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Une ONG fait état de 25 morts, confusion sur la poursuite ou non des violences La Syrie reconnaît avoir réprimé une mutinerie dans la prison de Saydnaya

La Syrie a reconnu hier que les forces de l’ordre avaient réprimé des troubles dans une prison, accusant des condamnés pour « terrorisme et extrémisme » d’avoir provoqué les violences. L’agence officielle SANA a rapporté qu’une révolte s’était produite samedi dans la prison de Saydnaya, à une quarantaine de kilomètres au nord de Damas, confirmant l’information rendue publique par une ONG proche de l’opposition et basée à Londres, l’Observatoire syrien pour les droits de l’homme (OSDH). L’agence syrienne rapporte que « des prisonniers condamnés pour des crimes de terrorisme et d’extrémisme ont troublé l’ordre et semé la confusion samedi à sept heures du matin dans la prison de Saydnaya ». « Ils ont agressé leurs camarades lors d’une tournée d’inspection des prisonniers ». « Une unité du service d’ordre est intervenue immédiatement pour remédier à la situation et ramener le calme dans la prison », a ajouté l’agence officielle qui annonce des poursuites judiciaires contre les mutins. Selon un détenu interrogé par le service arabe de la BBC, les troubles ont toutefois été provoqués par le comportement des gardiens lors de l’inspection de samedi, provoquée par des protestations sur les conditions de détention. « Ils nous ont enchaîné les mains derrière le dos, nous ont confisqué nos vêtements et nos affaires et nous ont frappés. Et ils ont insulté le Coran, ils ont piétiné le Coran », a-t-il dit. Si SANA ne donne pas de bilan des troubles, la répression par balles de la mutinerie aurait fait, selon l’OSDH, au moins 25 morts parmi les détenus. L’ONG ajoute que les morts et blessés ont été transférés à l’hôpital militaire Techrine de Damas dont l’accès a été interdit. Hier, des informations contradictoires circulaient sur la poursuite ou non de mutinerie. Dans un communiqué reçu a Nicosie, l’OSDH affirme que « la mutinerie menée par des détenus islamistes victimes d’humiliations et de mauvais traitements s’est poursuivie » hier. Le frère d’un détenu, contacté par l’AFP à Beyrouth, a lui aussi dit que des proches de prisonniers ont été éloignés, mais « peuvent toujours voir les détenus sur les toits de la prison, entendent des coups de feu et aperçoivent de la fumée ». « Le nombre d’ambulances qui entrent et sortent de la prison se multiplie », a-t-il dit. « Les prisonniers continuent à détenir des otages, dont le directeur de la prison », a-t-il ajouté. Selon lui, les détenus avaient offert de se rendre contre la promesse « de ne pas être tués ou battus », mais le ministère de l’Intérieur a refusé. Dans un communiqué publié à Damas, la Ligue syrienne pour la défense des droits de l’homme (LSDH) rapporte au contraire que « les forces de sécurité syriennes ont pu mettre fin samedi soir à la mutinerie ». Elle dit en ignorer le bilan « en raison du silence officiel », mais son président, Abdel-Karim Rihaoui, a dénoncé « l’utilisation exagérée de la force par les services de sécurité ». La prison de Saydnaya, l’une des plus grandes de Syrie, a été achevée en 1987 pour accueillir 5 000 détenus, mais peut en abriter jusqu’à 10 000, selon le Comité syrien des droits de l’homme.
La Syrie a reconnu hier que les forces de l’ordre avaient réprimé des troubles dans une prison, accusant des condamnés pour « terrorisme et extrémisme » d’avoir provoqué les violences.
L’agence officielle SANA a rapporté qu’une révolte s’était produite samedi dans la prison de Saydnaya, à une quarantaine de kilomètres au nord de Damas, confirmant...