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Actualités - CHRONOLOGIE

Coopération De l’électricité d’Égypte : oui, mais combien et à quel prix ? Sahar AL-ATTAR

Au lendemain de sa rencontre avec le président égyptien, Hosni Moubarak, le Premier ministre, Fouad Siniora, a qualifié de « fructueuse » sa visite au Caire, notamment au niveau des dossiers énergétiques. Interrogé sur les projets d’importation de gaz et d’achat d’électricité d’Égypte, censés être au centre des discussions, le chef du gouvernement a dit avoir reçu le soutien ferme du chef d’État égyptien. Les détails restent à finaliser, d’autant que les canaux passent par trois différents pays, « mais la décision est claire de la part des responsables égyptiens de mettre en œuvre les projets », a-t-il affirmé hier à l’issue d’une réunion avec le président Sleiman. Prévue de longue date, l’importation de gaz naturel égyptien à travers la Syrie a été retardée pour des raisons techniques, mais elle devrait effectivement débuter dans environ deux mois. Le gaz, dont les prix internationaux sont largement inférieurs à ceux du fuel actuellement utilisé dans les centrales électriques libanaises, alimenterait la station de Beddawi, et permettrait au Trésor d’économiser près de 250 millions de dollars par an, selon le ministre des Finances. Pour l’importation d’électricité, en revanche, « les détails qui restent à finaliser » évoqués par le Premier ministre feront toute la différence. Car, pour le moment, l’accord de principe des autorités égyptiennes ne comprend pas des engagements clairs en termes de volume ni de prix. À l’origine, un mémorandum d’entente signé entre les deux pays prévoyait un volume minimal de 50 mégawatts (MW), sachant que le Liban accuse un déficit de l’ordre de 700 MW en période de pic, et de près de 500 MW en temps normal. Mais au début du mois, le ministre de l’Énergie égyptien, en visite à Beyrouth, a évoqué la possibilité de fournir au Liban jusqu’à 200 MW, soit le quart de l’excédent de production de l’Égypte (800 MW). Cette quantité devait toutefois être négociée avec les autres pays concernés par le projet d’interconnexion du réseau électrique, notamment la Syrie et la Jordanie, lors d’une réunion prévue le 25 août. Ces négociations risquent d’être ardues, la Syrie et la Jordanie réclamant aussi leur part de l’électricité égyptienne, considérée comme relativement bon marché. L’électricité destinée au Liban passera par ces deux pays et dépendra donc aussi de la capacité de transport de leurs réseaux. De même, les négociations sur le prix de cette énergie et les modalités de fourniture (en continu ou en période de pic) pourraient être tout aussi âpres. D’où la visite de Fouad Siniora à Hosni Moubarak, dans la perspective de renforcer la position du Liban sur la table des négociations et d’obtenir des conditions avantageuses. La question a besoin d’« efforts mutuels et diplomatiques, car il ne s’agit pas de négociations commerciales », a ainsi souligné hier le ministre des Finances, Mohammad Chateh. Dans cette optique, peut-on d’ores et déjà qualifier la visite de M. Siniora au Caire de « fructueuse », avant de connaître les termes de l’accord ? « La situation est comme au début du mois. L’Égypte est disposée à nous fournir de l’électricité, ce qui est très positif. Pour le reste, il faut attendre la réunion prévue le 25 », répond diplomatiquement le ministre Alain Tabourian.
Au lendemain de sa rencontre avec le président égyptien, Hosni Moubarak, le Premier ministre, Fouad Siniora, a qualifié de « fructueuse » sa visite au Caire, notamment au niveau des dossiers énergétiques. Interrogé sur les projets d’importation de gaz et d’achat d’électricité d’Égypte, censés être au centre des discussions, le chef du gouvernement a dit avoir reçu le...