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HOMME 2009 Un été androgyne

Pas de carcan, quelques touches féminines. La mode masculine du printemps-été 2009 sera d’une élégance toute en souplesse et n’hésite pas à emprunter des éléments au vestiaire féminin, parfois jusqu’à une confusion des genres assumée, selon les collections présentées durant quatre jours à Paris. Même Hermès, célèbre pour ses cravates, propose aux hommes de jeter cet accessoire aux orties, de chausser des espadrilles et de se glisser dans des pantalons à taille coulissée, des chemises et des polos en coton. Le costume s’assouplit plus que jamais, se porte dépareillé, se décline en dentelle, se fronce chez Lanvin. Il se fait remarquer en rose fuchsia chez Givenchy dont la collection était pour la première fois signée Riccardo Tisci, déjà créateur artistique pour les collections femme. Stefano Pilati pour Yves Saint Laurent a travaillé le vêtement autour de « l’ambiguïté du genre », avec une collection aux coupes masculines, mais réalisée dans des matières « féminines » comme le crêpe de Chine, l’organza, la mousseline de soie. Le Japonais Tatsuko Horikawa, pour la marque Julius, est allé plus loin en habillant des hommes plutôt masculins de pantalons de baroudeurs, bottes de motard, mais aussi de robes/tuniques ou d’une bande noire sur la poitrine, comme un soutien-gorge-bandeau. Le Croate Damir Doma a lui-même souligné le caractère androgyne de sa collection qui a mis en scène de minces jeunes gens drapés dans des mousselines, moulés dans des caleçons. Outre le noir et les teintes claires traditionnelles en été, les couleurs vives, plus souvent adoptées par les femmes que les hommes, ont été souvent présentes, en particulier le rose fuchsia. Couleurs chatoyantes d’une Arabie rêvée chez Kenzo, vibrantes chez Ungaro qui, outre le fuchsia — signature de la maison —, a décliné le vestiaire de son Parisien des années 60 en orange, bleu vif, violet. Kris van Assche pour Dior a éclaboussé sa collection de bleu, orange, vieil or, fuchsia. John Galliano a attaché un morceau de jupe plissée à des pantalons et proposé des kilts, à porter avec des leggings. Ces derniers ont été assez fréquents sur les podiums, par exemple chez Givenchy où ils se retroussent pour former comme des cyclistes plissés sous des shorts en cuir noir. Dentelles et transparences font partie désormais du vestiaire masculin, voilant la peau et ses éventuels tatouages. Avec ses cow-boys à chemise à carreaux, pantalon coupé au genou et chapeau vissé sur la tête, Jean Paul Gaultier a au contraire mis en scène un archétype masculin. Chez Smalto, la styliste Youn Chon Bak a adouci le style de la maison, avec une collection inspirée des années 50 qui invite à enfourcher une Vespa pour une dolce vita en confortables shorts à revers ou pantalon blanc, souples chemises, pieds nus dans ses chaussures. La nouvelle directrice artistique de Thierry Mugler, Rosemary Rodriguez, a respecté les codes maison, avec un vestiaire près du corps, aux épaules marquées, mais a proposé aussi, de manière plus surprenante, des pantalons-pyjamas. Le Belge Raf Simons a dessiné des silhouettes nettes et précises, souvent en combi-shorts noirs. Fait rare, des mannequins aux cheveux gris ont défilé parmi les jeunes chez Ann Demeulemeester et Yohji Yamamoto qui a aussi choisi comme mannequin d’un jour le réalisateur britannique Steve McQueen, lauréat de la Caméra d’or au dernier Festival de Cannes pour Hunger, son film sur le militant indépendantiste nord-irlandais Bobby Sands. Dominique SCHROEDER
Pas de carcan, quelques touches féminines.
La mode masculine du printemps-été 2009 sera d’une élégance toute en souplesse et n’hésite pas à emprunter des éléments au vestiaire féminin, parfois jusqu’à une confusion des genres assumée, selon les collections présentées durant quatre jours à Paris.
Même Hermès, célèbre pour ses cravates, propose aux hommes de...