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Actualités - CHRONOLOGIE

INSOLITE Le rap du «?Brigadier?» sur Internet, authentique cri du cœur ou coup de pub?

Les rimes sur le Net d’un rappeur masqué se présentant comme un policier voulant «?briser la loi du silence?» suscitent quelques remous : alors que l’administration «?analyse?» ses textes, avant d’aller éventuellement plus loin, un syndicat dénonce un «?lâche?» coup médiatique. «?Ce garçon, dont on ne sait pas s’il est vraiment, ou non, flic, a au moins une qualité : il est bon en communication, je n’arrête pas d’avoir des appels?», concède Frédéric Lagache, secrétaire national d’Alliance, deuxième syndicat de gardiens de la paix, quand on l’interroge sur «?Le Brigadier?». État d’urgence, comme s’intitule le premier album du plus célèbre brigadier du site Internet Myspace, sous-titré «?Lorsque la police dénonce ses propres dérives?», n’est pas encore sorti mais il «?crée déjà des remous?», note le policier syndiqué. Depuis quelques mois, trois premiers morceaux ont été téléchargés plusieurs dizaines de milliers de fois. Leur auteur y évoque le «?malaise exponentiel?» de «?patrouilles en pleine turbulence?», des bavures et «?descentes sans décence?», la pression administrative d’une «?industrie de la preuve?» qui rendrait criminels de «?faux coupables?». Dans?Place Beauvau remix, il égratigne «?un pouvoir qui porte un fusil à lunette?», Nicolas Sarkozy avec qui «?tous les abus sont possibles?» et une presse «?manipulée?». L’Inspection générale de la police nationale (police des polices) a été saisie «?d’un travail d’analyse des textes pour voir s’ils constituent un manquement aux obligations de réserve, à la déontologie ou au règlement interne?», selon une source policière. L’administration «?admet les créations littéraires, artistiques ou scientifiques dans la limite de ces obligations?». Si c’était le cas, «?cela déboucherait sur une enquête administrative?», et d’éventuelles sanctions, souligne cette source. «?Mais il n’est pas certain que ce soit un policier?», précise-t-elle. Beaucoup de mystères en effet. Pour le contacter, l’homme ne laisse sur son site qu’un e-mail et n’accepte que les entretiens téléphoniques, pas de rencontres. «?Ils enquêtent sur moi?», affirme-t-il, pour expliquer sa crainte d’avoir affaire à «?de faux journalistes?». Le rappeur veut tout juste dire qu’il a «?32 ans?», «?environ dix ans d’expérience comme policier en Seine-Saint-Denis?», refuse de préciser s’il exerce encore dans le «?93?». Il explique qu’il «?démissionnera quand sortira l’album?», en février 2009, «?à moins qu’on ne (le) révoque avant?». Il refuse l’étiquette de «?rappeur?» même si ses mélodies empruntent au registre hip-hop. «?Apolitique, je ne roule pour ou contre aucun syndicat?», ajoute-t-il. Pour Frédéric Lagache, cet artiste est un «?guignol?» et un «?lâche?» qui manie des «?clichés rabattus?». Sur le futur album, le syndicaliste est directement caricaturé. Le morceau pourrait s’appeler «?Frédéric Lagachette?», selon son auteur. Un «?coup médiatique?» encore, pense M. Lagache. «?Le Brigadier?» explique écrire «?pour se libérer?», «?surpris?» de l’ampleur prise par son «?petit projet personnel?», «?un carnet de bord où je lâche ce que j’ai sur le cœur. Le devoir de réserve, ça pèse?». Il admet agir aussi pour «?briser la loi du silence?» sur «?certains dysfonctionnements?». Mais, prévient-il, «?je ne suis pas le policier rebelle qui veut casser l’image de la police?». D’autres titres, promet-il, mettront en avant «?les qualités humaines?» des policiers et «?leur véritable envie d’aider le citoyen?». Sylvie HUSSON (AFP)
Les rimes sur le Net d’un rappeur masqué se présentant comme un policier voulant «?briser la loi du silence?» suscitent quelques remous : alors que l’administration «?analyse?» ses textes, avant d’aller éventuellement plus loin, un syndicat dénonce un «?lâche?» coup médiatique.
«?Ce garçon, dont on ne sait pas s’il est vraiment, ou non, flic, a au moins une...