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ÉDITION - Rentrée littéraire en France Une cuvée 2008 abondante et variée

C’est parti pour la rentrée littéraire en France : avec 676 nouveaux romans, le cru 2008 est en léger retrait par rapport aux années précédentes et d’une tonalité plutôt sombre, à l’image de l’époque. 676 romans annoncés de mi-août à fin octobre, c’est 7 % de moins qu’en 2007 (727). Et la baisse touche aussi bien les romans français (-5,5 %), étrangers (-10 %), que le nombre de premiers romans (-10 %). Prudence donc ! La plupart des grandes maisons d’édition ont réduit leur production. Mais de plus en plus d’éditeurs se pressent au grand raout de l’automne et l’offre reste variée, abondante, parfois même surprenante. Têtes d’affiche de la rentrée, Jean-Paul Dubois, Alice Ferney, Christine Angot, Sylvie Germain, Yasmina Khadra ou Catherine Millet pointent le nez à l’approche des prix littéraires. Et Amélie Nothomb bénéficie du plus fort tirage de départ, 200 000 exemplaires, avec son 17e roman, Le fait du prince (Albin Michel), à paraître le 21 août, selon le magazine Livres Hebdo. Peu de grandes signatures cette année, mais des auteurs aguerris, présents au moins une année sur deux pour la rentrée de septembre. Christine Angot, diva médiatique de l’autofiction, raconte dans Le marché des amants (Seuil) sa liaison avec le chanteur Doc Gynéco, qui a surtout fait parler de lui récemment pour son soutien à Nicolas Sarkozy. Alice Ferney explore les sentiments amoureux dans Paradis conjugal (Albin Michel) et Yasmina Khadra s’interroge dans Ce que le jour doit à la nuit (Julliard) sur la double culture franco-algérienne. Sept ans après La vie sexuelle de Catherine M., best-seller des années 2000, Catherine Millet évoque la jalousie dans Jour de souffrance (Flammarion). Et Jean-Paul Dubois, prix Femina 2004 pour Une vie française, s’intéresse aux Accommodements raisonnables (L’Olivier) auxquels ses personnages doivent se résoudre avec l’âge. Comme chaque année, les romans les plus exposés au départ ne sont pas forcément ceux qui séduiront les lecteurs. Olivier Rolin, François Vallejo, Marie Nimier, Pierre Mérot, Régis Jauffret, Christian Authier, Benoît Duteurtre ou Faiza Guène comptent également parmi les auteurs confirmés de la rentrée. Nombre de romans reflètent les inquiétudes de l’époque ou puisent dans l’actualité la plus sombre. Le voyage du fils (Grasset) d’Olivier Poivre d’Arvor s’inspire de l’histoire d’une Chinoise en situation irrégulière qui s’est défenestrée en 2007 à Paris par peur d’un contrôle de police. Fait divers encore, l’héroïne de Twist (Lattès) de Delphine Bertholon est une adolescente enlevée à la sortie de l’école, dont le sort rappelle de récentes affaires de séquestration. Jean-Louis Fournier, qui manie habituellement l’humour et la dérision, évoque cette fois de manière à la fois drôle et tendre ses deux fils handicapés dans On y va, papa ? (Stock). Les plus jeunes expriment plus que les autres la difficulté d’exister et de trouver sa place dans la société. Ils campent un monde d’exclus et de jeunes confrontés à l’échec, la toxicomanie, à une société du chacun pour soi. Crack (Seuil) de Christian Jordis et Noirs néons (Alphée) de Jean-Marc Rosier explorent les bas-fonds urbains. Un monde désenchanté où Cyril Massarotto fait figure d’optimiste avec un premier roman au titre prometteur, Dieu est un pote à moi (XO). Dominique CHABROL (AFP)
C’est parti pour la rentrée littéraire en France : avec 676 nouveaux romans, le cru 2008 est en léger retrait par rapport aux années précédentes et d’une tonalité plutôt sombre, à l’image de l’époque.
676 romans annoncés de mi-août à fin octobre, c’est 7 % de moins qu’en 2007 (727). Et la baisse touche aussi bien les romans français (-5,5 %), étrangers (-10...