Condoleezza Rice.. D’où les visites nombreuses des dirigeants israéliens dans la capitale fédérale. L’attaque se ferait alors entre les deux mandats, juste après l’élection présidentielle américaine et avant l’entrée en fonctions du nouveau président, pour ne pas influencer le cours du scrutin. Les attaques sur le Liban puis l’Iran seraient contrées par une pluie de missiles sur les villes israéliennes, les centres industriels, militaires et nucléaires, entraînant peut-être une riposte nucléaire israélienne contre l’Iran. En même temps que la riposte, l’Iran lancera ses troupes et ses missiles sur les bases américaines en Irak et sur les pays arabes du Golfe, et fermera le détroit d’Ormuz. Je laisse aux économistes le soin d’en prévoir les conséquences. Nucléaires ou pas, Israël et les États-Unis devront occuper le terrain pour empêcher les Iraniens et leurs alliés d’occuper les pays du Golfe à plus ou moins longue échéance. Pour cela,?il leur faudra d’importants contingents militaires, dont ils ne disposent pas, contrairement à l’Iran et à ses alliés. Les experts américains et israéliens ont sûrement analysé ces données et savent pertinemment brandir le bâton, en espérant que l’Iran se laissera tenter par la carotte. Mais les Iraniens ont fait la même analyse et c’est pour cela qu’ils ne sont pas pressés.. C’est pour cela aussi que le plus important aujourd’hui, c’est de calmer le jeu et d’entamer un dialogue pour trouver une solution juste à la crise régionale.. Cette solution ne peut exister que grâce à la bonne foi de ceux qui se croient les plus forts, Israël et les États-Unis. Je crois donc que nous sommes arrivés à un moment où la dissuasion va entraîner ces deux pays, surtout les USA, à vouloir raisonnablement discuter, pour, au moins, prévenir une guerre désastreuse. L’administration Bush saura-t-elle être raisonnable cette fois?? Roger AKL
Depuis un certain temps, les menaces américaines d’une attaque sur l’Iran ont diminué, et beaucoup de chefs militaires et politiques US ont même avoué qu’elle serait dangereuse et nuisible aux intérêts américains?; certains généraux ont confirmé le fait que les Américains ne pouvaient pas se permettre une troisième guerre.
Pourtant, les appels israéliens à...