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Actualités - REPORTAGE

Un procédé encouragé par l’islam, mais seulement à l’intérieur du couple

Contrairement à l’Église catholique, l’islam encourage le recours aux techniques de la procréation médicalement assistée (PMA) d’autant qu’il interdit l’adoption, explique cheikh Mohammad Nokkari, directeur général de Dar el-Fatwa. «?On encourage un couple à prendre soin d’un enfant dans un orphelinat et de participer aux frais de son éducation, mais il ne peut pas lui donner son nom?», précise-t-il. L’islam perçoit le mariage comme un contrat entre un homme et une femme et n’autorise pas, par conséquent, qu’une «?troisième personne interfère, tout au long de cette union, dans la vie sexuelle du couple ou qu’elle contribue à la procréation d’un de ses enfants en fournissant des gamètes, un œuf, un embryon ou un utérus?», souligne cheikh Nokkari, notant que la PMA «?a pour but de détourner les obstacles qui empêchent un spermatozoïde de féconder un ovule?». Se prononçant au sujet de chacune des techniques de la PMA, l’islam, dans le cas d’une insémination artificielle, autorise uniquement «?l’utilisation du sperme du conjoint?». «?Le Coran ne reconnaît que la filiation biologique, indique cheikh Nokkari. Toute grossesse obtenue avec du sperme étranger équivaut à un adultère et entraîne automatiquement le divorce.?» La fécondation in vitro (FIV) est acceptée par certains juristes musulmans si la procédure ne présente pas de danger pour la future mère et si «?l’œuf fécondé provient d’une femme musulmane, juive ou chrétienne qui a donné l’ovule, et de son mari musulman, qui a donné le spermatozoïde?». Est également autorisée une FIV «?réalisée avec du sperme du mari et d’ovocytes provenant, non de la femme légitime, mais d’une femme musulmane, chrétienne ou juive?». Pour la majorité des juristes islamiques, toutefois, une procréation réalisée grâce à des ovocytes ne provenant pas de la femme légitime «?est strictement illicite?», parce qu’une personne étrangère ne peut jamais contribuer à la procréation d’un enfant au sein du couple. L’islam interdit également la fécondation in vitro d’une veuve ou d’une femme divorcée avec la semence cryoconservée du mari, puisque «?le contrat de mariage a pris fin avec le décès de l’époux ou avec le divorce?». Est également interdit en islam le don des embryons, puisque dans ce cas, «?l’enfant à venir ne proviendra pas de son père biologique et parce que ce procédé peut s’identifier à une adoption prénatale?». En ce qui concerne les embryons surnuméraires, le cheikh Nokkari explique qu’en islam, il est conseillé de fertiliser uniquement les œufs nécessaires. «?Les œufs surnuméraires restent toutefois la propriété du couple tant que le contrat de mariage est valide.?» Le couple peut, d’un commun accord, «?décider de les laisser dépérir ou peut éventuellement les céder à toute recherche ayant exclusivement une finalité thérapeutique et ne visant pas à changer le capital génétique de l’embryon?». Dans ce cadre, cheikh Nokkari explique qu’en islam l’embryon n’est considéré comme âme qu’au bout de 40 ou de 120 jours de fécondation, selon les tendances. Avant cette durée, il est à l’état cellulaire. Par ailleurs, l’islam précise que les œufs fertilisés «?ne peuvent pas faire l’objet d’une donation ayant pour but leur insertion dans l’utérus d’une femme stérile?». Il autorise en outre les réductions embryonnaires si ce procédé est le «?seul espoir d’assurer le déroulement harmonieux d’une grossesse, la viabilité d’un futur enfant ou quand la vie de la mère est en danger?». En ce qui concerne les mères porteuses, enfin, certains ulémas – se basant sur le passage du Coran qui dit que la nature du lait est de même source que le sang – «?considèrent que l’allaitement d’un enfant par une nourrice étant licite, une mère porteuse peut nourrir de son sang et dans son ventre le fœtus humain qui lui est confié?». «?Malgré ce raisonnement analogique, la majorité des ulémas considère comme illicite toute maternité de substitution et comme nul tout contrat portant sur ce genre de grossesse?», conclut cheikh Nokkari.
Contrairement à l’Église catholique, l’islam encourage le recours aux techniques de la procréation médicalement assistée (PMA) d’autant qu’il interdit l’adoption, explique cheikh Mohammad Nokkari, directeur général de Dar el-Fatwa. «?On encourage un couple à prendre soin d’un enfant dans un orphelinat et de participer aux frais de son éducation, mais il ne peut...