Football : Argentine-Brésil, finale avant la lettre pour favoris émoussés

Emmenés par leurs superstars Ronaldinho et Messi, le Brésil et l’Argentine se retrouveront comme prévu en demi-finale du tournoi olympique, aujourd’hui à Pékin, après des quarts de finale éreintants, tandis qu’à Shanghaï s’affronteront deux outsiders, le Nigeria et la Belgique. Brésil-Argentine Égalité parfaite ? Sur le plan de la condition physique, sans doute : Seleçao comme Albiceleste ont difficilement sorti le Cameroun (2-0 a.p.) et les Pays-Bas (2-1 a.p.), lors de matches très musclés, entre des Lionceaux pourtant réduits à dix et des Européens décrits comme « adversaires coriaces » par Sergio Batista. Le sélectionneur argentin dispose d’une équipe où pullulent tellement de talents que le jeu fourni semble encore en-deçà de son potentiel. Les Bleu et Ciel, s’ils ont porté à 10 le nombre record de victoires consécutives en compétition olympique, ne se sont imposés en Chine qu’une fois par plus d’un but d’écart (2-0 contre la Serbie). Car le problème argentin réside dans la finition : Agüero s’est créé jusqu’à présent beaucoup d’occasions en pointe sans en convertir une seule en but. Le petit ami de la fille de Maradona compte « parler avec lui du Brésil ». « Il est arrivé samedi après-midi pour rencontrer toute l’équipe, il a été très sympa et a plaisanté avec tout le monde, encouragé chacun, et m’a dit comment jouer ce match (contre les Pays-Bas), par exemple de ne pas jouer long », a dit Agüero à propos de la légende du ballon rond. Les Argentins croient en leur force. Agüero a carrément lancé : « Messi est meilleur que Ronaldinho. » Et Mascherano a relativisé la domination brésilienne : « C’est vrai que dernièrement, ils ont pris le dessus, mais c’est un autre contexte. Dans ce groupe, nous avons tous battu le Brésil plus d’une fois. » Les Brésiliens, qui ont préféré ne pas s’exprimer, ont pour la première fois montré des signes de fatigue et un jeu moins fluide, même si leur cage demeure inviolée. La tactique a pris le relais, avec la titularisation de Rafael Sobis (qui a ouvert le score) à la place de Pato en attaque. « Nous nous attendions à un match physique et Rafael sait tirer son épingle du jeu dans des situations comme celles-ci », a expliqué Dunga, le sélectionneur. Et quand Ronaldinho cale, c’est Diego qui reprend le flambeau de l’animation du jeu. « Participer aux JO a toujours été l’un des plus grands rêves de ma carrière », s’est justifié le milieu du Werder Brême qui s’était même heurté à son club pour pouvoir venir à Pékin. Nigeria-Belgique L’ambition des Belges ne cesse de croître. « Notre objectif en arrivant en Chine était d’atteindre les quarts », avait dit le sélectionneur Jean-François De Sart après la phase de groupes. À l’issue de la victoire contre l’Italie en quart (3-2) malgré un carton rouge et deux penalties contre les Diablotins, le discours a changé : « Nous sommes venus en Chine afin de ramener quelque chose de ce tournoi olympique. » « Cela ne va pas être facile pour nous, mais on peut dire la même chose pour eux, car nous venons de battre l’Italie et nous sommes en pleine confiance », a renchéri Dembele, auteur de 3 buts dans le tournoi. Les Nigérians se mettent eux aussi à y croire. « Nous avons montré en 1996 que nous pouvions gagner » les JO, rappelle Obinna. D’autant que la discipline s’ajoute désormais à leur fameux « fighting spirit ». « C’est l’une des premières fois que mes joueurs respectent les instructions », s’est ainsi félicité le sélectionneur Samson Siasia après la nette victoire contre la Côte d’Ivoire (2-0).