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Actualités - OPINION

LA situation - La déclaration ministérielle sera finalisée aujourd’hui, sauf si… Joumblatt à « L’Orient-Le Jour » : Le 14 Mars ira uni aux législatives, mais devrait faire les bons choix Mahmoud HARB

À l’issue de deux semaines riches en tractations, négociations, valse d’émissaires et parfois en menaces, la déclaration ministérielle devrait être enfin finalisée aujourd’hui. Le ministre de l’Information, Tarek Mitri, a en effet annoncé hier, à l’issue de la 13e réunion de la commission de rédaction, qu’un accord a été conclu sur l’intégralité de la teneur de la déclaration de politique générale du gouvernement. Selon lui, seul l’emploi de « quelques » termes continue de susciter les « réserves » de certaines parties. « Notre réunion demain (aujourd’hui) sera la dernière. Nous parviendrons à un accord sur la déclaration dans ses menus détails », a ajouté Tarek Mitri. Ce « très grand progrès » dans les travaux de la commission a été enregistré au terme d’une journée de concertations intenses menées entre les différents protagonistes de la scène politique, notamment entre les trois pôles du pouvoir, Michel Sleiman, Nabih Berry et Fouad Siniora. Certes, le président de la République s’est abstenu d’intervenir directement dans les tractations et s’est contenté de « donner des directives générales », selon son conseiller politique, Nazem el-Khoury. Néanmoins, les pressions exercées par Baabda, en collaboration avec Walid Joumblatt et Nabih Berry, ont joué un rôle conséquent dans l’élaboration de l’ébauche d’accord conclu hier. Pourquoi la commission n’a-t-elle pas toutefois achevé sa tâche hier ? Tarek Mitri a expliqué, non sans humour, que le besoin de tenir une 14e réunion est imputable à « la superstition de certains pour qui le chiffre 13 n’est pas de bon augure ». Mais la boutade du ministre n’occulte pas le fait qu’il existe des « réserves » – dont il a lui-même fait part – et donc des risques d’apparition de nouvelles divergences. Ce qui est sûr, c’est que les réunions de la commission ministérielle se termineront aujourd’hui, et que le texte sera soumis dans les toutes prochaines heures au Conseil des ministres, dont plusieurs membres seraient amenés à exprimer « des réserves », que le procès-verbal de la séance se chargera de rapporter. Ce qu’il faudra vérifier, par contre, c’est si les deux expressions liées à la résistance et aux armes du Hezbollah et qui justifient une 14e réunion du comité ministériel seront biffées ou pas. L’une évoque le droit de résistance du peuple et de l’armée « sous l’égide de l’État ». L’autre parle du principe de l’indivisibilité de l’État et de son autorité, lorsqu’il s’agit notamment de préserver sa souveraineté, un principe qui doit ordonner l’ensemble des politiques choisies par le Liban « et assurer la défense du pays » – les expressions litigieuses étant en italique. « Je ne pense pas que le Hezbollah va changer d’avis. Le parti considère être arrivé au bout des concessions, qu’il a fait le maximum. Il en donne pour preuve les très nombreuses références à la centralité de l’État, qui figurent même dans le préambule de la déclaration. La majorité, quant à elle, est consciente du rapport de force, et elle s’estime satisfaite : elle a accordé au 8 Mars, disent plusieurs de ses pôles, moins de la moitié de ses revendications », explique une source ministérielle autorisée, interrogée par L’Orient-Le Jour. Une autre source ministérielle, apparentée au 14 Mars celle-là, juge que la majorité « a fait du chemin, du bon chemin, mais rien n’est sûr ». « Au début, le Hezbollah était d’une arrogance incroyable », a-t-elle indiqué, précisant que les points épineux ne se limitent pas seulement aux desiderata du parti de Dieu. « Les aounistes continuent de vouloir des changements au sujet des disparus en Syrie et exigent que le dossier des réfugiés palestiniens figure à l’ordre du jour du dialogue national. On ne comprend pas pourquoi, puisque à ce niveau, tout le monde est d’accord », s’est étonné ce ministre. Des sources concordantes indiquent en outre que l’une de ces expressions a été revendiquée par les FL dont le chef, Samir Geagea, refuse d’accorder la moindre concession sur ce point. Dans ce contexte et alors que plusieurs médias proches du 8 Mars alimentent les spéculations quant à une « sécession » du chef du PSP des rangs du front majoritaire, Walid Joumblatt a mis l’accent, dans un entretien avec L’Orient-Le Jour, sur le fait que « le 14 Mars ira uni aux élections législatives ». « J’appelle mes alliés et camarades à faire de bons choix, à éviter les erreurs du passé, pour assurer la meilleure représentation possible du peuple », a également lancé le leader druze. Walid Joumblatt a aussi qualifié de « très bonne, comme d’habitude », sa rencontre mardi avec le chef du Courant du futur, Saad Hariri. Il a précisé que cette réunion s’inscrit dans le cadre des préparatifs d’une réunion des différents pôles de la majorité. Laquelle réunion devrait se tenir, aux dires de sources informées, la semaine prochaine. En attendant, l’armée qui a essuyé mercredi la deuxième attaque, en l’espace de quelques jours, à proximité des frontières syro-libanaises, s’apprête à célébrer aujourd’hui la fête de sa création. Le président de la République, qui assistera au défilé militaire habituel aux côtés des divers responsables officiels, devrait prononcer un discours devant les unités de la troupe, dans la caserne de Fayadiyeh. Michel Sleiman devrait ensuite recevoir le commandement de l’armée à Baabda et peut-être une délégation d’un gouvernement enfin doté d’une déclaration ministérielle qui ne devrait pas connaître un meilleur sort que celles qui l’avaient précédée. Et qui étaient restées lettre morte.
À l’issue de deux semaines riches en tractations, négociations, valse d’émissaires et parfois en menaces, la déclaration ministérielle devrait être enfin finalisée aujourd’hui. Le ministre de l’Information, Tarek Mitri, a en effet annoncé hier, à l’issue de la 13e réunion de la commission de rédaction, qu’un accord a été conclu sur l’intégralité de la...