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MUSIQUE Le Festival Sziget, tremplin obligé pour les Hongrois en quête de succès

Pour les groupes hongrois, jouer au Festival Sziget de Budapest, l’un des plus importants festivals de rock d’Europe dont la 16e édition s’est achevée hier lundi au petit matin, constitue un passage obligé pour pouvoir s’exporter, mais ce n’est pas la seule clé du succès. «Au mieux, un passage ici est une petite aide pour certains groupes, mais ce n’est pas vraiment notre boulot », tranche d’emblée Gabor Takacs, l’un des organisateurs de ce rendez-vous musical qui a attiré près de 400 000 spectateurs du 12 au 18 août. Pas moins de 450 groupes, dont une bonne moitié de formations hongroises, se sont produits sur les 30 scènes et chapiteaux installés sur l’île d’Obudai, en amont de la capitale hongroise, devant un public venu de toute l’Europe. En plus des vedettes internationales, comme la Canadienne Alanis Morissette et les infatigables Sex Pistols, qui se sont partagé la tête d’affiche, les spectateurs ont pu vibrer au son de la fine fleur de la musique locale. Tous les styles ont été représentés, depuis la musique tzigane de Besh o drom et Romano Drom jusqu’à la fusion électronique de Masfel, en passant par le folk de Muzsikas, l’ethno-hip-hop de Zuboly, les rythmes sautillants du Pannonia allstar ska orchestra ou l’électro de DJ Palotai. « C’est une obligation d’être ici, le Sziget est bien entendu une référence pour les groupes », juge Fruzsina Szep, directrice de MXH, l’agence d’exportation de la musique hongroise. Parmi les styles qui s’exportent le mieux, principalement en Autriche voisine, en Allemagne et en France, figurent les musiques traditionnelles, les musiques du monde et les musiques électroniques. En marge du festival, MXH organise d’ailleurs des rencontres afin de tisser des liens entre les professionnels d’Europe occidentale et orientale. « Pour les tourneurs, il y a néanmoins d’autres facteurs. Il est important de savoir si le groupe a tourné à l’étranger, quelle est son apparence sur scène, et ce qui fait son originalité », ajoute Mme Szep en tempêtant sur l’aspect trop désinvolte, à son goût, de nombreux artistes locaux. « C’est typiquement hongrois, ils ne prêtent pas attention à ces détails importants. Ils pensent que c’est au public de les comprendre », regrette-t-elle, déplorant également le manque d’argent dans le secteur. Case export Le marché intérieur hongrois étant trop réduit, elle souligne que les groupes hongrois ne peuvent pas vivre de leur musique sans passer par la case export. Voir ces groupes sur scène, notamment lors des festivals de l’été, est d’ailleurs souvent la seule manière pour vendre les groupes à l’étranger. « C’est difficile de les vendre avec un disque. Le pays manque de structures professionnelles : peu de studios d’enregistrement de qualité, peu de bons ingénieurs du son », explique Kristina Rady, dont la société de production S/Z est à la fois responsable de la programmation francophone au Sziget et tourneur pour des artistes hongrois. « Et cela alors que la Hongrie produit des virtuoses avec son enseignement précoce de la musique », note-t-elle. « Toutefois, se réjouit-elle, le Sziget est depuis plusieurs années un endroit connu des professionnels et on a de plus en plus de demandes. » Preuve de reconnaissance internationale, le groupe Muzsikas va recevoir le prix du 10e anniversaire de la Foire internationale des musiques du monde Womex (World Music Expo) qui se tiendra du 29 octobre au 2 novembre à Séville en Espagne. Grâce au groupe d’artistes de Muszikas, qui fête ses 35 ans d’existence cette année, « la musique folk hongroise a sa place sur la carte des musiques du monde », a souligné le promoteur de ce genre musical au Sziget. Luc ANDRE (AFP)
Pour les groupes hongrois, jouer au Festival Sziget de Budapest, l’un des plus importants festivals de rock d’Europe dont la 16e édition s’est achevée hier lundi au petit matin, constitue un passage obligé pour pouvoir s’exporter, mais ce n’est pas la seule clé du succès.
«Au mieux, un passage ici est une petite aide pour certains groupes, mais ce n’est pas vraiment...