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HUMEUR Cabinet d’immunité nationale?? Nahi LAHOUD

Il a fallu 184 jours pour que les 127 de la place de l’Étoile élisent un président qui n’est ni du 14 ni du 8, mais qui est, semble-t-il, un homme tout 9?! Puis il a fallu 45 jours pour que le gouvernement Siniora 2 soit constitué de 30 maroquiniers. Dieu soit loué?! Enfin, nous tournons la page de la composition du cabinet pour ouvrir la page de sa gestion future (qui sera en gestation probablement encore pour 45 jours supplémentaires). Deux bonnes décisions chaque trois mois, cela fait 8 en un an et 48 en six ans (durée du mandat présidentiel). C’est très bien, mais ce n’est pas le premier gouvernement qui aurait mis autant de… temps pour voir le jour (surtout de nuit). Déjà, le cabinet de feu Chafic Wazzan avait mis 52 jours pour… comparaître devant le Parlement et ce n’est pas le premier «?cabinet de tout le Liban?», slogan que Siniora a emprunté à feu Takieddine Solh qui avait, en 1973, formé un tel cabinet. Cependant, c’est la première fois que nous avons un président de la République neutre (pourvu qu’il ne soit plus tard neutralisé), qui a en face de lui un Premier ministre partisan, doué (d’un machiavélisme éclairé), et une opposition tumultueuse, qui peut escamoter à tout moment, avec son tiers de blocage, tout projet hostile à ses aspirations démagogiques. De plus, c’est la première fois que deux blocs s’affrontent au sein de ce cabinet en vue de se crêper le chignon électoral prévu pour le printemps prochain. Mais la formation de ce cabinet paradoxal, contradictoire, complexe, que dire illogique, impose les réflexions suivantes?: d’abord le retour en force de la Syrie (honnie et bannie) au sein même du Conseil des ministres en la personne de deux de ses membres. Ces deux ministres viennent renforcer la position, déjà prédominante, du Hezbollah et d’Amal. Ce qui présage des accrochages futurs avec les loyalistes bien amochés depuis le 7 mai et l’accord de Doha. Deuxième réflexion, les trois pôles loyalistes ont raflé des mises minimes au sein de ce cabinet, après avoir eu la mainmise sur la totalité de l’ancien ministère. Ce sont bien évidemment, Hariri, Joumblatt et Geagea. Et le très aimable Fouad s’est contenté de deux portefeuilles. Je salue d’ailleurs l’arrivée de ministres plus qu’honorables comme Bahia Hariri, Raymond Audi, Ziyad Baroud, Nassib Lahoud, Joe Takla, Élias Skaff, Alain Tabourian, Tammam Salam, Mohammad Khalifé, Mohammad Fneich et d’autres. Troisièmement, les pôles chrétiens du 14 Mars devraient être redevables au sayyed et au général Aoun de leur avoir laissé des places libres pour caser leurs poulains, sur des strapontins préfabriqués. Après trois ans de conflits inutiles, ils ont fini par reconnaître la représentativité du général de Rabieh (de mauvais gré, mais…). Ils ont obtenu grâce à lui des maroquins que Hariri et Joumblatt réclamaient à cor et à cri. La part acquise par Aoun a provoqué un séisme au sein du 14 Mars, tandis que Ghattas Khoury a critiqué les ambitions confessionnelles des reliquats de KC, et que le Hakim de Meerab a piqué une colère qui a porté ses fruits, puisque Ibrahim Najjar, éminent juriste, a décroché la Justice tellement malmenée depuis quelque temps. Pendant ce temps, Nayla Moawad, Boutros Harb et Michel Pharaon sont allés bouder dans leur coin. Et Carlos Eddé a fini par quitter la révolution du Cèdre qui s’est transformée en un bruissement de saule pleureur. J’aurais aimé voir mon «?cousin?» de Baabdate atterrir aux Affaires étrangères, mais Istiz Nabih oblige, ce ne sera pas le cas. Dommage, espérons qu’il saura (sans états d’âme) se débrouiller comme ministre d’État. Je ne suis pas sûr que Michel Murr partage mon avis au sujet de Nassib Lahoud, mais il faut s’y faire. J’aurais également souhaité que le grand Raymond Audi prenne en charge les Finances, mais là aussi M. Siniora veillait au grain. Je voudrais aussi saluer le courage de Talal Arslane, qui a su tenir bon malgré toutes les campagnes calomnieuses menées contre lui. Dans un article précédent, j’avais rêvé d’ailleurs de la nomination de Baroud et de Audi?; cela me réjouit doublement de constater que le président Sleiman partage mon point de vue et que mon rêve n’était pas utopique… Avec des hommes de cette valeur, souhaitons que le gouvernement ne sera pas uniquement celui de l’unité nationale, mais bien de… l’immunité nationale. Car vous savez, les virus frontaliers, les grippes aviaires proche-orientales et les bactéries outre-atlantistes font rage dans la région. Nahi LAHOUD Producteur de théâtre Article paru le jeudi 24 juillet 2008
Il a fallu 184 jours pour que les 127 de la place de l’Étoile élisent un président qui n’est ni du 14 ni du 8, mais qui est, semble-t-il, un homme tout 9?! Puis il a fallu 45 jours pour que le gouvernement Siniora 2 soit constitué de 30 maroquiniers. Dieu soit loué?! Enfin, nous tournons la page de la composition du cabinet pour ouvrir la page de sa gestion future (qui sera en...