Les discussions d’aujourd’hui porteront sur la trêve à Gaza et l’échange de prisonniers Une délégation du Hamas se rend au Caire

Une délégation du Hamas s’est rendue hier au Caire pour discuter avec les responsables égyptiens de la trêve en vigueur dans la bande de Gaza et de l’ouverture du point de passage de Rafah entre l’Égypte et le territoire palestinien, a indiqué le mouvement islamiste. La délégation comporte trois des principaux chefs du Hamas à Gaza, Mahmoud Zahar, Saïd Siam et Jamal Abou Hachem. Ils se sont rendus en Égypte via le terminal de Rafah, exceptionnellement ouvert pour permettre leur passage. Ils ont rejoint au Caire Moussa Abou Marzouk, membre du bureau politique du Hamas installé à Damas, qui dirigera la délégation. Selon des responsables de Gaza bien informés du dialogue entre l’Égypte et le Hamas, des discussions entre les dirigeants du mouvement islamiste et des représentants de la sécurité égyptienne commenceront aujourd’hui. « Nous allons évaluer l’engagement israélien. Ils ouvrent partiellement des points de passage, ce qui est contraire à l’accord », a déclaré M. Zahar, avant de partir pour Le Caire. Il a précisé que ses collègues du Hamas et lui exhorteraient l’Égypte à faire pression sur Israël pour un arrêt des bouclages. Le Hamas a demandé à tous les groupes d’activistes de la bande de Gaza de respecter la trêve, mais certaines factions se sont juré de répliquer par les armes aux raids israéliens en Cisjordanie, territoire qui n’est pas couvert par la trêve. M. Zahar a dit que les entretiens porteraient aussi sur un échange de prisonniers avec Israël. Hier également, Israël a rouvert ses points de passage avec la bande de Gaza, après une fermeture de quelques heures au lendemain d’un tir d’obus de mortier palestinien en violation de la trêve fragile. Quelques heures après la réouverture, un nouvel obus de mortier est cependant tombé en territoire israélien, a indiqué l’armée israélienne. « Nous avons rouvert les points de passage à la mi-journée », a indiqué Peter Lerner, porte-parole du bureau de coordination de l’armée israélienne avec la bande de Gaza. « Je ne suis pas au courant d’une décision de fermer les points de passage » après le nouveau tir d’obus, a-t-il toutefois ajouté. Dans la matinée, un communiqué du ministère de la Défense avait indiqué « qu’à la suite d’une demande expresse du chef des renseignements égyptiens Omar Souleimane (le ministre de la Défense Ehud) Barak a ordonné la réouverture des points de passage vers midi ». La fermeture des points de passage entre Israël et la bande de Gaza empêche le transfert de produits de consommation courants aux Palestiniens de ce territoire. Des responsables palestiniens et des Nations unies ont accusé l’armée israélienne de tirer contre des cibles dans la bande de Gaza depuis l’entrée en vigueur de la trêve, les militaires israéliens affirmant pour leur part qu’il ne s’agissait que de tirs de semonce. Le Hamas, qui a pris le contrôle de la bande de Gaza en juin 2007, affirme de son côté que ses combattants respectent la trêve et arrêtent quiconque tente de la violer. En Cisjordanie, Israël a levé hier un blocus de cinq jours imposé par l’armée sur le village palestinien de Nilin après de violentes manifestations contre la construction de sa « barrière de sécurité ». La levée de cette mesure, ainsi que du couvre-feu imposé dimanche, a été décidée après des négociations entre représentants de l’armée israélienne et du village. À Gaza, deux combattants du Hamas ont été tués accidentellement en participant à un entraînement dans un camp du mouvement islamiste. Des témoins ont affirmé avoir entendu « une énorme explosion » dans le camp d’entraînement. Enfin, le procureur général palestinien, Ahmad al-Moughani, a déclaré être sorti indemne hier d’un attentat à l’explosif contre sa voiture. « Je n’accuse personne. Tout ce que je sais est que c’était une charge placée dans ma voiture et qu’elle me visait », a-t-il dit. M. Moughani, proche du Fateh, avait été brièvement interpellé par la police du Hamas à Gaza en août 2007 après la violente prise de pouvoir par les islamistes dans ce territoire qu’il a quitté ensuite pour s’installer à Ramallah. Nouvel interrogatoire de police pour Olmert Le Premier ministre israélien Ehud Olmert doit être de nouveau interrogé cette semaine sur une affaire de corruption dans laquelle il est soupçonné d’être impliqué, a déclaré hier la police israélienne. Les enquêteurs chargés du dossier interrogeront vendredi M. Olmert à son domicile et ceci pour la troisième fois. Il est soupçonné d’avoir reçu illégalement des sommes en liquide d’un homme d’affaires américain, Morris Talansky, avant son élection au poste de Premier ministre en 2006, a expliqué à l’AFP le porte-parole de la police Micky Rosenfeld. Cette affaire a ébranlé le gouvernement Olmert et fait surgir le spectre d’élections avant l’échéance prévue de 2010. La justice israélienne offre un sursis à une fillette paralysée de Gaza Une fillette palestinienne paralysée, menacée d’être expulsée d’Israël où elle a été hospitalisée à la suite d’un raid de l’armée à Gaza, a obtenu hier un sursis de la Cour suprême israélienne. Le ministère israélien de la Défense veut transférer Maria Aman, 7 ans (photo), vers une institution médicale en Cisjordanie qui, selon ses avocats, n’est pas en mesure de lui prodiguer les soins intensifs dont elle a besoin. Actuellement hospitalisée dans un établissement de Jérusalem où elle est sous-assistance respiratoire permanente, Maria est complètement paralysée depuis une frappe israélienne à Gaza en mai 2006 qui a aussi coûté la vie à sa mère, son frère, sa grand-mère et une de ses tantes. « La Cour suprême a décidé de s’intéresser de près au cas de Maria » et a donné deux mois à la défense et à l’État d’Israël pour présenter un dossier complet sur son cas, a affirmé son avocate, Adi Lustigman, à la sortie de l’audience. Selon l’avocate, une éventuelle décision de la Cour ne sera pas prise avant la fin décembre et la fillette pourra rester en Israël au moins jusqu’à cette date. Le père de Maria, Hamdi, qui vit avec elle à l’hôpital depuis deux ans, s’est insurgé de l’absence de décision de la Cour suprême. « Je demande juste une aide pour ma fille, je veux pouvoir avoir un espoir pour son avenir », a-t-il lancé. Un centre commercial géré par une société liée au Hamas fermé à Naplouse L’armée israélienne a scellé hier le siège d’une société liée au Hamas à Naplouse et ordonné la fermeture d’un centre commercial qu’elle gère dans la ville. Des ordinateurs, des documents et du mobilier ont été saisis dans les bureaux de la compagnie d’investissement al-I’itiman situés dans l’unique centre commercial de Naplouse, principale ville du nord de la Cisjordanie. Les soldats ont également affiché un ordre militaire de fermeture du centre commercial, qui abrite des dizaines de boutiques, à partir du 15 août. Les commerçants qui ouvriraient leur magasin après cette date « seront passibles de cinq ans de prison », avertit l’ordre militaire. L’armée israélienne a, en outre, perquisitionné les locaux de plusieurs associations caritatives dans la région de Naplouse. Une unité israélienne a en outre perquisitionné hier les locaux de la municipalité el-Bireh, ville jumelle de Ramallah en Cisjordanie, dont le conseil est contrôlé par le Hamas. Les soldats ont saisi des ordinateurs et des documents.