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Actualités - ANALYSE

Un sommet déterminant pour les relations franco-syriennes

Les Libanais auront tous aujourd’hui les yeux rivés sur la rencontre entre les présidents Michel Sleiman et Bachar el-Assad. Le monde entier aussi. Et ce n’est pas une figure de style. Parmi les chefs d’État, qui se sentent concernés au premier degré par cet événement : les présidents américain George W. Bush et égyptien Hosni Moubarak, le roi Abdallah d’Arabie saoudite. Et, surtout, le président français Nicolas Sarkozy, « qui garde un œil bienveillant sur le Liban, toujours en phase lente de réanimation à l’heure actuelle », pour reprendre les termes d’un responsable français. Nicolas Sarkozy avait en effet promis qu’il veillerait personnellement sur les moindres détails de la rencontre de 48 heures et ses résultats. L’on apprend de sources diplomatiques que Nicolas Sarkozy a décidé d’envoyer son ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, à Beyrouth le 23 août – soit dix jours après la rencontre Assad-Sleiman – puis à Damas. Ce sera la première visite dans la capitale syrienne d’un responsable français de cette importance depuis l’assassinat de Rafic Hariri. Selon ces mêmes sources, la rencontre entre les présidents libanais et syrien revêt un intérêt tout particulier pour l’Élysée, dans la mesure où la visite de Nicolas Sarzkoy à Damas, prévue pour le 8 septembre, dépendra de ses résultats. Il faudra en effet que les deux présidents annoncent l’établissement de relations diplomatiques entre les deux pays, en fixant une date précise après consultation des gouvernements respectifs et publication d’un communiqué officiel à Beyrouth et Damas, conformément à la Convention de Vienne de 1961. Si la Syrie est réceptive aux demandes du président français, elle sortira de son isolement français et européen, et le premier résultat pourrait être la signature de l’accord de partenariat entre la Syrie et l’Union européenne, gelée depuis l’assassinat de Hariri. Mais il s’agira surtout de la première reconnaissance diplomatique syrienne du Liban en 63 ans de relations interétatiques, et d’une annulation de facto de l’inique Traité de fraternité et de coopération de 1991. La France souhaite aussi que ce sommet puisse paver la voie à une normalisation entre Damas et les Forces du 14 Mars. Ces mêmes sources indiquent également que Paris souhaite que le président Assad exprime son soutien à la stabilité et à la sécurité du Liban, actuellement précaires, surtout à Tripoli. D’autant, précisent-elles, que Damas est capable de mettre un terme à ces violences. Ces sources estiment par ailleurs que Damas devrait publier des informations qui pourraient réconforter un certain nombre de parents de détenus dans les prisons syriennes. Cependant, les sources françaises n’attendent pas grand-chose de ce sommet concernant le dossier des fermes de Chebaa. Le président Sleiman devrait exposer à son homologue des documents qui sont en sa possession et qui attestent du caractère libanais de ce territoire. Les sources diplomatiques indiquent par ailleurs que le sommet pourrait déboucher sur un renforcement de la coopération entre les deux pays sur le plan sécuritaire pour la lutte contre le terrorisme et certaines cellules dormantes de courants extrémistes qui menacent le Liban. Les négociations en cours entre Israël et la Syrie devraient également faire partie de l’agenda du sommet, même si le Liban réaffirmera sa position de ne pas reprendre les négociations avec l’État hébreu. Khalil FLEYHANE
Les Libanais auront tous aujourd’hui les yeux rivés sur la rencontre entre les présidents Michel Sleiman et Bachar el-Assad.
Le monde entier aussi. Et ce n’est pas une figure de style. Parmi les chefs d’État, qui se sentent concernés au premier degré par cet événement : les présidents américain George W. Bush et égyptien Hosni Moubarak, le roi Abdallah d’Arabie...