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Actualités - REPORTAGE

Pour Rowan Williams, une alliance est « nécessaire » pour ressouder les différentes entités de l’Église Le clergé anglican n’a pas réglé ses dissensions à la réunion de Canterbury

La conférence de Lambeth, qui a réuni plus de 650 évêques de l’Église anglicane à Canterbury (sud-est de l’Angleterre) pendant trois semaines, s’est achevée hier sans que les vives dissensions concernant l’ordination des femmes et des homosexuels ne soient réglées. «Au cours de ces quelques jours ensemble, nous n’avons pas surmonté nos problèmes ou réinventé nos structures : cela prendra du temps », a déclaré le chef des anglicans, l’archevêque de Canterbury Rowan Williams, à l’issue de la conférence de Lambeth. « Nous n’avons certes pas résolu tous nos problèmes, mais les pièces sont sur la table. Et dans les mois à venir, il sera important d’inviter les absents de Lambeth à s’impliquer dans les prochaines étapes », a ajouté M. Williams. Selon lui, une alliance anglicane est « nécessaire » pour ressouder les différentes entités de l’Église, qui disposent d’une large autonomie. À cette fin, il a annoncé la tenue « aussitôt que possible en 2009 » d’une rencontre des primats et, dans les deux prochains mois, il va s’employer à définir le contour d’un forum pastoral, destiné à coordonner le développement international de l’anglicanisme. De nombreux évêques et archevêques présents à la conférence sont également préoccupés par le cap pris par la communion anglicane ces dernières années. Et malgré trois semaines de retraite, d’ateliers sur la liturgie et les questions de société, et de prières communes, ils vont regagner leurs paroisses aussi divisés qu’à leur arrivée mi-juillet, laissant leur église au bord de l’implosion. Le principal sujet de discorde ? L’ordination d’évêques homosexuels, initiative prise en 2003 par l’Église épiscopalienne américaine avec Gene Robinson. Cet évêque du New Hampshire, dont l’ordination a déclenché la fureur des anglicans les plus conservateurs qui le qualifient d’hérétique n’était pas invité à la conférence mais, refusant sa mise à l’écart, il avait néanmoins fait le déplacement. « Je n’ai pas envie d’être un martyr, je veux juste être un bon évêque », a-t-il dit dans un entretien à l’AFP. Selon lui, au-delà de la question de l’homosexualité, l’Église anglicane est en proie à une « lutte de pouvoir » avec des prélats des pays du Sud, dont les fidèles sont de plus en plus nombreux à l’inverse des églises des pays riches du Nord, qui veulent se faire entendre. Ce débat sur l’homosexualité a peu ou prou éclipsé un autre sujet de controverse : l’ordination des femmes évêques et archevêques, initiée par les anglicans américains en 1989. Une majorité des 44 Églises anglicanes a depuis suivi l’exemple américain. L’Église d’Angleterre a, elle, donné son feu vert début juillet, malgré la menace de défection de 1 300 membres du clergé. Ces polémiques expliquent en grande partie la remise en cause tous azimuts (traditionalistes et libéraux) de la primauté en tant que chef des anglicans de l’archevêque de Canterbury, désigné par le monarque britannique sur proposition du Premier ministre. Quelque 300 évêques et archevêques conservateurs ont annoncé, à l’issue d’un sommet à Jérusalem fin juin, la formation d’une nouvelle communion au sein de l’Église anglicane ne reconnaissant pas l’autorité de l’archevêque de Canterbury.
La conférence de Lambeth, qui a réuni plus de 650 évêques de l’Église anglicane à Canterbury (sud-est de l’Angleterre) pendant trois semaines, s’est achevée hier sans que les vives dissensions concernant l’ordination des femmes et des homosexuels ne soient réglées.

«Au cours de ces quelques jours ensemble, nous n’avons pas surmonté nos problèmes ou réinventé...