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Équivoque sur équivoque Albert K. SARA

Le CPL a démarré avec des équivoques et continue avec des équivoques, la meilleure étant celle de ces derniers jours, comme on le verra plus loin?: 1 – Dès l’accord du 6 février 2006, annoncé dans l’église Saint-Michel de Chiah par Hassan Nasrallah et Michel Aoun, ce dernier, pour ne pas effaroucher ses partisans, a baptisé cet accord «?tafahom?», ou compréhension (on pense à de Gaulle «?Je vous ai compris?»). En fait, c’était une alliance en bonne et due forme. Le CPL s’est immédiatement conduit en «?brillant second?» du Hezb et même comme son porte-parole. Exemple?: lorsque, dans le célèbre manifeste des évêques du 5/4/07, il y eut une critique sévère du sit-in dans le centre-ville et de l’occupation des propriétés publiques et privées, avec la catastrophe économique qui s’en est suivie, Hassan Nasrallah, par égard pour les évêques, a préféré donner la réplique par la bouche du général Aoun. Lequel s’est empressé de déclarer?: «?Le sit-in de l’opposition n’a rien paralysé et se poursuivra jusqu’à la fin de la crise?» (voir L’Orient-Le Jour du 20/4/07 p.3). Voilà un beau résultat du «?tafahom?». Vive l’équivoque?! 2 – Après la guerre de juillet 2006, le général a plaidé plus d’une fois la nécessité de conserver l’armement du Hezbollah, garantissant que cet armement n’est destiné «?qu’à l’extérieur?» et qu’il ne sera pas employé «?à l’intérieur?». Nouvel équivoque qui fut tristement éventé le 7 mai dernier. 3 – L’affaire wilayat al-faqih, c’est-à-dire l’allégeance?au Guide suprême (de la Révolution islamique). Depuis 2007, les journaux avaient révélé que le Hezbollah est de l’obédience de wilayat al-faqih, sans qu’aucune mise au point ni dénégation ne parût de la part du Hezb. Il a fallu l’événement de l’élection présidentielle et du discours d’intronisation du 25/5/08, pour que Hassan Nasrallah, le 26, se décide à lever l’équivoque dans un discours devant une foule électrisée?: «?Ils (nos adversaires) croyaient nous offenser en nous collant le nom de wilayat al-faqih. Eh bien, moi, aujourd’hui, je vous déclare que je suis fier d’appartenir à wilayat al-faqih?» (voir an-Nahar du 27/5/08 p.3). Peut-on être plus clair?? Le puissant patron d’un parti paramilitaire surarmé se déclare fier de relever de l’obédience d’un chef étranger situé à deux mille kilomètres de nos frontières. Or, le général est gêné que son puissant allié, dont il vante les mérites à ses hommes, soit de l’obédience du «?faqih?», c’est-à-dire du successeur de khomeyni, à savoir l’ayatollah Ali Khamenei. Vite, une conférence de presse fleuve va permettre de «?noyer le poisson?»?: après un tour d’horizon des plus élargis, quelques mots seulement sur le sujet le plus brûlant, l’allégeance à l’étranger?: «?Tantôt, le Dr Geagea parle de wilayat al-faqih, tantôt de l’armement de Hezbollah. Où est donc wilayat al-faqih?? Il existe mille et une études qui ont établi que wilayat al-faqih est impossible (à pratiquer) au Liban?» (voir an-Nahar du 5/8/08 p.5). L’auteur de ces propos a certainement oublié les paroles solennelles prononcées par son puissant allié le 26 mai dernier (voir plus haut). Cette dernière équivoque est certainement la plus triste, car on pense au nombre de gens qui en sont encore à se croire dans l’euphorie du «?tafahom?» du 6 février 2006. Albert K. SARA Avocat Article paru le samedi 9 août 2008
Le CPL a démarré avec des équivoques et continue avec des équivoques, la meilleure étant celle de ces derniers jours, comme on le verra plus loin?:
1 – Dès l’accord du 6 février 2006, annoncé dans l’église Saint-Michel de Chiah par Hassan Nasrallah et Michel Aoun, ce dernier, pour ne pas effaroucher ses partisans, a baptisé cet accord «?tafahom?», ou compréhension...