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LIBAN-KURDISTAN - Projet de création d’un fonds d’investissement libanais Après la Turquie, le Liban deuxième investisseur stratégique à Erbil Liliane MOKBEL

Il ose et passe directement à l’action lorsqu’une opportunité sérieuse pour les affaires se présente. Lui, c’est Jacques Sarraf, le président de l’Union méditerranéenne des hommes d’affaires, qui a ouvert en 1997 la voie du marché irakien à la communauté libanaise des affaires. Il avait également introduit en 1995 les hommes d’affaires libanais au Kazakhstan et en 1996 en Russie. Aujourd’hui, il récidive et lorgne du côté d’Erbil, dans le Kurdistan. Le PDG de Malia Holding et ancien président de l’Association des industriels a invité la semaine dernière un groupe d’opérateurs économiques libanais à Erbil pour explorer les possibilités d’investissement dans ce mohafazat. Ainsi, les représentants du secteur privé libanais ont pu rencontrer et conférer avec le Premier ministre d’Erbil, Nachrafan Barazani, et son ministre de l’Intérieur. Jacques Sarraf réfléchit en termes de communauté des affaires. Dans cet ordre d’idée, il avoue s’être inspiré des initiatives de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri qui associait les forces économiques et le secteur privé d’une manière générale à ses voyages officiels à l’étranger, faisant par ailleurs référence aussi au président français Nicolas Sarkozy qui se fait accompagner de chefs d’entreprise dans ses voyages officiels. Le numéro 1 de Malia Holding, qui vient de poser la première pierre d’un hôtel à Erbil dont le coût avoisine 60 millions de dollars, révèle qu’il planche en ce moment en coopération avec le PDG du Crédit libanais, Joseph Torbey, sur le projet de création d’un fonds d’investissement libanais destiné à soutenir les investisseurs libanais désireux de faire des placements à Erbil. Selon lui, l’Irak est un prolongement naturel du marché libanais après ceux de la Syrie et de la Jordanie. D’ailleurs, les relations commerciales et économiques entre le Liban et l’Irak ont de tout temps eu un caractère privilégié, les échanges commerciaux bilatéraux ont toujours été au meilleur de leur forme même au plus fort de la guerre. « Dubaï est devenu un marché géant pour que les Libanais puissent y investir. Les placements dans cet émirat, pour être efficients, devraient se chiffrer à des milliards de dollars », dit-il. Pour souligner les opportunités et le potentiel d’investissement à Erbil, Jacques Sarraf évoque l’acquisition dernièrement par Damac, la société immobilière émiratie, d’un lopin de terre dans le mohafazat de près d’un million de mètres carrés. L’objectif est d’y construire un complexe touristique. Les banques libanaises Erbil est un des mohafazats riches du Kurdistan dans la mesure où cette région bénéficie de près de 17 % du budget de l’Irak pour son développement. La sécurité des personnes et des biens y est assurée par les autorités étatiques. L’environnement des affaires est propice aux investissements. Cinq vols hebdomadaires sur Erbil sont organisés régulièrement et chacun des vols est d’une heure trente minutes à partir de Beyrouth. En voiture, la distance entre le Liban et Erbil peut être parcourue en six heures n’était l’arrêt obligatoire au niveau des frontières. Environ un millier de camions transportant des marchandises traverse au quotidien le point de passage d’Ibrahim el-Khalil à Erbil faisant ainsi la navette entre la Turquie et l’Irak. Nul doute qu’un tel environnement est de nature à intéresser le secteur bancaire libanais. En fait, le premier établissement bancaire à s’installer à Erbil était en 2004 l’InterContinental Bank of Lebanon (IBL). Il a été suivi par Byblos Bank. Aujourd’hui, la BBAC a obtenu une licence d’exploitation et le Crédit libanais réfléchit sérieusement à mettre le cap dans la région. Samir Tawilé, directeur central à l’IBL, affirme qu’Erbil est stratégique dans la mesure où ce mohafazat représente une plate-forme de commerce entre la Turquie, l’Irak et l’Iran. Il est satisfait des résultats de l’IBL même s’il reconnaît que la population à Erbil manque d’une culture bancaire. La population, compte tenu de ses expériences précédentes peu concluantes avec les banques étatiques, a peu confiance dans les établissements bancaires et préfère encore traiter avec de l’argent liquide au lieu de traiter par chèque et autres moyens financiers. Selon Samir Tawilé, l’IBL a établi une banque universelle à Erbil et a récemment collaboré avec la Banque centrale du mohafazat à titre de consultant à la création d’une chambre de compensation des chèques. Il rappelle d’ailleurs que l’IBL est la banque correspondante de toutes les banques irakiennes opérant en Irak Distribution et commerce Gaby Tamer, PDG de G. Tamer Holding, a créé une antenne à sa holding en 2007 à Erbil. Avant de s’y installer, il a prospecté le marché pendant plus d’un an. L’étude a été concluante. Le patron de G. Tamer Holding compare, toutes mesures gardées, le potentiel de développement du marché d’Erbil à celui de l’Arabie saoudite dans les années soixante. Aujourd’hui, il est agent distributeur d’équipement et de produits dentaires de marques européennes et américaines. Il a également introduit certains articles de cosmétiques de luxe. En septembre prochain, Gaby Tamer devrait lancer plusieurs catégories de jouets sur le marché et entend augmenter le nombre de ses employés. Ils sont libanais mais aussi kurdes qui ont suivi des sessions de formation à la maison mère de Beyrouth. En réponse à une question, il estime à cent pour cent l’appréciation de son chiffre d’affaires sur un an. Dans l’état actuel des choses, le Liban occupe la deuxième place derrière la Turquie en termes d’investissements stratégiques à Erbil. Les opérateurs libanais sont chaleureusement accueillis par leurs pairs d’Erbil. D’ailleurs, pour insister sur l’importance de la diaspora libanaise, le Premier ministre, Nachrafan Barazani, a souligné, dans son allocution à l’occasion de la pose de la première pierre de l’hôtel Malia Rotana, que s’il n’y avait pas d’hommes d’affaires libanais, on aurait dû les créer.
Il ose et passe directement à l’action lorsqu’une opportunité sérieuse pour les affaires se présente. Lui, c’est Jacques Sarraf, le président de l’Union méditerranéenne des hommes d’affaires, qui a ouvert en 1997 la voie du marché irakien à la communauté libanaise des affaires. Il avait également introduit en 1995 les hommes d’affaires libanais au Kazakhstan et en 1996 en...