Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

La présence d’Assad à la tribune d’honneur ne provoque pas d’accroc majeur Parterre exceptionnel de dirigeants étrangers pour un 14 Juillet hors normes

Un parterre sans précédent de dirigeants étrangers, dont le controversé président syrien Bachar el-Assad, a assisté hier sur les Champs-Élysées à un défilé du 14 Juillet hors normes, avec en invités d’honneur les Casques bleus de l’ONU. Sous un ciel radieux, les chefs d’État et de gouvernement qui avaient lancé la veille l’Union pour la Méditerranée (UPM) entouraient le président Nicolas Sarkozy dans la tribune présidentielle de la Concorde, surmontée d’un dais bleu-blanc-rouge géant. La plupart des invités de dimanche étaient présents hier : l’Israélien Ehud Olmert, l’Égyptien Hosni Moubarak, le Palestinien Mahmoud Abbas. MM. Olmert et Assad, installés non loin l’un de l’autre, se sont cependant évités soigneusement. Quelques absents : les dirigeants algérien, tunisien, belge, luxembourgeois, tchèque ou slovaque, mais aussi le Premier ministre britannique Gordon Brown, et celui de Turquie Recep Tayyip Erdogan. Le Premier ministre français, François Fillon, souffrant d’un mal de dos persistant, avait déclaré forfait. La présence du leader syrien, tout sourire sur la tribune d’honneur dressée place de la Concorde, au bas de l’avenue des Champs-Élysées, a suscité une certaine polémique et a notamment été critiquée par l’opposition de gauche en France et des organisations des droits de l’homme. En marge du défilé, le responsable de l’organisation Reporters sans frontières (RSF), Robert Ménard, a d’ailleurs été interpellé par la police avec une dizaine de militants qui criaient « Liberté en Syrie ». D’anciens militaires français ont également fait part de leur malaise en évoquant « une atteinte à la mémoire » des 58 soldats français tués en 1983 dans l’attentat de l’immeuble Drakkar à Beyrouth, dans lequel nombre d’observateurs avaient vu la main de la Syrie. Dimanche, l’Élysée avait pointé du doigt la responsabilité de l’Iran et du Hezbollah, et non de Damas, dans cet attentat. Alors que le régime syrien est aussi accusé de l’assassinat d’un ambassadeur de France au Liban en 1981, Henri Delamarre, Bachar el-Assad s’est ensuite rendu tout sourire à un déjeuner de chefs d’État à l’hôtel de Marigny, à côté de l’Élysée. Un peu plus tôt, le président syrien avait également ironisé, lors d’une interview, sur les critiques, qu’il voit comme un « tapage » franco-français sans importance. Le président syrien a en outre voulu adresser un « message » aux Français sur les principes de cette fête nationale. « Nous leur demandons d’être objectifs et réalistes par rapport à ce qui se passe au Proche-Orient : est-ce que l’occupation des territoires fait partie des principes prônés par le 14 juillet ? » a -t-il dit, dans une allusion à l’occupation par Israël depuis 1967 du plateau syrien du Golan et des autres territoires conquis lors de cette guerre. « Est-ce qu’isoler des pays fait partie des principes démocratiques ? Est-ce qu’on doit dire aux Européens ce qu’ils ont envie d’entendre ou ce qu’on a à leur dire ? Est-ce que les faux slogans qui ont été utilisés par les États-Unis, c’est ce qui est prôné par les principes de la Révolution française ? Non », a-t-il dit. Il a enfin précisé qu’il souhaitait que la France joue au Proche-Orient le rôle qu’il voit comme « traditionnel » en faisant référence à la politique de Charles de Gaulle. « Il y a beaucoup d’aspects rayonnants qui reflètent le 14 Juillet et non pas tout ce tapage qui ne reflète en rien la Révolution française. » Globalement, le déroulement du défilé n’a pas été perturbé. Comme le veut la tradition, le président a descendu les « Champs » à bord d’un command-car auprès du chef d’état-major des armées le général Jean-Louis Georgelin, saluant la foule dans laquelle applaudissements et huées ont été entendus. Après le défilé aérien, deux contingents de Casques bleus ont ouvert le défilé terrestre sous les yeux du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon. Au chapitre militaire, deux premières : sept « paras » ont fermé le ban par un saut impeccable sur la Concorde et, réminiscences du défunt Pacte de Varsovie, deux MiG, roumain et slovène, se sont mêlés à la parade aérienne. Marquant la présidence française de l’Union européenne, les chœurs de l’armée ont enchaîné Marseillaise et Hymne à la joie, l’hymne européen. Avec 4 000 soldats, 65 avions, une trentaine d’hélicoptères, ce défilé s’est déroulé alors que les armées attendent avec inquiétude la traduction, dans les casernes, des 54 000 suppressions d’emploi prévues dans la défense. D’origine algérienne, l’acteur Kad Merad (Bienvenue chez les Ch’tis !), a, par ailleurs, incarné ce 14 Juillet placé sous le signe de la Méditerranée en déclamant des extraits du préambule de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Devant cette assistance très internationale, il a lancé : « Il est essentiel d’encourager le développement des relations amicales entre nations. »
Un parterre sans précédent de dirigeants étrangers, dont le controversé président syrien Bachar el-Assad, a assisté hier sur les Champs-Élysées à un défilé du 14 Juillet hors normes, avec en invités d’honneur les Casques bleus de l’ONU.
Sous un ciel radieux, les chefs d’État et de gouvernement qui avaient lancé la veille l’Union pour la Méditerranée (UPM)...