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Actualités - CHRONOLOGIE

L’ONU confrontée à un portrait choc des enfants-soldats d’Afrique

Le réalisateur français Jean-Stéphane Sauvaire a transporté un peu de l’horreur de la guerre civile à l’ONU cette semaine avec la projection de Johnny Mad Dog, un portrait choc des enfants-soldats d’Afrique. « Comment peut-on faire un film sur la guerre s’il n’est pas violent ? » s’est interrogé le réalisateur au cours d’un entretien avec l’AFP, alors que son film éprouvant a été projeté à l’ONU mardi soir. Johnny Mad Dog, qui colle au plus près de la folie meurtrière des enfants-soldats, a gagné cette année le Prix de l’espoir au Festival de Cannes. Le long-métrage est inspiré du roman de l’écrivain congolais Emmanuel Dongala, qui racontait le quotidien de deux adolescents essayant de survivre pendant la guerre civile d’un pays africain non précisé. Il a été tourné au Liberia et les jeunes acteurs sont pour la plupart d’anciens enfants-soldats. « Je voulais être le plus réaliste possible, donc il fallait le faire avec des enfants qui ont combattu, dans un pays qui connaît la guerre », avait déclaré le réalisateur à l’AFP lors du Festival de Cannes, tout en précisant que les adolescents n’avaient pas été traumatisés par cette expérience. « Je n’aurais jamais continué dans cette direction, si j’avais ressenti le moindre traumatisme pour eux à rejouer certaines scènes. En même temps, le théâtre, le fait de rejouer les choses, a beaucoup été utilisé comme une thérapie par les ONG pour évacuer les traumatismes », avait-il aussi souligné. La projection à l’ONU a été suivie d’un débat durant lequel l’ambassadeur à l’ONU du Liberia, Milton Nathaniel Barnes, a pressé la communauté internationale de faire davantage pour contrôler la prolifération des armes légères qui finissent souvent dans les mains des enfants-soldats. « Les AK47 sont nombreux, ne coûtent pas cher et tuent de façon efficace, a-t-il expliqué. De mon point de vue, les vraies armes de destruction massive sont les armes légères. » Son homologue de la Sierra Leone, Allieu Kanu, a félicité l’ONU pour les efforts qu’elle fournit pour s’attaquer aux racines des conflits, mais a expliqué que les pays comme le sien ou le Liberia avaient besoin d’aide pour réintégrer les anciens enfants-soldats. « Je pense que la communauté internationale n’en fait pas assez, a-t-il regretté. Ces enfants qui ont été recrutés dans mon pays traînent maintenant dans les rues de Freetown (capitale de la Sierra Leone). » Jean-Stéphane Sauvaire s’est rendu au Liberia où il a choisi 15 enfants après en avoir rencontré entre 500 et 600. Il a décidé d’y tourner le film après avoir visité le Liberia en 2004, un an après la fin d’une guerre de 14 ans qui a fait 250 000 morts. Le réalisateur, qui avait déjà abordé le thème de la violence chez les adolescents en tournant en 2003 le documentaire Carlitos Medellin, a pris le temps de connaître ses jeunes acteurs au passé si lourd et a pu installer un climat de confiance en vivant dans la même maison qu’eux à Monrovia. Une fondation « Johnny Mad Dog » a ensuite été créée pour leur apporter un encadrement et un suivi après le tournage (www.jmdfoundation.org). Jean-Stéphane Sauvaire aimerait dans l’avenir recueillir des fonds pour transformer la fondation en une organisation non gouvernementale qui aiderait d’autres enfants- soldats.
Le réalisateur français Jean-Stéphane Sauvaire a transporté un peu de l’horreur de la guerre civile à l’ONU cette semaine avec la projection de Johnny Mad Dog, un portrait choc des enfants-soldats d’Afrique. « Comment peut-on faire un film sur la guerre s’il n’est pas violent ? » s’est interrogé le réalisateur au cours d’un entretien avec l’AFP, alors que son...