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Washington salue la capture de l’ancien chef politique des Serbes de Bosnie, Moscou réclame un procès « impartial » Karadzic bientôt devant le TPI, 13 ans après son inculpation

Radovan Karadzic, l’ancien chef politique des Serbes de Bosnie et l’un des fugitifs les plus recherchés au monde, attendait hier à Belgrade, après son arrestation, son transfèrement au Tribunal pénal international (TPI) pour l’ex-Yougoslavie qui l’a inculpé de génocide en 1995. Son avocat, Me Svetozar Vujacic, a indiqué qu’il déposerait un recours contre un tel transfèrement à La Haye, espérant pouvoir retarder l’opération « vers la fin de la semaine prochaine ». Radovan Karadzic n’avait plus été vu en public depuis sa fuite en 1996. Le monde entier a pu découvrir ce qu’il était devenu après toutes ces années de cavale lorsque les responsables serbes ont rendu publique hier la photographie d’un homme debout, les bras levés, amaigri, portant une épaisse barbe blanche et de longs cheveux blancs. Rien de commun avec le Radovan Karadzic, à la mèche grisonnante en bataille et un peu enveloppé, de l’époque où il était l’homme fort des Serbes de Bosnie pendant la guerre de 1992-1995. L’arrestation de Radovan Karadzic s’est produite lundi soir à Novi Beograd, le quartier moderne de la capitale serbe, « sans aucun problème et avec un minimum de risque », a déclaré le procureur. Elle représente un succès de taille pour les forces proeuropéennes en Serbie, moins de deux semaines après la formation du nouveau gouvernement. Radovan Karadzic était en effet le principal fugitif à être recherché par la justice internationale pour son rôle pendant la guerre de Bosnie avec l’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, le général Ratko Mladic, en fuite depuis 1995. L’arrestation de Radovan Karadzic était réclamée par la justice internationale en particulier pour avoir été, avec Ratko Mladic, l’instigateur du génocide de Srebrenica. Près de 8 000 hommes et adolescents musulmans avaient été éliminés en juillet 1995 dans cette localité de l’est de la Bosnie, le pire massacre en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. L’ancien chef politique des Serbes de Bosnie, tout comme Ratko Mladic, est inculpé pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité par le tribunal de La Haye. Outre le général Mladic, le TPI réclame encore l’arrestation de Goran Hadzic, l’ancien dirigeant des Serbes de Croatie. Le ministre serbe des Affaires étrangères a assuré que son gouvernement faisait « le maximum » pour arrêter le général Ratko Mladic afin de parvenir à une « pleine coopération » avec le TPI. L’arrestation de Radovan Karadzic intervient quelques semaines après celle d’une autre personnalité recherchée par le TPI, le Serbe de Bosnie Stojan Zupljanin, accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. La Maison-Blanche a salué pour sa part le « professionnalisme » et le « courage » de l’opération, félicitant le gouvernement de Belgrade. « C’est une bonne nouvelle, une excellente nouvelle enfin. Ça aurait dû intervenir bien avant, mais néanmoins cela montre que les choses bougent », a déclaré à la presse la vice-Premier ministre croate, Mme Jadranka Kosor. La Russie, alliée traditionnelle de la Serbie, a souhaité que Karadzic ait un procès « impartial », en accusant le TPI d’avoir souvent fait preuve de « parti pris ». Le secrétaire général de l’OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, a encouragé « la Serbie et les autres pays de la région à poursuivre leurs efforts pour arrêter les criminels de guerre encore inculpés et encore en fuite, y compris Ratko Mladic ». Le ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband a de son côté qualifié l’arrestation de Karadzic de « bonne nouvelle », ouvrant la voie à « un avenir meilleur pour la Serbie ». Saluant « un moment historique », la chancelière allemande Angela Merkel a aussi souligné que la capture de Karadzic était « un pas essentiel vers la justice, la paix et la réconciliation dans la région ».
Radovan Karadzic, l’ancien chef politique des Serbes de Bosnie et l’un des fugitifs les plus recherchés au monde, attendait hier à Belgrade, après son arrestation, son transfèrement au Tribunal pénal international (TPI) pour l’ex-Yougoslavie qui l’a inculpé de génocide en 1995. Son avocat, Me Svetozar Vujacic, a indiqué qu’il déposerait un recours contre un tel...