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Actualités - CHRONOLOGIE

Baalbeck - La chanteuse mexicaine a donné le coup d’envoi à l’aîné des festivals Astrid Hadad en technicolor

C’est en présence du président de la République, Michel Sleiman, et de la Première dame, de l’épouse du Premier ministre, ainsi que d’un parterre formé de personnalités politiques et des habitués du Festival de Baalbeck que la diva postmoderne mexicaine et d’origine libanaise, Astrid Hadad, a donné le coup d’envoi de ce Festival dont les organisateurs ont défié toutes les contrariétés afin qu’il se déroule normalement. Un démarrage haut en couleurs qui a donné le ton à cette manifestation annuelle?: celui de la joie et de l’amour. «Je suis heureuse et j’ai le grand honneur d’avoir été conviée sur la terre de mes ancêtres?», a lancé Astrid Hadad devant un public venu nombreux l’applaudir. Et avant de commencer son show qui durera plus de 90 minutes, elle invitera l’assemblée à la rejoindre dans son grand cabaret. Un cabaret?:? c’en était un avec sa musique mexicaine, ses flonflons, paillettes, plumes et strass. Autant d’ingrédients kitsch que l’artiste du Heavy Nopal n’a pas épargnés pour en faire une téquila explosive, détonante, mais qui néanmoins étonne et surprend dans ce cadre majestueux de Baalbeck. Figure emblématique de l’iconographie mexicaine et chanteuse inclassable, la virtuose de la métamorphose, productrice de ses propres shows et seule maîtresse à bord du design de ses accoutrements, a utilisé moult cotillons (à entendre par là tous les composants d’un bal masqué) pour présenter un spectacle festif et gai. Un show le moins qu’on puisse dire coloré et original, qui a ravi ses aficionados. Tour à tour, vierge effarouchée avec son bouquet d’arums sur le dos dans?Soy Virgencita?; femme-faon avec flèches sur la tête et robe de Diane chasseresse tout en paillettes en hommage à Frida Kahlo?; prostituée dans la Mujer del puerto?; serveuse ou amante amoureuse… Hadad a campé toutes les femmes. Elle est toutes les femmes. Elle sera même à la fin du spectacle son propre feu d’artifice. Changeant d’habits sur scène (avec un goût extravagant pour les tenues), l’artiste joue les illusionnistes. À tel point que l’audience est en droit de se demander dans quelle catégorie Astrid Hadad classe-t-elle son art. Qu’importe, les idées sont saugrenues, particulières, et la chanteuse, même entourée de quatre musiciens, est une véritable et unique femme orchestre. Par ailleurs, sous ses apparences de froufrous, la diva au cabaret ambulant n’a pas un discours léger. Brandissant l’étendard du féminisme, Hadad ne tarit pas en allusions politiques (références au voisin américain) et en blagues salaces. À faire souvent rougir les colonnes de Baalbeck. Mais il a fallu, là aussi, que «?l’exception libanaise?» se manifeste de façon déplacée parmi certains des invités de marque. À la demande d’un accompagnateur zélé, et alors qu’elle s’apprêtait à entamer la finale de son spectacle, l’artiste a été invitée à quitter la scène et à descendre saluer le président de la République. Ce que la drôle de Chiquita fit d’ailleurs de bonne grâce, question sans doute de réaffirmer ses racines libanaises. Quoique, sous d’autres cieux, on aurait vu le chef de l’État se déplacer sur scène en personne et offrir un bouquet de fleurs... Caramba?! Colette KHALAF
C’est en présence du président de la République, Michel Sleiman, et de la Première dame, de l’épouse du Premier ministre, ainsi que d’un parterre formé de personnalités politiques et des habitués du Festival de Baalbeck que la diva postmoderne mexicaine et d’origine libanaise, Astrid Hadad, a donné le coup d’envoi de ce Festival dont les organisateurs ont défié...