La rencontre des intellectuels syriens avec Welch contestée par la « Lebanon Renaissance Foundation » WASHINGTON, de notre correspondante Irène MOSALLI

Un groupe d’intellectuels syriens se trouve actuellement en visite à Washington, à l’invitation de l’ONG américaine « Search for common ground ». Il s’agit de Ahmad Samir al-Taki, Samir Seifan et Sami Mourbayed. Cette ONG a demandé au secrétaire d’État adjoint pour le Proche-Orient, David Welch, de rencontrer le groupe, ce qu’il fera probablement à la fin de cette semaine, sachant qu’il n’est pas du tout inhabituel que des responsables du département d’État reçoivent des représentants d’associations non politiques. C’est ce qu’a expliqué à L’Orient-Le Jour Ann Somerest, porte-parole du département d’État pour les Affaires du Proche-Orient. Elle a précisé que le département d’État encourage les échanges à ce niveau, que cela pourrait faire pression sur le gouvernement syrien et sortir son peuple de l’isolement. « Le département d’État a des contacts limités avec le gouvernement syrien à cause de son rôle déstabilisateur dans la région et de ses violations des droits de l’homme », a-t-elle rappelé. Hier, la Lebanon Renaissance Foundation, qui œuvre pour la souveraineté et la démocratie au Liban, a contesté au groupe sa qualité d’intellectuel et conteste, dans un communiqué, l’initiative du département d’État, en précisant que, par ailleurs, « c’est là un sentiment partagé par une grande partie des Libanais et des Américains d’origine libanaise ». Et d’ajouter : « Encourager les échanges entre les peuples pour aider à une meilleure compréhension culturelle et politique est un effort noble. Néanmoins, la délégation syrienne n’est pas représentative du peuple syrien mais du régime autoritaire de Damas. Deux de ses membres sont respectivement des conseillers du ministère des Affaires étrangères et du bureau du Premier ministre. Les deux autres sont connus pour leur proximité du régime. En les recevant sous prétexte “de sortir le peuple syrien de son isolement”, le département d’État envoie un message ambigu à ceux qui luttent encore pour mettre fin à l’interférence dans les affaires libanaises de groupes appuyés par la Syrie. » Il est à noter que cette question a été soulevée avant-hier lors du point de presse au département d’État, dont le porte-parole avait ainsi répondu : « Les membres de la délégation sont là en tant qu’individus et s’expriment en tant que tel et non comme représentants de leur gouvernement. » Enfin, aujourd’hui, le groupe syrien donnera une causerie au Saban Center, relevant du Think tank de la Brookings Institution.