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Actualités - CHRONOLOGIE

La maladie touche un million de personnes dans le monde chaque année Une équipe de chercheurs américains détermine une cause génétique majeure du cancer colorectal Rubrique réalisée par Nada Merhi

La découverte d’une variation génétique qui accroît considérablement le risque de cancer colorectal devrait permettre d’améliorer la prévention de cette maladie, l’une des principales causes de mortalité dans les pays industrialisés, selon des travaux publiés dans l’édition en ligne de la revue américaine Science. Des chercheurs américains ont déterminé que cette caractéristique génétique est présente dans 10 à 20 % des cas de cancers du côlon. Si une personne en hérite dans le cadre d’une transmission familiale, le risque d’avoir un cancer colorectal est 50 % plus élevé au cours de sa vie comparativement à l’ensemble de la population, où ce risque est de 6 %. « Cette variation du gène appelé TGFBR1 est probablement la cause génétique la plus courante découverte à ce jour des cancers colorectaux », souligne le Dr Boris Pasche, de l’Université Northwestern à Chicago, principal auteur des travaux. Le cancer du côlon est l’un des cancers le plus communs dans les pays industrialisés. Dans le monde, ce cancer frappe un million de personnes chaque année. Cette variation du gène TGFBR1 entraîne une diminution de la production d’un récepteur-clé (TGF-bêta) qui est le plus puissant frein à la croissance des cellules. Lorsque diminue la production de cette substance essentielle pour empêcher la croissance cellulaire, les cellules du cancer du côlon peuvent aisément se multiplier, précisent les chercheurs. Chaque individu hérite de deux exemplaires des gènes TGFBR1, l’un transmis par le père et l’autre par la mère, qui produisent normalement la même quantité de TGF-bêta bloquant la multiplication cellulaire. Le Dr Pasche et son équipe avaient découvert ce trait génétique spécifique en 1998 et l’année suivante ils avaient pu la lier à un risque accru de cancer du côlon. Leurs nouveaux travaux montrent pour la première fois qu’une diminution de la production du récepteur de TGF-bêta est présente chez 10 à 20 % des patients atteints d’un cancer du côlon comparativement à seulement 1 à 3 % dans le groupe de contrôle de personnes saines. Toutefois, ces résultats, qui s’appuient exclusivement sur une population blanche, doivent être confirmés par des recherches sur d’autres groupes qui pourraient révéler d’importantes variations entre différentes ethnies, note le Dr Pasche. Ces médecins s’attendent à ce que des essais cliniques soient bientôt entrepris pour mettre au point un test permettant de détecter cette mutation génétique. « Il est possible que des tests capables de détecter ce défaut génétique fassent partie un jour des examens de routine pour évaluer le risque de cancer du côlon », avance le Dr Albert de La Chapelle, de l’Université d’Ohio, coauteur de l’étude. Mais « nous devons aussi déterminer la cause moléculaire de cette différence pour la corriger et peut-être éliminer ce risque », ajoute-t-il. Le cancer du côlon est la conséquence de plusieurs facteurs dont le régime alimentaire, les gènes et le mode de vie. On estimait jusqu’alors que le facteur génétique était responsable d’environ 5 % des cancers colorectaux, mais le fait que de 20 à 30 des personnes diagnostiquées aient eu des cas dans leur famille laisse penser que les gènes jouent un rôle beaucoup plus grand, indiquent ces cancérologues.
La découverte d’une variation génétique qui accroît considérablement le risque de cancer colorectal devrait permettre d’améliorer la prévention de cette maladie, l’une des principales causes de mortalité dans les pays industrialisés, selon des travaux publiés dans l’édition en ligne de la revue américaine Science.
Des chercheurs américains ont déterminé que...