Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

ART CONTEMPORAIN - À l’institut Cervantès de Beyrouth, un duo artistique ibérique «?Portraits?», une œuvre en cours… à Beyrouth notamment

Projection vidéo et conférence à l’institut Cervantès de Beyrouth où le chorégraphe Tomás Agaray et la danseuse Sofía, de la compagnie de danse catalane Sociedad Doctor Alonso, ont présenté «?Portraits. Work in Progress » (Portraits. Œuvre en cours). Réalisé en collaboration avec Maqamat au Liban, ce travail artistique se situe aux confluents de la vidéo d’art et de la chorégraphie de danse contemporaine. Il s’agit en fait de portraits-vidéo d’une série d’individus, de nationalités diverses, élaborés après l’observation de ces personnes dans leur quotidien par les deux artistes espagnols et la reproduction de leurs attitudes et mouvements au moyen du corps et de la gestuelle de la danseuse. Pour chaque portrait, Tomás Agaray et Sofía Asencio passent dix jours dans l’ombre de leur « modèle ». Ils le suivent à la trace, le regardent vivre, cohabitent avec lui parfois…Bref, ils s’imbibent de sa vie quotidienne et de son comportement. Puis, Sofia Asencio essaye d’en formuler le portrait – psychologique – à travers une chorégraphie – pas nécessairement dansée – que filme Tomás Agaray, à l’aide d’une caméra fixe. La vie des autres Pour ce duo ibérique, dont c’est la première expérience hors scène, il s’agit là d’une nouvelle façon d’habiter l’espace artistique. Le point de départ de ce projet est parti du postulat que « la plupart des gens ont un jour rêvé de changer de vie, de travail ou de pays », indiquent les artistes qui, eux, ont voulu expérimenter ce changement de vie en s’immergeant, par cycles, dans… la vie des autres. Ainsi, chaque portrait va leur permettre de changer de vie, l’espace d’une dizaine de jours. À tous deux. Car en intégrant le milieu intime d’une personne, le chorégraphe se transforme en vidéaste et, éventuellement, en observateur-voyeur. Tandis que la danseuse sort de son rôle d’interprète sur scène pour intégrer quasiment, l’espace du tournage, l’identité et la vie de la femme dont elle dresse le portrait. Des portraits sans paroles donc (mis à part celui de la femme libanaise), filmés dans « le milieu naturel » de la personne représentée. Laquelle est donc «?immortalisée » sur images vidéo, par l’imitation que fait la danseuse de sa gestuelle et de ses mouvements. Jusqu’à ce jour, le duo ibérique a ainsi portraituré quatre femmes vivant dans des pays et des contextes très différents. La première est professeur d’université à Manille. «?Issue d’une famille campagnarde défavorisée, elle s’est forgée une vie toute seule. La première chose qu’elle a voulu révéler d’elle, c’était ses poèmes », explique Tomás Agaray dans son introduction de la séquence qui lui est consacrée. Et où l’on voit Sofia Asencio effectuer une chorégraphie soudaine au sein d’une classe d’université. Le deuxième portrait est consacré également à une professeur, mais tchèque cette fois. Une femme de 45 ans, enseignante d’anglais, en pleine crise de séparation avec son mari. C’est sous l’angle de sa relation dense et compliquée qu’elle va être représentée, dans une séquence où Sofia Asencio va faire appel à toute la subtilité de son registre expressif corporel pour décrire la perturbation de ses relations de couple. Un portrait-paysage du Liban Dans le même registre minimaliste et d’économie de mouvements, elle va également dépeindre le mal-être d’Olla, une jeune Polonaise de 23 ans, qui vit à Varsovie et qui est attirée par la photographie. «?Cet intérêt pour le monde de l’image s’explique par son aspiration à attirer l’attention ainsi que son envie de sortir de son pays et d’aller vers d’autres cultures », indique le chorégraphe espagnol. Lequel souligne néanmoins que cet attrait pour la photo se le dispute, chez elle, à sa passion de la nature, au sein de laquelle elle se réfugie pour fuir également une situation familiale compliquée. D’où sa représentation en elfe moderne des forêts munie d’une sorte de torche géante à la lumière déclinante avec la lumière du jour… Enfin au Liban, où le duo a choisi de portraiturer à travers May, la soixantaine, habitante de Baakline, la force des relations amicales propre aux femmes d’Orient, c’est un portrait-paysage du Liban profond qu’ils nous livrent. Là aussi, c’est le même procédé d’imprégnation dans le quotidien de la personne qu’ils ont suivie. Sauf qu’ici, May a «?joué » son propre rôle donnant à Sofia Asencio celui de l’amie intime. Un tableau qui met peut-être plus que les autres l’accent sur la différence des cultures, la spécificité des civilisations et qui peut donc fédérer, par là, d’autres thèmes et d’autres sujets... Lesquels pourront éventuellement nourrir ce travail en cours, dont la prochaine étape du périple se poursuivra à Rio de Janeiro. Zéna ZALZAL
Projection vidéo et conférence à l’institut Cervantès de Beyrouth où le chorégraphe Tomás Agaray et la danseuse Sofía, de la compagnie de danse catalane Sociedad Doctor Alonso, ont présenté «?Portraits. Work in Progress » (Portraits. Œuvre en cours). Réalisé en collaboration avec Maqamat au Liban, ce travail artistique se situe aux confluents de la vidéo d’art et de...